Le César d’Apt, salle de cinéma au cœur d’une ancienne église

Le César d’Apt, salle de cinéma au cœur d’une ancienne église

10 avril 2020
Cinéma
Autel du cinéma Le César d'Apt
Autel du cinéma Le César d'Apt DR

Repris en 2018 par la Holding Marotte dirigée par Jean-Paul Enna, Le César d’Apt (Vaucluse) a la particularité d’être installé dans les murs d’une ancienne chapelle classée aux Monuments historiques. Lumière sur cet établissements 3 écrans avec Jean-Paul Enna.


Une chapelle protégée

Avant d’être un cinéma, l’édifice abritant le César était un bâtiment religieux : la chapelle des Pénitents blancs. Inscrite aux Monuments historiques depuis un arrêté publié le 1er mars 1996, cette dernière a été « reconstruite sur un édifice plus ancien entre 1650 et 1680 », explique le site du ministère de la Culture qui évoque aussi le « plafond en gypserie exécuté dans les années 1680 »  et la « décoration intérieure réalisée entre la fin du 17e et le milieu du 18e siècle. » L’écran d’une des trois salles du César cache d’ailleurs les restes de l’ancien autel. « Des touristes rentrent parfois dans le cinéma pour le voir. Nous les faisons passer derrière l’écran entre deux séances pour leur montrer », explique Jean-Paul Enna en précisant qu’une photo de cet autel a également été installée dans le hall d’entrée rénové fin 2019.

Trois écrans

Racheté en octobre 2018 à CGR, ce cinéma qui s’appelait auparavant le Cinémovida dispose de trois salles proposant au total près de 420 fauteuils - 194 dans la salle la plus importante, 170 dans la deuxième et une soixantaine de sièges dans la plus petite. « Niveau équipements, nous sommes sur du numérique depuis de nombreuses années, avec un son 5.1 », détaille Jean-Paul Enna. Classé « Art et essai », le César a les trois labels « Recherche et Découverte », « Jeune Public » et « Patrimoine/Répertoire ». « Nous sommes généralistes. C’est le seul cinéma de la commune, nous essayons donc d’attirer tous les publics, c’est un cinéma de proximité ». Des retransmissions en direct de spectacles de l’Opéra de Londres et de la Comédie-Française à Paris sont également proposées dans ce cinéma dont la concurrence principale se situe à 45 minutes de voiture, à Avignon. « Il y a deux multiplexes aux entrées de ville, dans des zones commerciales, ainsi qu’un cinéma art et essai », souligne Jean-Paul Enna, en ajoutant que le César a réalisé 66 000 entrées en 2019, soit 13% de plus que l’année précédente. « Nous avons modifié la programmation en le reprenant, pour être encore plus proche du public ».

Hall d'entrée du César d'Apt Benoît Rédard

L’hommage à Robert Guédiguian

Plusieurs changements sont intervenus au César depuis son changement d’exploitant en 2018. Le premier, une rénovation du hall d’entrée par l’architecte d’intérieur Benoît Redard. Près de 100 000 euros ont été investis pour créer fin 2019 un lieu « plus convivial ». « Il était en bon état mais il fallait changer le style. Nous avons par exemple installé des banquettes. Nous voulions que le public ait envie de venir avant le film et qu’il puisse rester après pour discuter ou boire quelque chose. Nous pourrons organiser des discussions autour d’un film, des moments chaleureux ». Autre nouveauté, une salle a été baptisée du nom de Robert Guédiguian. Le réalisateur de Marius et Jeannette l’a d’ailleurs inaugurée en présentant en avant-première, le 1er novembre 2019, son dernier film Gloria Mundi. « Mon associé et moi, tous deux Marseillais, avons un lien particulier avec Robert Guédiguian. Il est venu présenter son premier film Dernier été dans le cinéma phocéen dans lequel nous travaillions à l’époque et nous avons suivi son parcours tout au long de notre carrière. Nous avons gardé un contact privilégié avec lui et l’invitons dès qu’il est disponible. »

Quelle suite ?

Comme tous les établissements culturels français, le cinéma Le César est fermé depuis le début du confinement. Mais Jean-Paul Enna et son équipe pensent déjà à l’après même s’il est difficile de se projeter sans avoir de date de reprise. « Les distributeurs sont aussi en attente car il faut au moins trois semaines pour préparer un film à sa sortie. Et nous ne savons pas comment va se comporter le public après le confinement ».