Deshaies : tourisme au paradis

Deshaies : tourisme au paradis

30 juin 2018
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La série britannique Death in Paradise (Meurtres au paradis), est principalement tournée depuis plus de sept ans dans la petite commune guadeloupéenne. Avec, à la clé, un bel impact touristique et économique mis en lumière par Jeanny Marc, la maire de Deshaies, au cours de la table ronde "Tournages et tourisme" organisée par le CNC et Film France durant le Paris Images Tradeshow.


Deshaies (Guadeloupe), 31km2, 4114 habitants, ancien abri privilégié des corsaires et de flibustiers, est devenue une destination touristique de choix. Cela ne date pas d’hier : Coluche et Robert Charlebois avaient succombé à ses charmes, et son Jardin botanique est l’un des lieux les plus visités de l’île. Mais depuis quelques années cette part de son économie, par ailleurs basée sur l’agriculture et la pêche traditionnelle, ne cesse de se renforcer, ainsi qu’en témoignent le développement de son parc d’hébergement et le nombre de bateaux de croisière venant mouiller dans son anse.

Outre la beauté de ses paysages, la petite commune antillaise bénéficie depuis plus de sept ans d’un atout de choix : la série britannique Death in Paradise (Meurtres au Paradis), diffusée sur la BBC, y est principalement tournée. Toujours en production (elle entame sa septième saison), la fiction télévisée rencontre de beaux succès d’audience : 8,7 millions de téléspectateurs sur BBC 1 le 7 janvier 2016, par exemple, soit 31,2% de part d’audience, 9eme meilleure audience de fiction en 2016 ; 4 millions de téléspectateurs en moyenne pour la saison 6 sur France 2 qui, chez nous, la diffuse ; et une diffusion dans plus de 230 territoires mondiaux.
 
Cette période de tournages annuels a de multiples retombées. Economiques et directes, tout d’abord, évaluées à près de 5 millions d’euros par saison pour la Guadeloupe. Sur la seule commune de Deshaies, environ 1,37 million d’euros sont dépensés chaque année. « Il s’agit de près de 600 000 euros pour le logement, de plus de 90 000 euros de carburants, de traiteurs, de sécurité, de construction de décors, taxe de séjour… Une quarantaine d’entreprises travaillent pour la série. Une petite subvention est également versée par la production aux associations locales », énumère Jeanny Marc, la maire de la ville. 44 décors de la série sont situés dans la commune, parmi lesquels le commissariat, installé dans le presbytère de Deshaies, ou encore la maison du commissaire, montée temporairement sur la Plage de la Perle.
 

Vague de visiteurs

Les retombées sont également touristiques. « Nous avons enregistré une forte augmentation, poursuit l’édile. Nous avons été complètement submergés par l’afflux de touristes sur le territoire de la commune : près de 15 000 personnes depuis le début de la saison. De plus en plus viennent exprès pour visiter les lieux des prises de vues et apprécier l’envers du décor de Death in Paradise ». La fiction permet de prolonger la saison touristique. Si traditionnellement le nombre de visiteurs chute dès avril-mai, le tournage, qui s’étale d’avril à septembre, fait que seul le mois de septembre est, depuis trois ans, un « mois creux ». Les prestataires ont été formés pour renseigner et guider convenablement ces visiteurs d’un genre nouveau. Un tour de près de cinq heures est également organisé pour permettre de découvrir les coulisses et les lieux de tournage de la série.
 
Enfin, Death in Paradise a également un impact positif en termes d’emploi (technique, régie, décors…) et de formation. Depuis la troisième année de tournage, la commune voisine, Pointe-Noire, accueille ainsi un BTS audiovisuel, qui permet aux jeunes Guadeloupéens de venir se former à ces métiers. Et à la production de bénéficier, sur place, de stagiaires et de bons techniciens, tout en faisant naître des vocations.