Je viens d'apprendre avec émotion le décès d'Eric Rohmer.
Cinéaste de l'intime et de l'ineffable, Eric Rohmer a réalisé, au fil de sa carrière une vingtaine de films, comme autant de confidences, où, il a approfondi avec une délicatesse et un raffinement inégalés la complexité et l'ambivalence des rapports humains, le mystère de la rencontre et de l'inclination amoureuse.
Aujourd'hui, je veux rendre hommage à la mémoire de cet immense créateur dont le cinéma toujours feutré et poétique - il a été professeur de Lettres avant de se consacrer au 7ème art - a exploré avec une acuité inimitée les tourments du sentiment amoureux, la force de l'imprévisible, la persistance et l'irrésistibilité de la passion. Il laisse une œuvre puissante et éminemment personnelle : grâce à un style cinématographique unique où se mêlent la subtilité de la narration, l'évidence des dialogues et la simplicité fulgurante de la mise en scène, Rohmer nous dévoile, comme personne, l'immuabilité et l'éternité des premiers émois de la jeunesse.
Je garderai en mémoire le souvenir d'un homme discret et réservé qui préférait « montrer » plutôt que « dire » et je tiens au nom du Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC) à saluer la mémoire de celui qui a offert au 7ème art des œuvres magistrales et inoubliables. J'adresse à ses proches le témoignage de sa tristesse et de sa compassion.
Véronique Cayla
