« L’homme, les sociétés : quel rapport au temps » et « La société de consommation, la transition écologique et nous ». Telles sont les deux thématiques choisies pour l’édition 2019 du Festival Ecran Vert de La Rochelle dont la programmation rassemble notamment les films Utopia, à la recherche de l’équilibre d’Adrien Prenveille et Fanny Rubia, Wall-E d’Andrew Stanton, La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit et Demain est à nous de Gilles de Maistre.
Autant de films avec lesquels le festival ambitionne de « sensibiliser le public aux thèmes retenus » et « d’enclencher une réflexion ». Si le festival a choisi de passer par le cinéma pour nourrir le débat, c’est avant tout par conviction et goût personnels. « C’est notre ADN : nous aimons le cinéma et nous sommes beaucoup plus à l’aise dans ce type de création artistique que dans d’autres domaines tels que la musique », explique Chantal Vetter en précisant que l’association Ecran Vert a été fondée par un groupe d’amis, « certains très cinéphiles, d’autres très militants ».
Mais les créateurs du festival ont également fait ce choix en pensant au puissant impact de ce « support populaire ». « L’image a un véritable impact sur le public grâce à la magie de la projection. C’est pour cela que nous souhaitons avoir les meilleures conditions possibles de projection - même si nous organisons certaines séances dans des gymnases en dehors de La Rochelle - afin que le public soit réceptif au message », poursuit Chantal Vetter. « Au cinéma, le public est isolé sensoriellement, en termes d'images, de bruit. Il est capté par l'écran. Il y a quelque chose de l'ordre de l'intime, du personnel, qui touche beaucoup plus », nous expliquait d’ailleurs en 2018 Alain Maes, un psychologue et créateur d’agences spécialisées dans l’écoute clients à destination, notamment, des exploitants de cinéma.
Le cinéma comme amorce de réflexion
Dans sa programmation, le festival propose une diversité de traitements : documentaires, fictions, courts métrages et films animés se côtoient ainsi. « Il y a une vraie diversité des traitements autour d’un même sujet : chaque réalisateur propose un angle et des sous-thèmes différents », ce qui favorise le débat, s’enthousiasme Chantal Vetter. Le festival propose d’ailleurs, après chaque séance, une rencontre permettant au public de s’entretenir avec des membres de l’équipe du film, des scientifiques, des enseignants, des vidéastes vulgarisant des thématiques éco-citoyennes, des sociologues ou des chercheurs.
Ces rencontres permettent de « contextualiser la réalité vue à l’écran ». Rappelant que les films permettent d’appréhender une réalité, qu’elle soit éloignée de nous ou proche de notre quotidien, la cofondatrice du festival confirme que le cinéma est « vraiment le support magique pour alimenter une réflexion » : « ce qui est intéressant, c’est que les spectateurs ne parlent pas de leur vie et de leur vécu, ils se basent vraiment sur ce qu’ils ont vu du film ». Et de conclure : « Nous voulons être un festival d’apport positif : notre objectif est d’être ensemble pour un meilleur avenir ».
Le Festival Ecran Vert est soutenu par le CNC.
