Le « Tel est pris qui croyait prendre » est l'un des ressorts les plus usités des films comiques des toutes premières années du XXe siècle. Cette trame narrative simpliste n’en est pas moins d’une efficacité redoutable et source infinie de malentendus réalistes ou fantaisistes. Du séducteur de trains de banlieue qui embrasse les fesses humides (imagine-t-on) d’un bébé croyant s’épancher sur la main de la nounou à la faveur de l’obscurité d’un tunnel, à l’homme qui croit damer le pion d’un rival qui s’avère être Méphisto... Les situations inscrites dans le quotidien ou la tradition fantastique sont servies par les « miracles » du cinéma : l’arrêt sur image permet ainsi au baigneur de la Baignade impossible, de ne jamais pouvoir être en état de plonger, Ferdinand Zecca reprenant ici en 1901 le scénario du Déshabillage impossible de Georges Méliès (1900). Témoignage de la « circulation » des bonnes idées de scénario d’une société de production à l’autre, tout comme la version italienne du film Pathé frères, Jeannot veut épouser une danseuse, atteste de la très précoce circulation des images d’un pays à l’autre (1909).
L'Amoureux ensorcelé
Baignade impossible de Ferdinand Zecca
Jeannot veut épouser une danseuse
Une Idylle sous un tunnel de Ferdinand Zecca