Le CNC se mobilise face aux difficultés du groupe Quinta Industries et de ses salariés, pour garantir la sortie des films en salle et la pérennité des collections

Le CNC se mobilise face aux difficultés du groupe Quinta Industries et de ses salariés, pour garantir la sortie des films en salle et la pérennité des collections

14 décembre 2011

Le CNC accorde la plus haute importance à la situation actuelle des sociétés du groupe Quinta Industries, en particulier de la société LTC.

Le placement en redressement judiciaire des sociétés LTC, Scanlab et Quinta Industries, le 3 novembre dernier, puis la mise en liquidation judiciaire du groupe Duran, le 1er décembre dernier, ont soulevé des inquiétudes majeures de la part du CNC et de l’ensemble de la profession.

Le risque de voir désormais LTC mise à son tour en liquidation judiciaire lors de l’audience prévue au Tribunal de Nanterre, le 15 décembre prochain, a conduit le CNC à travailler en collaboration étroite avec les dirigeants de Quinta Industries, M. Francisque GAY, administrateur judiciaire et les services de l’Etat concernés, afin de répondre à trois préoccupations majeures :
 
  • aboutir à l’issue la plus favorable pour les salariés des sociétés concernées. Depuis 1935, tous ont joué un rôle majeur dans le succès, le dynamisme et la diversité du cinéma français. Le CNC tient à leur manifester sa reconnaissance et son respect profond pour le travail remarquable accompli par ces véritables artistes des industries techniques et de la création ;
     
  • garantir aux œuvres faisant actuellement l’objet de travaux de post-production ou de tirage de copies au sein des sociétés du groupe Quinta Industries d’être achevées dans des conditions satisfaisantes et de pouvoir sortir en salles comme prévu ;
     
  • garantir une conservation dans des conditions adéquates et pérennes de l’ensemble des films actuellement stockés par LTC, en envisageant le cas échéant des solutions alternatives et adaptées.
 
Les discussions en cours sont indispensables pour répondre à ces enjeux humains, patrimoniaux et d’intégrité des œuvres. 
 
Le CNC a engagé les démarches relevant de sa responsabilité, en collaboration avec les dirigeants de Quinta industries, l'administrateur judiciaire et les services de l'Etat concernés, pour trouver une issue acceptable et rapide à cette situation préoccupante pour les salariés, pour la sortie des films en salles et pour la conservation des films de patrimoine. Le CNC réunira la semaine prochaine, le 22 décembre, l’ensemble des organisations professionnelles concernées, représentant notamment les ayants droit, pour définir des réponses adaptées et concertées.  
 
Attaché au travail des industries techniques et de la création qui contribue très directement à la diversité culturelle, le CNC rappelle qu’il a toujours considéré que la prestation technique était indissociable de l’ensemble de la chaîne de création, de production et de diffusion des œuvres. C'est ce principe qu'il a constamment fait valoir auprès des autorités communautaires y compris dans la récente réponse des Autorités françaises à la consultation lancée par la Commission européenne en vue de la révision de la Communication sur les aides d'Etat en matière de cinéma.
 
Le CNC a toujours accompagné le secteur en veillant à s’adapter au plus près de ses besoins. En 2011, le CNC a soutenu les industries techniques à un niveau exceptionnel : plus de 6,6 M€ d’aides directes ont été attribués à 100 projets présentés par les industries techniques de l’audiovisuel et du cinéma. Ce montant constitue un record absolu sur plus de 10 ans. Par ailleurs, les aides indirectes du CNC aux industries techniques ont, elles aussi, été renforcées : les aides aux nouvelles technologies en production ont vu leur budget triplé en 2011, pour faire face à l’augmentation des projets en 3D relief, avec 6 millions d’euros attribués; le réseau RIAM pour lequel le CNC a versé 2 millions d’euros en 2011 et dont la convention avec Oséo vient d'être renouvelée pour 2012-2013, et le crédit d’impôt international mis en œuvre fin 2009 s’est traduit par un accroissement du nombre de tournages en France, générant 119 millions d’euros de dépenses sur le sol français (entre novembre 2009 et février 2011).
 
Enfin, la numérisation des œuvres va s’accélérer grâce aux dispositifs mis en place dans le cadre des investissements d’avenir et par le CNC, ce qui devrait constituer un relai de croissance important pour de nombreux acteurs des industries techniques. Le CNC n'a jamais cessé de rappeler l'urgence qu'il y avait à concrétiser les accords-cadres signés à Cannes en mai dernier, et le premier contrat d'importance devrait être signé dans les prochaines semaines.