3 questions à Atlas V

3 questions à Atlas V

10 juillet 2018
Studio Atlas V
Studio Atlas V Studio Atlas V

Atlas V est une nouvelle société de production spécialisée dans la réalité virtuelle, cofondée par quatre producteurs expérimentés : Arnaud Colinart (producteur de Notes on Blindness chez Agat Films Ex Nihilo), Antoine Cayrol, Pierre Zandrowicz (producteurs de « I Philip » et « Altération » au sein du studio Okio), et Fred Volhuer, expert du financement et du marketing, basé à New York. Atlas V a fait une entrée très remarquée au festival Sundance New Frontier où deux projets étaient sélectionnés : « Spheres » de Eliza McNitt et « Battlescar » de Martin Allais et Nico Casavecchia.


Présentation du studio Atlas V

Fred Volhuer : 
Atlas V est un studio de création d'expériences immersives. Pour nous, l'immersion n'est pas seulement une technologie, mais plutôt la promesse faite à l'utilisateur de l'emmener dans un monde nouveau. Et nous pensons qu'une histoire bien racontée avec une technologie adaptée devient une nouvelle forme de vérité, de réalité pour une audience. C'est cette vision commune et un appel du marché qui nous ont poussés à fonder Atlas V. Nous sommes un studio 100% français avec une forte présence sur le territoire mais aussi une représentation à New-York et Los Angeles. Cette présence américaine est fondamentale pour réussir son entrée sur ce marché émergent qui a besoin d'une vision internationale et de développer des schémas de coproduction internationale ou de production exécutive.

 

À propos de Sundance

Fred Volhuer : 
Sundance est pour nous le festival le plus ambitieux et le plus prestigieux dans le domaine de réalité virtuelle. Ce sont eux qui ont commencé à montrer des oeuvres en VR il y a quatre ans. La catégorie New Frontier témoigne d'une vraie démarche de célébration de la création digitale. Cette année, la réalité virtuelle était présente à travers différents formats. Tout d'abord, nous avons assisté à des pures démonstrations technologiques de type haptique qui permettaient, par exemple, de mettre sa main dans une machine et de sentir les sensations de chaud, de froid, d'accompagner physiquement ce qu'on peut voir dans le casque. Par exemple, un dragon vient se poser sur ta main, tu sens ses pattes, il crache du feu, tu sens de la chaleur. Il y avait également une dizaine de projets de vidéos 360 présentées dans un cinéma. Enfi n, une quinzaine de projets narratifs, plus ambitieux, étaient montrés sous la forme d'installations. Atlas V a eu la chance d'être la seule société à avoir deux projets sélectionnés dans cette catégorie, ce qui nous a apporté beaucoup de visibilité pendant le festival. Pour la première fois, alors que nous sommes actifs dans la VR depuis deux ou trois ans, nous sommes apparus sur la carte des acteurs qui comptent dans ce domaine. Sundance nous a également permis d'avoir beaucoup de retombées presse, notamment grâce à la présence de Jessica Chastain qui est la voix de notre documentaire Spheres, et à une anecdote concernant Robert Redford qui a été très marqué par la découverte de ce même fi lm qui se déroule dans l'espace et parle de la formation des trous noirs. Autre moment clé de Sundance : la signature d'un accord d'acquisition du fi lm Spheres pour plus d'un million de dollars, ce qui est une grande première dans le marché de la VR.


Le soutien du CNC 


Fred Volhuer : 
Le secteur de la réalité virtuelle est composé d'une majorité d'acteurs américains qui ont une vision très structurée de la manière dont un marché digital doit se construire. La première approche, d'inspiration hollywoodienne, est basée sur la création de valeur par la propriété intellectuelle, et sur la rentabilité issue de licences très fortes qui permettent de générer une variété de revenus d'exploitation. La seconde approche, celle de la Silicon Valley, consiste à investir massivement dans les outils et la technologie, à l'instar de Facebook qui a racheté Oculus pour 2 Mds $. Et puis il y a une troisième approche, européenne et plus particulièrement française, qui pense que l'émergence d'un nouveau marché passe par la création de contenus originaux et qui cherche à pousser la création artistique pour la faire rencontrer un nouveau public. Le CNC nous a donné les moyens de travailler avec des artistes, de les aider à s'exprimer, à créer ces nouveaux codes de narration dans la réalité virtuelle. Les aides du CNC nous permettent notamment de fabriquer des prototypes dans de bonnes conditions pour ensuite développer des schémas de coproduction internationale et de travailler avec des personnalités infl uentes à Hollywood, comme le réalisateur et producteur Darren Aronofsky ou les acteurs Jessica Chastain et Rosario Dawson. Le CNC porte donc cette vision de la création à la française et nous permet d'arriver sur un marché global avec un produit de très bonne qualité et un coût maîtrisé.