Documentaire : fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle (développement) - résultats de la commission du 25 mai 2023
Résultats des commissions
25 mai 2023
Sous la ligne bleue, la vallée de Marie Dumora
Producteur : 5A7 films
Aide accordée : 17 000 €
Dans le petit village de Natzwiller, niché dans les hauteurs de la vallée de la Bruche, trois rues s’étirent depuis toujours. Une poignée d’hommes y vivaient paisiblement de leur labeur, de la culture de l’orge et du seigle, jusqu’à ce que les nazis viennent y ériger un camp de concentration, au lieu-dit du Struthof. Dans chaque maison dort une histoire. Un peu du chaos que les nazis ont déposé hante les mémoires. Ici, les hommes font corps avec la vallée qui porte les traces des blessures, les strates de cette mémoire meurtrie. Une humanité profonde s’y révèle. Je veux filmer une topographie des lieux, autant qu’une cartographie des mémoires, en scrutant la montagne par chacun de ses versants.
Arcobaleno de Pablo Cirès
Producteur : Les alchimistes
Aide accordée : 17 000 €
Depuis 50 ans, Iolanda est la reine de l’Arcobaleno, un dancing au sud de Rome devenu avec le temps un lieu incontournable de la région. Tous les samedis soir, des centaines de personnes viennent danser sur des classiques de la chanson populaire italienne, qu’interprète sur scène l’orchestre Mozzato tenu par ses deux fils, Erminio et Maurizio. Mais tout comme ses clients, le dancing vieillit et la fin semble proche : Maurizio s’ennuie dans son atelier de carrosserie, Erminio répare inlassablement le toit qui menace de s’effondrer, pendant que Iolanda jette des sorts aux chauffards qui passent sous ses fenêtres. Seule Elisa, la fille d’Erminio, rêve de reprendre les rênes de l’Arcobaleno pour le transformer en un parc de jeux pour enfants.
A l’ouest de mai de Sarah Srage
Producteur : L’atelier documentaire
Aide accordée : 16 000 €
Depuis l’Automne 2019, la famille Alayli subit la crise économique et sociale qui traverse le Liban. A l’Ouest de Mai, dresse par petites touches le portrait d’une famille de pêcheurs beyrouthine qui survit au jour le jour dans la débrouille et l’humour. Les liens forts entre père, mère et fils sont mis à l’épreuve par les discordes idéologiques. La famille Alayli est à mes yeux un concentré de ce pays.
Des solitaires de Pierre-Yves Vandeweerd
Producteur : Les films d’ici méditerranée
Aide accordée : 15 500 €
Sur les Monts Lozère, plus de 200 menhirs, vieux d’au moins 3500 ans, jalonnent le plateau des Bondons. Dispersés sur plusieurs kilomètres, leur configuration a la forme d’un bois de cerf.
Sur un autre plateau de cette chaîne montagneuse, dit le désert du milieu, des femmes et des hommes vivent dans une relation de proximité avec les cerfs. On les appelle les solitaires. Ils ont fait le choix de vivre à distance du monde. Chacun d’eux séjourne en ces lieux pour y conjurer le plus souvent un événement douloureux de sa vie, pour y retrouver une part perdue de lui-même.
Giovanna de Lola Peuch
Producteur : Les films du bilboquet
Aide accordée : 16 000 €
Giovanna Magrini Teles est assise dans son fauteuil style Voltaire. Dans un mélange de français, de portugais brésilien et d’espagnol, elle raconte sa vie commencée en 1975 à Araçatuba, une ville du sud-est du Brésil. Sur les murs de son appartement parisien transformé en décor de cinéma, des paysages que Giovanna a connus apparaissent tandis qu’elle rejoue des dialogues et des scènes de sa vie. Vingt ans plus tôt, elle était arrivée à Paris par accident. C’était le premier printemps du nouveau millénaire et ce que Giovanna avait découvert lui avait fait rapidement oublier Barcelone ainsi que les deux amies qui l’y attendaient. À travers elle, une génération de femmes transgenres nées au siècle dernier se raconte.
La Route de Cécile Allegra & Antarès Bassis
Producteur : Grande ourse films
Aide accordée : 18 000 €
C’est une route d’exil forcée, qui dure des mois, des années. D’elle, nous n’avons que des bribes d’images, des camions sur une piste en Afrique, des hommes amaigris derrière des barreaux de prison. La Route est un trou noir qui engloutit des milliers d’êtres rendus poussière dans le désert du Sahara. Et la mémoire des survivants. Dans un hangar, une quinzaine de femmes et des hommes, de la Corne d’Afrique et d’Afrique de l’Ouest, munis chacun d’un objet, nous racontent la route : de leur enlèvement des camps humanitaires du Soudan, leur déportation jusqu’à la Méditerranée en passant par les entrepôts prisons d’Assouan ou les camps de torture de Libye. Le temps d’un film, accompagnés par les réalisateurs et un couple de comédiens, ils vont remettre en scène l’histoire de la route et nous raconter comment ils ont traversé l’indicible, comment ils ont essayé par-delà l’horreur de conserver leur être et leur humanité.
Les Lucias de Clizia Centorrino
Producteur : L’image d’après
Aide accordée : 15 000 €
En Sicile a lieu chaque été au village de Savoca, la procession de la Sainte Lucia, incarnée par une fillette de dix ans qui doit s’astreindre à l’immobilité. Je pars à la rencontre des femmes qui l’ont interprétée sur plusieurs décennies. Avec elles, je questionne le mythe, la beauté et la violence de cette coutume et par extension la place de la femme et le poids des traditions dans la culture sicilienne. En mêlant mes propres souvenirs aux leurs, le fim dévoile un autre visage du rituel et en dessine un récit au féminin.
La Vie de chalet de Vincent Pouplard
Producteur : Mille et une films
Aide accordée : 13 000 €
Sifredy vit en France et rêve de vivre l’aventure en Nouvelle Calédonie. D’aussi loin que je m’en rappelle, il a toujours eu en tête de quitter le territoire sans billet retour, vers un ailleurs où il saurait faire parler son talent pour la débrouille. À 27 ans, Il a cet idéal : celui de vivre en pleine nature, de réduire ses besoins au minimum. Comme une stratégie d’isolement volontaire pour gommer les servitudes qui l’étouffent ici. Alors en attendant de s’installer dans les forêts calédoniennes, il a retapé un petit chalet à l’abandon pour y vivre à l’abri du monde. Au cœur d’un bois qui jouxte une station balnéaire, il patiente. Ici il apprivoise la solitude. Il sait qu’il lui faudra encore quelques mois avant de partir. Il lui reste quelques obstacles à franchir.
L’Amie américaine de Mariana Otero
Producteur : Survivance
Aide accordée : 21 000 €
Marie a 20 ans. Elle fait des études de psychologie et part en Hongrie pour une année Erasmus. Elle y rencontre Naomi, une jeune américaine dont elle tombe follement amoureuse. Mais leur histoire d’amour ne surmontera pas les différences sociales et culturelles. 20 ans plus tard, Marie est devenue psychanalyste, Naomi est partie travailler en Alaska. Elle lui raconte sa vie et son Amérique durant ces deux dernières décennies.