Voyage sur les traces de Tintin : « Tintin au Tibet » (1960)

Voyage sur les traces de Tintin : « Tintin au Tibet » (1960)

20 juillet 2023
Cinéma
« Himalaya, passion cruelle »
« Himalaya, passion cruelle » (1951), de Jean-Jacques Languepin Armor films

Tintin part à la recherche de Tchang, son jeune ami chinois rencontré dans Le Lotus bleu, dont l’avion qui se rendait en Europe s’est écrasé dans l’Himalaya.


Voyage sur les traces de Tintin

Voyage sur les traces de Tintin

Il y a 40 ans, le monde de la BD perdait l’un de ses illustres ambassadeurs : le dessinateur Hergé. Le CNC a puisé dans ses collections pour ébaucher un portrait du monde – et celui d’une époque – traversés par le reporter du Petit Vingtième. De quoi éclairer d’un nouveau jour les aventures du globetrotteur et de ses compagnons de route.

Innovations technologiques qui permettent de parcourir la planète – et même de la quitter pour l’espace –, explorateurs et aventurières, préjugés et événements de l’Histoire évoqués dans les albums d’Hergé sont mis en perspective grâce à des films d’actualités, des documentaires, des reportages ou encore des courts métrages de fiction. Une manière de recontextualiser une époque tout en revisitant les péripéties et découvertes du jeune Tintin.

Expédition tragique dans l'Himalaya

Le « vrai » Tchang, artiste et ami d’Hergé rencontré à l’école des Beaux-Arts avant-guerre, est le héros de cette aventure qui porte encore les traces du retentissant succès de Edmund Hillary et Tenzing Norgay sur les pentes de l’Everest en 1953. Tchang est sauvé dans l’album par un Yéti, créature toujours mystérieuse qui n’est pas sans rappeler le Ranko au cœur tendre de l’Ile Noire ou encore King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. Les expéditions d’alpinistes dans l’Himalaya ont aussi été des passeurs vers l’Occident de la culture des populations montagnardes sollicitées pour les accompagner.

Jean-Jacques Languepin, qui fut, avec sa caméra, plusieurs fois aux côtés de Marcel Ichac ou de Paul-Emile Victor livre avec Himalaya, passion cruelle, le récit d’une expédition tragique à travers quelques images de ce monde méconnu et fascinant.

« Himalaya, passion cruelle » (1951), de Jean-Jacques Languepin

Autour d'un feu de camp, les six membres revenus de la troisième expédition française dans l'Himalaya, en juin et juillet 1951, évoquent les circonstances de la disparition de deux d'entre eux lors de l'ascension de la Nanda Devi. Partis de Marseille sur l'Athos II, l'équipe gagne Bombay, puis Delhi via Ceylan. Un autobus les achemine vers les vallées himalayennes. La mousson les confronte à la boue, aux éboulements et aux routes emportées. La ville sacrée de Badrina, aux sources chaudes, est un haut lieu de pèlerinage de la religion brahmanique. La marche d'approche des contreforts de la Nanda Devi implique des reconnaissances pour baliser l'accès des hommes et des bêtes. Des obstacles naturels et des grèves de coolies répétées ralentissent la progression. Le camp de base et les camps intermédiaires sont établis. Duplat et Vignes se lancent à l'assaut du sommet, pour ne jamais revenir. Deux autres hommes et le sherpa Tensig le vainquent par une autre voie. Epuisée, l'équipe se recueille devant une pierre gravée, et redescend.