« Afterlife » : comment Arnaud Bresson a passé le groupe Flatbush Zombies aux rayons X

« Afterlife » : comment Arnaud Bresson a passé le groupe Flatbush Zombies aux rayons X

25 mai 2021
Séries et TV
Flatbush Zombies Afterlife (c) Arnaud Bresson-Division.jpg
Flatbush Zombies Afterlife (c) Arnaud Bresson-Division
Photographe et réalisateur, le Français Arnaud Bresson s’est illustré l’année dernière avec le clip Afterlife du trio new-yorkais Flatbush Zombies. Une vidéo qui a créé l’événement grâce à son esthétique étonnante : les membres du groupe de rap (Erick Arc Elliott, Meechy Darko et Zombie Juice) qui officient depuis 2010 sont filmés comme s’ils étaient passés aux rayons X. Arnaud Bresson nous raconte les coulisses de ce projet.

Quelle est l’origine du clip ? Les membres de Flatbush Zombies sont venus vers vous ou bien est-ce l’inverse ?

C’est une idée que j’ai eue il y a deux ans. Il était évident pour moi que nous devions trouver un artiste issu du rap.

Théo, mon producteur chez Division, m’a proposé de contacter les Flatbush Zombies : trois jours après, ils nous ont envoyé Afterlife. Avant même de l’avoir écouté, on s’est dit que c’était incroyable de trouver un morceau avec un titre qui collait parfaitement à l’idée ! Après l’avoir écouté, on était tous d’accord pour leur envoyer notre proposition. La production était lancée deux jours plus tard. On était prêts, car cela faisait deux ans qu’on ruminait.

Qu’est-ce que qui vous intéressait dans l’esthétique du groupe ?

Ce qui était important pour moi dans cette idée, c’était de pouvoir exprimer toutes les censures du rap à travers un procédé unique. Je voulais vraiment un artiste qui n’ait pas peur de le faire. Les Flatbush Zombies ont leur propre label. L’avantage dans ce genre de configuration, c’est qu’ils gèrent eux-mêmes leur image. De plus, ils s’appellent les Flatbush Zombies, quel autre groupe aurait pu mieux convenir ?

 

Comment est née l’idée de cette vision aux rayons X et comment l’avez-vous appliquée techniquement ? Avez-vous beaucoup cherché avant de trouver ce qui vous convenait ?

Au début, je voulais seulement scanner des gens, et comprendre leurs modes de vie, qui ils sont à travers ce qu’ils portent sur eux.

Je trouvais ça fou de voir un homme de tous les jours et de l’imaginer avec une arme sur lui. Ou une femme avec une bombe lacrymogène dans son sac à main, par exemple. Puis, finalement, après un an de recherche avec Machine Molle, le studio de postproduction qui s’est occupé des effets spéciaux, nous sommes tombés sur ce procédé un peu différent. Après plusieurs tests, on s’est dit qu’il fallait faire un clip.

Avez-vous tenté certains plans qui ne fonctionnaient pas avec cette image particulière ?

Pour être honnête, nous avons travaillé de longs mois sur ce projet, tout ce que nous avons filmé nous a servi !

Combien de jours de tournage et de postproduction ont été nécessaires ?

Nous avons eu deux jours de tournage et à peu près six mois de postproduction. Il faut garder en tête que chaque seconde de ce clip a été filmée normalement dans un premier temps, pour ensuite être postproduite. C’est un travail énorme pour les graphistes.

Le clip joue avec l’imagerie traditionnelle du rap américain mais la renouvelle dans le même mouvement. Était-ce l’idée directrice ? Un pied dans le passé, un pied dans l’avenir ?

Exactement, c’est plutôt bien résumé. Nous voulions exprimer le paradis du rap, et à quoi ressemblerait ce paradis sans aucune limite, s’il existait vraiment.

Votre travail en général s’inspire beaucoup du cinéma. Est-ce la suite logique de votre carrière ?

J’adore le cinéma, je sais que beaucoup de clippeurs rêvent un jour de faire du long métrage.
 

Pour être honnête, je n’ai pas assez de recul aujourd’hui pour savoir exactement ce que je voudrais faire plus tard. Le cinéma, c’est cool, mais c’est un autre métier. J’adore la publicité, j’aime le format court, le fait de pouvoir exprimer des idées succinctes, de faire passer un message fort avec beaucoup de moyens, c’est ça qui me plaît aujourd’hui.

afterlife

Le clip d’« Afterlife » a été produit par Division et soutenu par le CNC.