"Peur(s) du noir" de Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Pierre di Sciullo, Lorenzo Mattoti, Richard McGuire

"Peur(s) du noir" de Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Pierre di Sciullo, Lorenzo Mattoti, Richard McGuire

Couverture du dossier maître du programme

Lycéens et apprentis au cinéma - Dossier maître du programme "Peur(s) du noir" de Blutch, Charles Burns, Marie Caillou, Pierre di Sciullo, Lorenzo Mattoti, Richard McGuire

Synopsis

Comme son titre l’annonce, Peur(s) du noir revendique sa trame scénaristique plurielle. Dès l’ouverture, un lâcher de chiens, féroces et agressifs, dont les aboiements terrifiants se perdent bientôt derrière l’horizon, mêlés aux cris de terreur de la victime, donne le ton. Sublimement crayonnés par Blutch, ils inscrivent le récit dans une traque absurde et impitoyable. Nous sommes dans une évocation sensorielle plutôt que dans un récit classique et lancés dans un jeu de piste dangereux, fantasmagorique, métamorphique où l’évocation du fantastique et de l’horreur tiendra le haut du pavé. Déclinaison onirique, Peur(s) du noir tresse, décline, mêle et explore, dans un écheveau foisonnant, nos peurs intimes, nos peurs secrètes, nos peurs d’antan, toutes nos phobies lentement accumulées : ce sont celles qu’inscrivent sur l’écran les lettres d’Étienne Robial, celles qu’égrène la voix insolente de Nicole Garcia, celles que content les énigmatiques morsures d’Éric et Laura, les deux personnages de Charles Burns, celles de Sumako San, digne héritière des fantômes japonais, créée par Marie Caillou, celles du monstre mystérieux que dessinent dans l’ombre la voix d’Arthur H et le crayon de Lorenzo Mattotti, celles de la maison hantée de Richard McGuire. Carrousel cauchemardesque et graphique où tous nos points de repère familiers vacillent sans cesse, au rythme des métamorphoses abstraites de Pierre di Sciullo, oscillant entre le noir de la nuit et le blanc de ce qui pourrait être la lumière…