Focus sur Blink Blank, première revue francophone sur l’animation

Focus sur Blink Blank, première revue francophone sur l’animation

09 janvier 2020
Cinéma
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La revue Blink Blank
La revue Blink Blank Blink Blank
À partir du 10 janvier, Blink Blank viendra combler le manque de magazines consacrés à l’animation sous toutes ses formes et sans frontières.

Cette revue semestrielle de 160 pages, au format « mook », a été initiée par l’association NEF Animation qui a pour but de promouvoir la création et la recherche dans le film d’animation. Au programme de ce premier numéro, un dossier sur le passage à l’âge adulte de l’animation, des portraits de créateurs, un focus sur les Looney Tunes ou encore des « work in progress » qui dévoilent les coulisses de plusieurs projets en cours de réalisation. Rencontre avec le directeur éditorial de Blink Blank, Xavier Kawa-Topor.

Quand est née l’idée de cette revue ?

Au moment de la création de NEF Animation, il y a quatre ans. Nous trouvions qu’il manquait au secteur un espace de diffusion, qui montre, accompagne et soutient l’animation d’aujourd’hui. Il y a maintenant deux ans que l’on travaille sur cette revue, qui pour nous est essentielle. Nous pensons que le moment était venu.

La demande des professionnels et des amateurs d’animation était forte ?

Très clairement. L’animation est très présente sur les écrans et a une actualité aussi forte que diverse. Il y a aussi un phénomène générationnel, avec tout un lectorat de jeunes adultes que l’animation intéresse, au-delà des seuls spécialistes. Le monde professionnel était également en demande, on nous l’a souvent dit. D’ailleurs, nous voyons bien que ce projet fédère, car l’accueil est enthousiaste.

Vous avez lancé une campagne de financement participatif qui a dépassé ses objectifs. Mais j’imagine que votre modèle économique ne repose pas que là-dessus.

Non, évidemment ! Notre revue est un bel objet et ne pourrait pas fonctionner sans subventions. Nous sommes en fait trois coéditeurs. L’initiative vient de NEF Animation qui bénéficie de soutiens publics comme le CNC, le ministère de la Culture et la région Pays de la Loire. Il y a également La Cinémathèque québécoise et les éditions WARM, spécialisées dans le cinéma. Et en plus du financement participatif, nous avons réuni un petit club de partenaires, composé de studios, de sociétés de production du secteur de l’animation (Xilam, le SPFA, Media One, le pôle image Magelis et la fondation GAN). Nous avons également des annonceurs, avec une dizaine de pages de publicité, et nous avons bénéficié d’un mécénat de PME de la région Pays de la Loire, appelé Mécène & Loire. Blink Blank sera diffusée essentiellement lors d’événements comme les festivals et les salons, mais sera aussi disponible sur abonnement et en librairie, au prix de 20 euros.
 

La Traversée de Florence Miailhe (image préparatoire) mise en Une du premier numéro de Blink Blank  Les Films de l’Arlequin - Maur Film - Balance Film - XBO Films - ARTE France Cinéma

Pourquoi ce choix d’un rythme de publication semestriel ? Pour mieux se caler sur la cadence de création de l’animation, qui peut prendre beaucoup de temps ?

C’est un choix éditorial. Un mensuel occasionnerait beaucoup plus de travail et s’appuierait sur un autre modèle économique. Il est vrai que l’animation met du temps à se faire, mais le rythme semestriel nous permet surtout de coller un peu aux sorties cinéma, tout en ayant assez de recul pour traiter des sujets de fond. Nous verrons au fil du temps comment cela fonctionne. Ce premier numéro sort un peu tôt dans l’année, car nous voulons qu’il s’installe, mais, par la suite, nous sortirons au printemps, de façon à ce que le festival d’animation d’Annecy soit vraiment le climax du premier numéro de l’année. Le deuxième sortira tout début octobre, au moment de la rentrée cinématographique.

Les sujets abordés dans Blink Blank n’ont pas de frontière. Vous parlez de l’animation de tous pays et de tous genres.

Oui. Cela nous semble vraiment important. Tout se joue dans cette diversité.

Par exemple, vous consacrez un article à la musique de la Reine des neiges II. À quel point vous autorisez-vous à parler de ces grosses machines de studios ? Faites-vous attention à ne pas leur donner trop de place ?

Disons qu’à aucun moment dans nos choix éditoriaux, nous ne faisons entrer la logique économique ou commerciale. Et en même temps, il n’y a aucun ostracisme dans l’autre sens. La revue ne cherche pas à créer de chapelles, mais, au contraire, à essayer de montrer comment, dans sa diversité, le film d’animation peut être créatif. On ne va pas être d’un côté ou de l’autre. D’ailleurs, ces frontières sont en train de voler en éclats, ce qui est une bonne chose. Donc sachant qu’on ne sera pas exhaustifs vu notre rythme de publication, on ne parle que des films dont on a envie de parler. Il est donc possible de consacrer un article à La Reine des neiges, si on a quelque chose d’intéressant à en dire, mais dans un autre numéro, il peut très bien n’y avoir aucun sujet sur des films Disney, Pixar ou DreamWorks. Ou bien, on pourra réaliser un dossier sur Pixar si nous estimons que cela a un intérêt. Ce n’est pas l’actualité en tant que telle qui nous guide, mais plutôt les enjeux créatifs et innovants, et le regard que l’on peut porter dessus.

Le nom Blink Blank est inspiré du court métrage culte Blinkity Blank de Norman McLaren. Comment avez-vous décidé du titre de la revue ?

En faisant un long brainstorming (rires). Et puis Blink Blank s’est imposé en décantation. On cherchait un titre qui contienne le sens de l’animation, et blink blank en anglais parle de ce qui se joue entre deux images animées. Il fallait aussi que ce soit un terme proche d’une onomatopée, quelque chose de musical, de rythmé. En commençant à réfléchir à partir du titre de McLaren, c’est devenu évident.

Blink Blank, 160 pages, 20 euros. Disponible dès le 10 janvier en librairies et sur https://revue-blinkblank.com/