« Le Grand Bleu », ode à la beauté des fonds marins

« Le Grand Bleu », ode à la beauté des fonds marins

30 août 2021
Cinéma
Le Grand Bleu de Luc Besson
"Le Grand Bleu" de Luc Besson 1988 Gaumont - Photo : Patrick Camboulive

Sorti en 1988, le troisième film de Luc Besson nous plonge dans l’univers aquatique et mystique des fonds marins. Un chef-d’œuvre qui célèbre la discipline de l’apnée, mais aussi l’osmose de l’homme avec la mer.


Film inspiré de la vie du plongeur Jacques Mayol, Le Grand Bleu a marqué les esprits de toute une génération. Sur fond de musique envoûtante, primée du César de la meilleure musique écrite pour un film en 1989, l’histoire retrace la rivalité entre Mayol (interprété par Jean-Marc Barr) et l’italien Enzo Maiorca (renommé Molinari dans le film et interprété par Jean Reno).
Retranscrits à l’écran, l’effet planant de l’apnée entraîne le spectateur dans une contemplation de la beauté sous-marine. Le personnage de Jacques Mayol, dit « l’homme-dauphin », y est représenté en parfaite osmose. Une nouvelle façon de filmer la mer, redécouverte à travers la caméra de Besson tel un nouveau monde à la beauté tranquille et mystérieuse.

Un film personnel

Le Grand Bleu est peut-être l’œuvre la plus personnelle de Luc Besson, un film dont il rêvait déjà ado, qui révèle sa passion pour la mer et les cétacés. Fils d’instructeurs de plongée sous-marine, Luc Besson se prédestinait lui-même à une carrière de plongeur-delphinologue. Malheureusement, un accident survenu à ses dix-sept ans l’empêche de poursuivre sa vocation.
Sur le plateau de tournage, Luc Besson a engagé Jacques Mayol lui-même comme conseiller technique afin de superviser ses comédiens, entraînés à réaliser eux-mêmes les scènes de plongée. Une préparation physique intense, avec pour but de rendre les acteurs crédibles dans leur rôle. « Ils ont fini par l’aimer, ce grand bleu » avait déclaré Besson, « Jean Reno est remonté une ou deux fois quasiment dans le coma parce qu’il était bien au fond et qu’il n’avait pas envie de remonter ».
Le succès du film fut cependant difficile à supporter pour Jacques Mayol, alors révélé au grand public, mais souvent confondu avec son interprète. « On parlait de Jacques Mayol et on me voyait moi » a confié l’acteur Jean-Marc Barr, submergé lui aussi par le succès du Grand Bleu. Quelques années plus tard, l’apnéiste est malheureusement retrouvé mort chez lui, dans sa maison sur l’île d’Elbe.
Le Grand Bleu célèbre également la mer Méditerranée, sur les bords de laquelle a lieu le tournage, notamment sur l’île grecque d’Ios où Luc Besson a passé une partie de son enfance. Un retour aux sources pour le réalisateur, qui traduit également son attachement pour la région.

Une œuvre à dimension écologique

Aujourd’hui, Le Grand Bleu revêt une dimension environnementale et engagée. A travers son long métrage, Luc Besson sensibilise à la préservation des fonds marins en offrant une nouvelle approche du monde aquatique. « Quand tu retiens ton souffle, tu es en harmonie avec la nature, tu n'es rien et ta vie devient plus intense. » avait un jour déclaré Mayol, dépeignant ce sentiment d’extase et de communion avec la mer si bien retranscrit dans le film.
D’abord accueilli difficilement à Cannes, l’œuvre connaîtra par la suite un succès planétaire mérité. En effet, dès sa sortie, le public est conquis. L’esthétique paisible, hypnotique, enchante et appelle à rejoindre l’océan. Selon l’acteur principal Jean-Marc Barr, l’œuvre « parle avant tout aux ados », ceux-là même que l’on surnommera de « génération Grand Bleu ».

Film de sincérité et d’amour pour la faune marine, Le Grand Bleu est aujourd’hui une œuvre unique en son genre, devenue culte, et dont la magie maritime et sereine continu d’inspirer.