L'écran d'épingles se compose d'un cadre dans lequel une trame de pointes disposées en quinconce traverse une surface blanche et, qui éclairées obliquement, donnent naissance à autant d’ombres portées plus ou moins longues selon la saillie des épingles sur cette surface. A l'aide de divers instruments, l'artiste pousse, plus ou moins profondément, une partie de ces épingles pour former un dessin grâce à leur ombre portée sur la toile.
Par cette technique naissent des images à l’atmosphère souvent inquiète ou onirique photographées avec la camera pour, in fine, obtenir une animation. D’Une Nuit sur le Mont Chauve tourné en 1933 par Alexandre Alexeieff et Claire Parker, à Etreintes, réalisé en 2017 par Justine Vuylsteker sur l’Epinette, écran d’épingles appartenant au CNC, en passant par les films des réalisateurs canadiens Jacques Drouin et Michèle Lemieux, cet instrument offre aux artistes une gamme de possibles inépuisables, laissant à chacun la liberté d’explorer toute sa poésie.