Les Particules : cinq récits initiatiques à la française

Les Particules : cinq récits initiatiques à la française

06 juin 2019
Cinéma
Les Quatre cents coups
Les Quatre cents coups Films du Carrosse - DR - T.C.D
Ce mercredi est sorti dans les salles Les Particules, un récit initiatique centré sur le jeune P.A. (Thomas Daloz) et sa bande, qui vivent leur dernière année de lycée alors que se produisent d’étranges phénomènes… Si le film de Blaise Harrison choisit de traiter le douloureux passage à l’âge adulte sur le thème du fantastique, le cinéma français a décliné le genre sous toutes ses formes. Cinq exemples.

Les Quatre cents coups (1959)

Premier long métrage, premier coup de maître. François Truffaut réalise le film français ultime sur la fin de l’enfance (et de l’innocence), dans une France d’après-guerre où le modèle familial subit de nombreuses transformations. L’histoire d’un môme de 13 ans livré à lui-même, obligé de se construire en opposition au monde des adultes. Un récit très autobiographique, même si le cinéaste s’en est toujours défendu. C’est la naissance de la saga Antoine Doinel et le début d’une carrière prolifique pour Jean-Pierre Léaud.

 

Les Sous-doués (1980)

Des lycéens qui font tout pour éviter d’avoir leur baccalauréat, et ainsi continuer à s’amuser en tant qu’étudiants, se retrouvent malgré eux dans une « boîte à bac » et doivent réussir l’examen pour éviter la prison. Tricheries XXL et blagues idiotes : avec Les Sous-doués, Claude Zidi assume un ton volontairement potache et se prend de passion pour ses personnages hors normes qui refusent coûte que coûte de grandir.

 

Le Péril jeune (1995)

Quelques années après avoir quitté le lycée, une bande de copains se retrouve pour assister à l’accouchement de la compagne de leur meilleur ami, qui vient de décéder d’une overdose. Devenu le film totem de toute une génération, Le Péril jeune de Cédric Klapisch réussit à capter dans un même mouvement les flamboyants excès de la fin de l’adolescence et les regrets qu’ils génèrent des années plus tard. Tomasi (Romain Duris) devient le catalyseur de souvenirs aussi sombres qu’hilarants.

 

Les Beaux Gosses (2009)

Film sur l’adolescence autant que sur la transition vers l’âge adulte, Les Beaux Gosses est un subtil mélange entre l’humour de Fluide Glacial et le naturalisme de Larry Clark (Vincent Lacoste et Anthony Sonigo sont impressionnants de justesse). Une oeuvre fragile et rigolarde, dans laquelle Riad Sattouf dresse le portrait de grands gamins obsédés par le sexe et confrontés à la dure réalité du passage à l’acte. L’âge ingrat n’a peut-être jamais été aussi savamment retranscrit à l’écran.

 

La Crème de la crème (2014)

Dans La Crème de la crème, des étudiants d’une prestigieuse école de commerce lancent un réseau de prostitution qui va devenir un vrai commerce. Kim Chapiron mêle politique et déterminisme social dans ce récit initiatique à la fois cynique, corrosif, drôle et angoissant. L’histoire d’une génération qui copie les systèmes mis en place par ses aînés mais oublie au passage toute valeur morale.