Frédérique Bredin se réjouit de la décision rendue par le Conseil d’Etat : « Cette décision est une grande victoire pour la création »

Frédérique Bredin se réjouit de la décision rendue par le Conseil d’Etat : « Cette décision est une grande victoire pour la création »

12 avril 2019
Professionnels
Conseil d'Etat
Le contentieux fiscal aujourd’hui tranché par le Conseil d’Etat avait été initié par des distributeurs de vidéos et quelques chaînes privées qui contribuent au fonds de soutien à la création géré par le CNC. Ces sociétés invoquaient un argument strictement procédural tenant à la notification des taxes qui aliment ce fonds à la Commission européenne.

Cette décision est une grande victoire pour la création. Le Conseil d’Etat, après la Cour de justice de l’Union européenne, vient de rejeter définitivement l’attaque contentieuse menée par quelques diffuseurs contre le système de financement de la création française, qui est au cœur de notre exception culturelle.
Frédérique Bredin

Cette action visait à se voir rembourser, par pur effet d’aubaine, les contributions versées depuis 10 ans pour le soutien à la création. Elle était particulièrement contestable puisque ces taxes permettent précisément de soutenir la qualité des œuvres que ces sociétés distribuent et diffusent.

« Ces recours, introduits par certains diffuseurs, qui sont pourtant nos partenaires historiques, portaient sur plusieurs centaines de millions d’euros, l’équivalent de plus d’un an du budget total des aides à la création. Ils faisaient peser une menace très grave sur le soutien apporté à tous les créateurs de l’audiovisuel et du cinéma. » explique Frédérique Bredin.

Le Conseil d’Etat, faisant suite à la décision de la Cour de justice de l’Union européenne du 20 septembre 2018, a jugé que la demande contentieuse était totalement infondée. En effet, les taxes n’avaient pas à faire l’objet d’une notification à la Commission sur la période en cause. Si les taxes affectées au fonds de soutien du CNC répondent à un principe simple suivant lequel les diffuseurs (l’aval) financent les créateurs (l’amont), seules les dépenses de soutien qui sont des aides d’Etat au sens du droit européen doivent être notifiées à la Commission. Il en résulte que les taxes, dès lors qu’elles financent, outre ces aides d’Etat, d’autres actions et aides au bénéfice du secteur du cinéma et de l’audiovisuel, n’ont pas à faire l’objet d’une notification.

Le Conseil d’Etat met un point final à cette attaque. Cette décision consacre toute la solidité de notre système de financement de la création. Elle va permettre à tous les partenaires de l’exception culturelle de travailler ensemble, sereinement, à la fiscalité du futur qui assurera l’égalité de traitement, dans un esprit de neutralité technologique, entre tous les diffuseurs : acteurs historiques et plateformes numériques.
Frédérique Bredin