"Sans Soleil" de Chris Marker

"Sans Soleil" de Chris Marker

Couverture du dossier maître du film

Lycéens et apprentis au cinéma - Dossier maître du film "Sans Soleil" de Chris Marker

Synopsis

Une femme inconnue lit et commente les lettres qu'elle reçoit d'un ami cameraman free-lance qui parcourt le monde et s'attache particulièrement à ces deux “pôles extrêmes de la survie“, le Japon et l'Afrique, représentée ici par deux de ses pays les plus pauvres et les plus oubliés, bien qu'ils aient joué un rôle historique, la Guinée-Bissau et le Cap-Vert. Le cameraman s'interroge (comme tous les cameramen, en tout cas ceux qu'on voit au cinéma) sur le sens de cette représentation du monde dont il est perpétuellement l'instrument, et le rôle de cette mémoire qu'il contribue à constituer. Un sien camarade japonais, qui a visiblement un grain mais un grain japonais, en forme d'électron, répond pour sa part en agressant les images de la mémoire, en les disloquant au synthétiseur. Un cinéaste s'empare de cette situation et en fait un film, mais plutôt que d'incarner ces personnages et de montrer leurs rapports, réels ou supposés, il préfère livrer les pièces du dossier à la façon d'une composition musicale, avec thèmes récurrents, contrepoints et fugues en miroir : les lettres, les commentaires, les images recueillies, les images fabriquées, plus quelques images empruntées. Ainsi de ces mémoires juxtaposées naît une mémoire fictive, et de même qu'on pouvait lire autrefois à la porte des loges “la concierge est dans l'escalier“, on voudrait ici faire précéder le film d'une pancarte : “la fiction est à l'extérieur“.

Chris Marker