hommage d’Eric Garandeau, Président du CNC, à Annie Girardot

hommage d’Eric Garandeau, Président du CNC, à Annie Girardot

28 février 2011

 C’est avec une profonde tristesse que j’apprends le décès d’Annie Girardot.

Actrice particulièrement éblouissante, attachante et généreuse, Annie Girardot tenait une place unique et irremplaçable dans le cœur des Français.  Femme de caractère, « le plus beau tempérament dramatique de l’après-guerre » selon  Jean Cocteau, Annie Girardot avait débuté sa carrière à la Comédie Française avant de se jeter à corps et à cœur perdus dans le cinéma. Celle qui disait « aimer musarder » et « faire des folies pour ne rien regretter » aura toute sa vie pris des risques, se donnant toujours entière et sincère, prêtant son talent, sa voix inimitable et sa sensibilité exacerbée, à des réalisateurs aussi variés que Visconti, Oury, Ferreri, Carné, Audiard, Lelouch, Cayatte, Pinoteau, Bertucelli, de Broca, aussi juste et poignante en tragédienne qu'irrésistiblement drôle dans la comédie. 
Chacun se souvient de ses paroles émouvantes au moment de recevoir un César pour son incarnation de Madame Thénardier dans le film"Les Misérables" de Claude Chabrol en 1996, ou de son implication dans la lutte contre la maladie d'Alzheimer. Je crois pouvoir dire aujourd’hui qu’Annie Girardot manquera cruellement et douloureusement au cinéma Français comme à chacun d’entre nous.
Je tiens, en mon nom et au nom de tous les agents du Centre national du cinéma et de l’image animée, à adresser mes plus sincères condoléances à sa famille, à sa fille et à son petit fils notamment, ainsi qu’à l’ensemble de ses proches et de ses amis.