Tout savoir sur la Semaine de la Critique

Tout savoir sur la Semaine de la Critique

04 mai 2022
Cinéma
Affiche de la Semaine de la Critique 2022
Affiche de l'édition 2022 de la Semaine de la Critique

Née en 1962, cette section parallèle du festival de Cannes met en avant les premiers et deuxièmes films. Coup de projecteur sur son histoire et son édition 2022.


Comment est-elle née ?

L’histoire de la Semaine de la Critique débute en 1961. Cette année-là, le festival de Cannes organise une projection de Connection, le sulfureux vrai-faux documentaire de l’Américaine Shirley Clarke centré sur un jeune réalisateur tournant un film avec des musiciens de jazz qui attendent leurs dealers. Censuré un temps aux Etats-Unis pour « vulgarité » et « indécence », la présence de ce film indépendant et fauché surprend et détonne dans une manifestation alors bien plus policée et qui fait avant tout la part belle aux grosses productions. Et pourtant, Connection crée l’événement en faisant salle comble. Ce succès ne va pas rester lettre morte. Dès l’année suivante, le délégué général du festival Robert Favre Le Bret veut amplifier la place du cinéma indépendant d’auteur à Cannes et demande à l’Association Française de la Critique d’organiser une programmation spéciale pour sa salle Jean Cocteau pendant 7 jours. Une programmation que Nelly Kaplan - qui fut journaliste avant de passer à la réalisation en 1969 avec La Fiancée du Pirate – propose alors de fort logiquement la baptiser Semaine de la Critique. Le nom restera.

En 60 ans, la manifestation a évidemment évolué (introduction de courts métrages dans la sélection…) et déménagé sur la Croisette (les projections ont désormais lieu à l’Espace Miramar) mais elle est restée fidèle à l’esprit et la ligne qui ont prévalu à sa création : explorer la jeune création cinématographique du monde entier en ne sélectionnant que des premiers et deuxièmes longs métrages. Et les noms des cinéastes qui ont pris leur envol en son sein forment un générique d’exception : Denys Arcand, Jacques Audiard, Bernardo Bertolucci, Leos Carax, Guillermo Del Toro, Arnaud Desplechin, Jean Eustache, Philippe Garrel, Romain Goupil, Benoît Jacquot, Wong Kar Wai, Ken Loach, François Ozon, Barbet Schroeder… et le Président du Jury 2019 Alejandro González Iñárritu (qui y avait présenté Amours chiennes) en tête.

Qui choisit les films projetés ?

C’est un comité de sélection, dont les membres, tous journalistes ou critiques, ne peuvent faire plus de deux mandats consécutifs pour favoriser la variété des goûts. Il est placé sous la direction du Délégué Général de la Semaine de la Critique, poste occupé depuis le 1er août 2021 par Ava Cahen, chroniqueuse à la télévision pour « Le Cercle » sur Canal+ depuis 2014 et à la radio sur France Inter dans « Une heure en séries » depuis 2019. Pour cette édition 2022, organisée du 18 au 26 mai et présidée par la cinéaste tunisienne Kaouther Ben Hania, le comité a sélectionné 11 longs métrages – parmi 1100 films visionnés –, dont 7 en compétition et 4 en séances spéciales. Côté courts métrages,13 œuvres ont été choisies sur 1700 films examinés, 10 en compétition et trois en séances spéciales.

Les tendances de la sélection 2022

Affiche de l'édition 2022 de la Semaine de la Critique DR

La sélection de l’équipe de Kaouther Ben Hania fait la part belle au fantastique avec le premier long métrage Alma Viva de la réalisatrice franco-portugaise Cristèle Alves Meira, déjà sélectionnée à la Semaine de la Critique pour ses courts métrages de fiction Campo de Víboras et Invisível Heró, Nos Cérémonies du Français Simon Rieth ou encore Metsurin tarina (The Woodcutter Story) du Finlandais Mikko Myllylahti. Autre thématique prépondérante cette 61e édition, la jeunesse avec Dalva de la cinéaste Emmanuelle Nicot ou encore La Jauría (La Meute) du Colombien Andrés Ramírez Pulido.