Le court métrage, renouveau de la création française

Le court métrage, renouveau de la création française

01 janvier 2017
Légende
Bêlons de El Mehdi Azzam Barney Productions

Espace de créations protéiformes, lieu d’expérimentation et de renouvellement des talents, le court métrage est porteur de l’avenir de la création cinématographique et audiovisuelle. L’action du CNC en faveur de ce secteur vise à encourager l’émergence des talents sous toutes ses formes. 


Le court métrage jouant plus que jamais un rôle clef dans le renouvellement de la création française, le CNC contribue à son financement et à tous les stades, de l’écriture à la production, de la promotion à la diffusion :

Le court métrage joue un rôle déterminant de passerelle vers le long métrage ou la création télévisuelle : Plus de la moitié (52 %) des réalisateurs de longs métrages agréés en 2015 ont déjà réalisé un court métrage comme par exemple Julia Ducournau dont Grave, son premier long métrage, sortira en salles en mars prochain ; 

C’est aussi un lieu de brassage etde connexion des auteurs émergents avec le milieu professionnel : 76 jeunes auteurs ont été invités en 2016 dans des forums de présentation de projets du dispositif d’accompagnement Talents en Court, 25 films ont déjà été réalisés, notamment Debout Kinshasa de Sébastien Maître ou encore Maman(s) de Maïmouna Doucouré, réalisatrice révélée l’an dernier et en lice pour les César.

La parité et l’égalité hommes/femmes progresse :
La part des femmes réalisatrices est en augmentation constante pour la 5ème année consécutive, passant de 29 % en 2009 à 38 % en 2015. Le court métrage est un laboratoire pour le cinéma de genre et les différentes formes de cinéma : les films au ton de comédie ou fantastique émergent, comme par exemple Ramdam de Zangro, ou Acide de Just Philippot, issu des résidences So Film promouvant le cinéma de genre. Le CNC encourage les jeunes producteurs français à s’ouvrir au plus tôt à l’international : 20 % des projets soutenus par le CNC sont des coproductions internationales. 

Cette qualité du court métrage français, saluée dans le monde entier comme le confirme la nomination aux prochains Oscars d’Ennemis intérieurs de Sélim Azzazi, se double d’une vitalité que révèle l’étude du CNC : Le court métrage en 2015, production et diffusion

  • Un soutien financier important avec près de 13 M€ de crédits mobilisés par le CNC, soit 27,6 % du financement du court métrage en France. 
  • Une augmentation de 12 % du nombre d’œuvres diffusées en salle, soit près de 2 700 films, dont 57 % de courts métrages français. 
  • Une augmentation de 25 % des entrées pour les courts métrages avec 3,5 millions d’entrées en 2015.
  • Près de 82 % des cinémas français ont diffusé du court métrage en 2015. 

2016 : Une année de transition

  • 610 courts métrages français ont obtenu un visa d’exploitation du CNC en 2016. 
  • En 2016, le cnc a soutenu la production de courts métrages pour un montant total de 12 925 411€, soit 56,9 % des sources de financement du secteur en France. 
  • En 2016, 48 films de courts métrages ont obtenu l’aide avant réalisation du cnc pour un montant total de 3 459 000€. 

2016 : Une année de transition

Le CNC a proposé en 2016 une série de mesures qui contribueront à consolider le rôle fondamental du court métrage dans l’accueil des nouveaux talents, en répondant à trois enjeux : 

  • Favoriser une plus grande diversite? des œuvres soutenues, en assurant notamment une plus grande liberte? pour les acteurs.
  • Ame?liorer l’accompagnement des talents e?mergents, en garantissant notamment une progressivite? des soutiens.
  • Rendre plus lisible et visible nos soutiens, en simplifiant les dispositifs et en valorisant davantage les œuvres, les acteurs du secteur et l’action du CNC.

Concernant les soutiens du CNC a? la production, qui font l’objet du premier train de mesures, l’ame?lioration touche ainsi tous les dispositifs :

  • Aide au programme de production : attribution d’une enveloppe financière globale à répartir sur 2 à 5 courts métrages ; création d’une aide au développement, en particulier à des sociétés émergentes, n’ayant jamais été soutenues précédemment. 
  • Aide sélective avant réalisation : renforcement de l’accompagnement des candidats porteurs d’un projet de premier ou second film via un tutorat personnalisé et des bourses de résidences de création. 
  • Aide sélective après réalisation : modification de la répartition de l’aide en faveur du réalisateur (réévaluation à 30 % de la part minimum).
  • Soutien financier cinéma : simplification de la bourse des festivals et majoration de 100% du soutien investi dans le court métrage.
  • Aides aux nouvelles technologies et pour les aides Images de la diversité : ouverture de l’éligibilité aux œuvres soutenues en région.
  • Pour l’ensemble des aides cinéma à la production du CNC : harmonisation du taux d’intensité des aides publiques à 80 %. 

Les effets de la réforme sur la production, annoncée en février 2016 au Festival international du court métrage de Clermont-Ferrand, et du renforcement des moyens alloués au court métrage seront effectifs en 2017. La réforme du volet diffusion, qui sera développée cette année autour de la salle, des chaînes de télévision et des plateformes numériques, produira ses premiers effets à partir de 2018. 

Focus sur les bourses de résidence 

Les bourses de résidence pour les auteurs émergents permettent la mise en place de tutorats pour accompagner les candidats de 1er et 2ème film des aides sélectives avant réalisation, aussi bien au CNC qu’auprès des fonds d’aide régionaux. 

Des porteurs de projets, candidats aux aides à la réalisation, peuvent en effet se voir proposer un accueil au sein d’une résidence de création, afin de bénéficier de rencontres, de conseils et d’accompagnement artistique. Après avoir effectué le travail de réécriture proposé, les projets pourront faire l’objet d’un nouvel examen à l’occasion d’une prochaine séance de la commission. Pour aider ces auteurs bénéficiaires de bourses de résidence, un guide de l’accompagnement a été élaboré afin de recenser au niveau national toutes les structures en mesure de leur proposer ces différentes prestations de services (disponible sur www.cnc.fr). 

Te?moignage de Just Philippot, auteur du projet Acide, be?ne?ficiaire en 2016 de la re?sidence cine?made genre So Film

"En tant que scénariste-réalisateur, j’ai eu l’honneur d’être engagé dans un laboratoire d’écriture dont le but était d’ouvrir le champ des possibles, proposer un autre rythme d’écriture autour du film de genre et un autre temps de fabrication des projets. Pas de sujet imposé, pas de commande précise, juste une liberté : reprendre un genre à sa façon et co-écrire une histoire originale. Après avoir rapidement conclu qu’en un temps si court (deux résidences d’écriture de 5 jours pour une restitution quelques mois plus tard), il n’était pas possible de démarrer de véritables co- écritures, nous avons décidé d’avancer « seul mais en équipe ». La vie en communauté, coupée du reste du monde, a favorisé la bienveillance et l’écoute de tous les scénaristes de la résidence. Nous avons à la fois été auteurs et lecteurs des scénarii en construction, parfois même script- doctors. 

Lors de la deuxième résidence, le temps d’écriture s’est conjugué à un temps de création particulièrement concret autour des projets : la composition d’une bande sonore avec des musiciens, la création d’illustrations graphiques avec des auteurs de BD et la rencontre avec Mikros pour discuter des effets visuels des projets. 

En tant que scénariste, j’ai eu quelques réticences à vouloir me projeter concrètement dans la fabrication artistique du projet qui ne stimulait pas réellement l’écriture ou la dramaturgie. La musique, l’univers visuel, les effets spéciaux liés à des échelles de plans avaient tendance à consolider un univers artistique mais pas à affiner forcément le scénario. Tous ces éléments nous ont amenés à faire évoluer notre place de scénariste vers celle de scénariste-directeur artistique. La restitution au Sofilm Summer Camp à Nantes et la lecture des projets par de très bons comédiens nous ont permis en tant qu’auteur de voir exister un texte, de le voir projeter dans l’esprit des auditeurs présents. 

En conclusion, je dirai que cette expérience m’a proposé un nouveau temps d’écriture hyper efficace et créatif."