2BAD GAMES lance 2URVIVE, son premier jeu sur Xbox One

2BAD GAMES lance 2URVIVE, son premier jeu sur Xbox One

13 juin 2019
Jeu vidéo
2URVIVE
2URVIVE 2BAD GAMES - Tony De Lucia
Créé il y a trois ans par Tony De Lucia, le studio indépendant 2BAD GAMES a sorti ce 12 juin son premier jeu sur Xbox One. Disponible depuis 2017 sur PC, 2URVIVE est né de l’envie d’un passionné de « raconter des histoires » pour « amuser les joueurs ». Rencontre avec un autodidacte aux multiples casquettes.

Ancien vendeur, Tony De Lucia a décidé de changer de vie il y a trois ans pour faire de sa passion son métier. Il a réalisé son rêve en lançant son propre studio de jeu vidéo baptisé 2BAD GAMES. « Je suis passionné de jeu vidéo depuis mon enfance. J’aime le côté créatif, tout ce qu’il se passe derrière, un peu comme un making of. Des logiciels sont apparus sur le marché et ont permis à des personnes comme moi, qui n’avaient pas le niveau d’études adéquat, de se lancer », explique Tony De Lucia. Autodidacte, ce trentenaire a appris à créer grâce à « des logiciels » et des informations disponibles sur internet. « J’ai échangé avec d’autres personnes sur des forums, j’ai regardé des vidéos et j’ai beaucoup expérimenté. Je travaille notamment avec GameMaker : Studio qui n’est pas un logiciel utilisé dans le milieu professionnel. C’est d’ailleurs ce qui m’a bloqué pour rejoindre un studio et qui m’a conduit à travailler seul. Je n’utilise pas les mêmes outils que l’industrie vidéoludique ».

Une flexibilité essentielle

Seul employé de 2BAD GAMES, Tony De Lucia a travaillé trois ans sur son premier jeu 2URVIVE. Un projet qu’il a mené à bien sans aide extérieure. « Ce jeu représente beaucoup de travail et de temps, surtout quand on est seul. Il faut avoir toutes les casquettes : faire la musique, le graphisme, le code… J’ai dû apprendre à composer, à m’améliorer au fil des mois. Je me suis longuement entrainé pour avoir le coup de crayon me permettant de réaliser les graphismes. La partie code était la plus difficile : apprendre à coder revient à découvrir une nouvelle langue. Il faut s’exercer longuement. J’ai créé une centaine de prototypes avant de sortir le jeu », explique celui qui doit également assurer le volet « communication » de la société. « La visibilité est le nerf de la guerre, j’essaie donc de contacter de nombreuses personnes pour convaincre que le projet est intéressant. C’est une problématique de plus à traiter ».

Une stratégie financière assumée

Contrairement à certaines sociétés indépendantes, Tony De Lucia n’a pas eu recours au financement participatif pour lancer ce projet. Il a pu bénéficier de l’ACRE (Aide aux créateurs ou repreneurs d’entreprise) de Pôle emploi qui lui a permis de toucher ses allocations chômage pendant deux ans tout en créant son entreprise. « J’ai pu travailler sans pression financière et me concentrer sur l’aspect créatif. Cette troisième année est la plus difficile financièrement. Le jeu doit venir rentabiliser les choses et permettre de continuer le projet », souligne-t-il.

Malgré cet horizon financier inconnu, Tony De Lucia a choisi de vendre son jeu à un prix peu conséquent (6,99 euros). « J’ai voulu un prix juste pour permettre aux joueurs de me donner une chance. Il peut les inciter à tester le jeu et l’acheter », explique-t-il en ajoutant que ce « prix attractif » a été également décidé pour faire face à la forte concurrence. « Il y a de nombreux jeux de zombies sur internet, il faut arriver à exister ».

Malgré la concurrence, il a choisi de ne pas proposer son jeu en Early Access (sortie anticipée), ce qui donne pourtant l’occasion aux studios de faire tester leur création par des joueurs et corriger ainsi les derniers bugs avant la sortie définitive. « Je voulais proposer un produit fini, sans bug, ce qui a pris du temps et a nécessité de nombreux tests. Dès que j’ajoutais une fonctionnalité, je vérifiais qu’elle s’intégrait bien et je "chassais les problèmes". Le plus important, avant de m’occuper du graphisme, était que la mécanique soit bien en place. J’ajoutais ensuite l’audio et les autres éléments ».

L’inspiration George A. Romero

2URVIVE est un titre dans lequel le joueur doit survivre à des vagues de zombies. « Il existe deux phases dans une partie. Dans la première, il faut utiliser les armes contre les ennemis. Dans la deuxième, le joueur a plus de temps pour se préparer, acheter des munitions… Il existe un premier mode plus narratif et un deuxième, plus mercenaire, où l’histoire est moins centrale ». Conçu en Pixel Art, incontournable dans les années 1990 – « je suis un amoureux de ce style graphique, c’est vraiment un choix artistique et pas une limitation technique » -, ce premier jeu puise également son inspiration dans les films de zombies de George A. Romero et dans la série The Walking Dead.

Alors que 2URVIVE sort ce mercredi, Tony De Lucia travaille déjà sur de nombreux projets. « Mon ambition est de m’agrandir, de créer une équipe et d’aller le plus loin possible pour devenir un jour, un studio incontournable », conclut-il.