Communiqué d’Eric Garandeau Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC)

Communiqué d’Eric Garandeau Centre National du Cinéma et de l’image animée (CNC)

26 juin 2013
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 Pendant deux ans et demi, j’ai eu la chance et le privilège de présider le CNC. Avec l’appui des Ministres de la Culture et de la Communication, Frédéric Mitterrand et Aurélie Filippetti, avec l’engagement de tous les personnels du Centre, en particulier mon adjointe Audrey Azoulay, et avec la confiance de tous les professionnels, nous avons pu conduire ensemble des projets de grande envergure, et relever d’importants défis.

 
 
Nous avons accompli tellement de choses, en deux ans et demi,
 
  • avec la numérisation des salles de cinéma (quasiment 100% du parc numérisé aujourd’hui !)
     
  • avec la numérisation-restauration des grands films du passé (déjà 229 films numérisés grâce au CNC qui s’ajoutent aux 260 de Gaumont au titre du grand emprunt) ;
     
  • avec la plateforme « Cinécult » qui va mettre en ligne les trésors des Archives Françaises du Film et de toutes les Cinémathèques au profit des plus larges publics de France et d’ailleurs ;
     
  • avec la réforme des soutiens automatiques et sélectifs, de la production à la vidéo à la demande en passant par la distribution et l’exploitation cinématographique ;
     
  • avec la nouvelle politique de la musique dans l’image (du court métrage aux programmes TV, du Conservatoire Supérieur de Musique et de Danse de Paris à l’action culturelle dans les festivals) ;
     
  • avec le renforcement des programmes d’Education artistique (y compris réforme de la FEMIS et consolidation du CEEA) ;
     
  • avec la création du « Jour le Plus Court », fête du film court lancée en 2011 et qui se déclinera dans 40 pays et plusieurs milliers d’écoles le 21 décembre prochain avec le parrainage de David Lynch ;
     
  • avec la création du Fonds Cinéma du Monde (déjà 55 films aidés dont 3 se retrouvent à Cannes) ;
     
  • avec la signature d’accords internationaux avec des pays aussi différents que l’Arménie, Bulgarie, Colombie, Croatie, Italie, Kenya, Pologne et Ukraine (ce qui nous hisse au premier rang mondial devant le Canada !) ;
     
  • avec la création du fonds d’avance remboursable à l’export ; 
     
  • avec la réforme des modalités de l’avance sur recettes ;

  • avec le renouvellement des conventions régionales ;

  • avec la réforme des aides aux Séries TV et la réforme des aides aux documentaires, sans oublier la refonte du Fonds à l’Innovation audiovisuelle;
     
  • avec la création des aides aux programmes du web (WebCosip)et la réforme des crédits d’impôt au cinéma, à l’audiovisuel et bientôt au jeu vidéo ;
     
  • avec le sauvetage et la consolidation des industries techniques et la mission prospective Lepers-Portugal ;
     
  • avec les superbes éditions 2011 à 2013 du Festival de Cannes, et les deux belles Palmes d’Or à des films français, sans oublier les six Oscars! Et puis tous ces innombrables festivals où est présent le Centre et où fleurissent les œuvres portant le sigle CNC ;
     
  • avec l’organisation des Assises pour la Diversité du Cinéma et le pilotage du groupe de Suivi, avec l’organisation de la Conférence internationale de Cannes pour l’Exception Culturelle, qui a été décisive pour obtenir l’exclusion de la culture du mandat de négociation de l’UE avec les Etats Unis ;
     
  • avec la consolidation du réseau des CNC européens, les EFADs, où la France a joué un leadership incontestable, et le partage de notre expertise sur tous les continents de Buenos Aires à Oulan Bator…
 
… on pourrait ainsi multiplier les exemples, il n’y a pas un seul régime d’aide ni une seule des politiques du Centre, qui n’ait été réformé ou créé de toute pièce au cours de ces dernières années.
 
Il a fallu aussi remettre cent fois sur le métier l’ouvrage des taxes, refaire la pédagogie de l’écosystème français, le renégocier avec la Commission européenne. Malgré les attaques de Bruxelles, les ponctions budgétaires et les audits à répétition, rien n’a pu et rien ne pourra jamais entamer la force ni la richesse réelle du CNC, qui est la valeur et le dévouement exceptionnel de ses personnels, et sa capacité à évoluer et à se remettre en question sans cesse, pour toujours mieux servir les créateurs et leurs partenaires.
 
Sans doute que « nous n’en aurons jamais fini avec ce combat pour l’Exception culturelle » (Pierre Viot, ancien dirigeant du CNC), mais un jour viendra peut-être où les traités de l’Union européenne et de l’OMC seront réformés pour y inscrire le droit (voire le devoir !) de tous les Etats à financer leur culture, par tous les moyens possibles et imaginables. Cette voix finira par triompher car certains ont le pouvoir de l’inertie, nous avons le pouvoir de nos convictions. Rien d’humain ne se construit durablement qui ne soit assis sur une culture vivante et ancrée, voyageuse et enracinée
 
Agir pour moderniser et perfectionner notre maison commune, faire du CNC la Maison des cinémas et des images du monde et plus seulement la Maison du cinéma français. C’est ainsi que nous restons et resterons, au XXIe siècle,  aux yeux des pays et des CNC du monde, la référence, la maison mère,  la « mère patrie ».
 
Je remercie chaleureusement, du fond du cœur, tous les personnels du CNC, ainsi que les cinéastes et tous les professionnels, pour leur confiance, et aussi pour leur amitié. J’adresse à mon successeur mes meilleurs vœux de succès.
 
 
photo : © Carole Bellaïche