Aide au parcours d'auteur : résultats des commissions en 2021
Résultats des commissions
31 décembre 2021
Pierre Chosson
Parrainé par Pauline Rocafull
Bien que venant de « la fiction », peut-être justement parce que j’en viens et que j’en ai beaucoup explore? les divers chemins, c’est très clairement vers le documentaire que m’entrainent depuis plusieurs années mes convictions en matière de cinéma. Ce double pas de côté?, (vers le documentaire et la réalisation) s'inscrit pour moi dans une continuité. La bourse parcours d'auteur arrive à ce moment charnière, en me permettant de pouvoir développer deux projets de longs métrages documentaires.
Catherine Bernstein
Après avoir pu réaliser des documentaires d’auteurs grâce à la télévision, il s’agit pour moi de penser et d’écrire un road-movie documentaire à travers l’Europe pour le cinéma.
L’aide au parcours d’auteur me permettra de faire des recherches et des rencontres, d’effectuer des essais filmés avec les deux protagonistes du film et de concevoir en parallèle l’écriture oh combien difficile d’un documentaire de cinéma. C’est-à-dire de faire rêver d’un film avant même qu’il se soit déroulé, d’un film qui mettra en scène le réel et ses imprévus et les transformera en récit visuel.
Olivier Brunhes
Parrainé par Mathias Chelebourg
C'est une chance que d'avoir l'opportunité de travailler en profondeur au développement de projets nouveaux (série, long-métrage) avec le soutien du CNC, d'amorcer un parrainage que j'espère fructueux avec Mathias Chelebourg. L'occasion d'opérer une mue déjà en cours, du dramaturge au romancier, puis du romancier au scénariste. D'inclure mes travaux en immersion (prisons, SDF, handicap mental) pour en tirer des fictions.
Valérie Osouf
Parrainé par Pauline Rocafull
Ce soutien va me permettre de déployer une démarche portée par un champ de recherche transversal autour des effets contemporains de la colonialité, au travers de trois différentes formes, à des échelles bien distinctes (de l'intime à la géopolitique) et à divers stades de maturation : le montage d’un essai vidéo destiné à des galeries, des centres d’art et des musées, « Colonial Remix » ; le développement artistique d’un long-métrage documentaire pour le cinéma inspiré par la pensée d’Édouard Glissant, « Après Babel » et la construction des enjeux narratifs d’un premier long-métrage de fiction, « Marie et Djibril ».
Danielle Arbid
Parrainée par Yolande Zauberman
Ma famille Libanaise est un portrait fragmenté de ma famille, au Liban, pays d’où je viens. C’est un arbre généalogique sous différentes formes. Ce sont des courts métrages. Et ils sont maintenant au nombre de 9.
L’Aide au parcours d’auteur me permettra de réaliser un dixième film sur mon cousin Matt, expatrié à New York et que je compte mettre en scène sous la forme d’un desktop movie, un genre que je n’ai pas encore exploré, filmant ainsi sa vie à travers les réseaux sociaux et les écrans. Cette aide me permettra aussi de retoucher mon neuvième film, qui est un autoportrait. Elle me permettra enfin de sous-titrer les films en anglais et de numériser certains. Et ainsi de clore cette série où je mets en scène mon univers intime, mon monde cher et perdu…
Michelle Keserwany
Parrainée par Yolande Zauberman et Mathias Chelebourg
L’année 2021 marque, pour ma sœur Noel et pour moi, un tournant, un cap que nous avons franchi, après avoir passé dix ans à tourner en dérision les dysfonctionnements et abus de notre gouvernement à travers nos vidéos musicales de satire politique, me poussant à aller plus loin.
En ce sens, l’aide au parcours d’auteur arrive à un moment décisif de ma vie et de ma carrière, car ce fonds me permettra de mettre en œuvre mes capacités d’écriture de scénario et de réalisation et de pousser mes pratiques pour créer cette fois un long-métrage de fiction (un drame satirique) dans un Beyrouth contemporain mais encore mal connu. Ce film a pour moi une charge émotionnelle importante. Il requiert un développement dans des conditions optimales, loin du chaos et de la censure que nous subissons constamment au Liban. L’aide au parcours d’auteur et la bienveillance des parrains qui me suivront me donneront l’opportunité de développer ce film dans un espace propice à la création et dans des conditions favorables pour mener à bout mes recherches, entretiens, lectures, archives et contemplations nécessaires pour le créer.
Salvatore Lista
Parrainé par Laurent Larivière
Je vis depuis longtemps de mon métier de scénariste pour le cinéma et pour la télévision, et j’ai réalisé plusieurs courts-métrages. Cette bourse va me permettre de me consacrer pleinement à plusieurs projets en tant que réalisateur, en mettant entre parenthèses mes autres activités de scénariste. Je m’interroge depuis longtemps sur la possibilité de faire des films fantastiques : rendre vraisemblable l’irrationnel dans le pays de Descartes est un défi cinématographique passionnant et périlleux. Il est au cœur de 2 des 3 projets de mon parcours à venir : Ikari est un projet de film fantastique, qui se déroule dans l’univers des jeux vidéo. En plus de l’écriture du traitement, je souhaite collaborer avec des créateurs de jeux pour définir très en amont l’identité visuelle de mon film, comme je l’ai fait dans mon court Le Visage (2017).
Belvédère est un projet de série fantastique politique dans le huis clos d’un immeuble. Je souhaite développer une bible complète, avec l’arène de la série, ainsi que les personnages et l’action principale. A cela, je voudrais ajouter une partie visuelle pour rendre concrets les éléments fantastiques et illustrer mon propos.
Enfin, mon 3e projet sera un film réaliste et plus personnel, lié à mes origines italiennes. Little Italy racontera l’arrivée à Paris d’un trentenaire italien, bardé de diplômes universitaires, qui, comme beaucoup de ses compatriotes depuis une dizaine d’années, vit cette immigration comme un déclassement, en devant tout recommencer à zéro.
Emmanuel Marre
Parrainé par Arnaud Malherbe
Après avoir tout juste termine « Rien à foutre » mon premier long-métrage co réalisé avec Julie Lecoustre. Je me lance dans un travail d’écriture d’un film sur le régime de Vichy au travers de l’histoire de mon arrière-grand-père haut fonctionnaire pour l’état français et auteur de l’ouvrage pétainiste « Notre salut ».
Bojina Panayotova
Parrainée par Mathias Chelebourg et Arnaud Malherbe
Je cherche un cinéma le plus performatif possible. Comment le film peut devenir un rituel qui nous transforme, à la fois personnellement et politiquement ?
Depuis cinq ans, je mène une double vie. En parallèle de mon travail de cinéaste, j’ai plongé dans la danse improvisée et les explorations somatiques en groupe. Avec des amateur.es, par nos corps et nos mouvements, nous élaborons un nouveau langage collectif.
Depuis, je cherche comment faire s’interpénétrer ces deux langages, le cinéma et la danse.
Avec les confinements, un projet s’est imposé avec évidence : remettre en scène « l’épidémie de danse » survenue à Strasbourg en 1518 en brouillant les limites entre le film d’époque et le film contemporain. Faire un « re-enactment » à la manière de La Commune de Peter Watkins, en me basant sur les archives historiques et en assumant l’artifice de mon dispositif. La bourse d’auteur me permettra de chercher un nouvel espace créatif en inventant une écriture collaborative et transdisciplinaire qui fait dialoguer le cinéma, l’histoire et les arts performatifs.
Ruth Zylberman
Parrainée par Claire Paoletti
Grâce au soutien de la bourse Parcours d’auteur je compte entreprendre un long-métrage documentaire dont le principe est le suivant : retrouver toutes celles et tous ceux nés le même jour que moi à la maternité de l’Hôpital Lariboisière dans le Xe arrondissement de Paris. Retrouver leurs mères aussi. Savoir d’ou? ils venaient, savoir comment ils ont ve?cu. Savoir, voir comment le temps s’est e?coule? en eux depuis ce premier jour du 18 juillet 1971. Qu’ont-ils ve?cu ces me?res et ces enfants ? Et moi, qui suis l’une d’entre eux, qu’ai-je ve?cu ? Re?ver de faire avec la vie des autres, mes semblables, mes fre?res, non pas un traité de sociologie mais un roman visuel, kalei?doscopique et simultané qui prendrait un même jour, un même lieu « zéro » comme point de départ et qui interrogerait comment le temps, « notre » temps, s’est déposé en nous. Et poursuivre ainsi cette question qui anime mes films : combien de temps dure le temps ?
Ahmet Necdet Cupur
Parrainé par Juliette Sales et Fabien Suarez
Cette bourse va me donner l'opportunité de creuser davantage le fond de mon histoire pour l'exprimer dans la forme cinématographique à sa propre logique.
L'accompagnement par les marraine et parrain me donnera la chance d'échanger sur toutes les strates de mon histoire pour canaliser cette même logique d'image.
Étant un auteur-réalisateur qui porte un film de fiction dans une autre langue que le français, cette bourse me permet surtout de convaincre les sociétés de productions (pour) afin de les embarquer dans cette aventure avec moi.
Basile Doganis
Parrainé par Juliette Sales et Fabien Suarez
Après avoir réalisé en parallèle mon premier long métrage de fiction ("Meltem") et un long documentaire ("Altérations / Kô Murobushi"), l’Aide au parcours d’auteur vient pour moi à un moment charnière en me donnant les moyens et la liberté de travailler, hors des cases prédéfinies des genres et des formats, sur un projet autour du monde carcéral, et sur un autre projet en lien avec la dictature des colonels en Grèce et ses conséquences dans un village sinistré de la région thébaine.
Ismaël Joffroy Chandoutis
Parrainé par Nicolas Peufaillit
Né en France en 1988, Ismaël Joffroy Chandoutis vit et travaille entre Paris et Bruxelles. Après ses études à l’INSAS, à l'École Supérieure d’Art Sint-Lukas et au Fresnoy - Studio national des arts contemporains, Ismaël Joffroy Chandoutis développe une « cinématière », une pratique artistique hybride qui étend le cinéma au domaine de l’art contemporain. Son travail questionne les technologies, la mémoire, le virtuel et explore les mondes poreux de l’image. Ses films ont été sélectionnés et primés dans de nombreux festivals internationaux (Cannes, Annecy, Clermont-Ferrand…) et exposés au Centre Pompidou, Paris; à la Fondation Cartier, Paris; au Fresnoy Studio national des arts contemporains, Tourcoing; La Villette, Paris; Cité des sciences et de l'industrie, Paris; Pearl Art Museum, Shangaï; Total Museum of Contemporary Art, Séoul; Musée de la Communication, Francfort. En 2021, son travail est présenté dans plusieurs expositions collectives à venir notamment “Les nouvelles frontières du jeu vidéo” à la Cité des sciences et de l’industrie et l’exposition “Un monde à votre image”, Bourse Révélation EMERIGE 2020 à Toulon en collaboration avec l’Hôtel des Arts TPM et la Villa Noailles. Il explore aujourd’hui les possibilités narratives et dramaturgiques du deepfake. Il travaille également sur l’écriture d’un long-métrage de fiction autour d’une figure de la scène des hackers.
Jean-François Neplaz
Parrainé par Yolande Zauberman et Nicolas Peufaillit
J’explore le cinéma comme « langue universelle ». Le cinéma y est un geste avant d’être une pensée, il n’est pas une prévision (un scénario) mais, à travers « l’image et l’impulsion, » (Péguy), il me conduit vers l’improvisation au tournage (essentiellement en S16mm) et le montage « à la serpe » où le son est le sang.
Depuis 2001 à Marseille, terre d’accueil et de révolte, j’ai développé un outil collectif, technique, social, politique et artistique avec d’autres artistes de tous horizons, un « cinéma international de quartier », « une chaîne cinématographique sensible », l'espace d'une langue commune et turbulente : Film flamme – le Polygone étoilé. Un salut fraternel à Kateb Yacine.
Luca Renucci & Stefano La Rosa
Parrainés par Julie Bertuccelli
Cette bourse nous permettra de continuer notre recherche artistique sur un documentaire, une mini-série et un long-métrage de fiction. Il s’agit de projets qui demandent la mise en place d’ateliers et d’une écriture participative, ainsi qu’un vrai temps de recherche de terrain. Nos histoires s’inscrivent dans notre pays d’origine – l’Italie – et jouent avec différents registres : l’absurde, le fabuleux, le tragicomique. Nous voulons travailler sur deux fronts : une recherche minutieuse de terrain afin de s’imprégner d’un lieu et afin d’apprendre à le connaître ; une écriture cinématographique qui s’éloigne du naturalisme, où la fiction, la dimension du conte, la déformation grotesque peuvent suggérer des regards inédits et éclairer l’absurdité du réel.
Pascale Lamche
Parrainé par Juliette Soubrier
Ce précieux soutien à ma pratique de travail me permettra de mener des recherches et des expériences sur plusieurs solutions formelles à une série de méta-questions concernant la légitimité de tout un chacun pour entrer dans le monde d’un autre afin de raconter une histoire. Deux splendides films biographiques en jailliront, je l’espère, qui s’attaqueront à la construction idéologique de la « race » et aux notions problématiques des politiques identitaires, à travers un dialogue entre les morts et les vivants. Le premier, l’histoire d’une Texane blanche qui, en 1968, s’est foncé la peau pour aller vivre et travailler à Harlem et dans le Mississippi, tentant ainsi de révéler les structures mêmes de la « suprématie » blanche, déjà, il y a cinquante ans. Le second, sur l’extraordinaire compositrice et musicienne Alice Coltrane.
Pascal Goblot
Parrainé par Marie Desplechin
Depuis 15 ans je mène une double vie. En parallèle à mon activité de réalisateur et de vidéaste, j’ai entrepris un cycle de travaux autour de La Mariée mise à nu à par ses célibataires, même de Marcel Duchamp : court métrage, installation, performance, documentaire… J’ai exploré cette œuvre de mille et une manières. Je me suis surtout intéressé à l’obsession que cette œuvre à générée chez des générations de chercheurs et d’exégètes.
Mais de fil en aiguille, au bout de quinze ans, je suis devenu l’un des personnages de mon projet. Je suis devenu un spécialiste, je suis devenu un « duchampien » !
L’aide au parcours d’auteur va me permettre, je l’espère, d’achever ce cycle, par un long métrage documentaire associé à une performance, et de sortir enfin du piège qui s’est refermé sur moi.
Paul Heintz
Parrainé par Laurent Larivière
Mon travail filmique a toujours une origine documentaire : la découverte d’une œuvre, de documents ou la rencontre avec quelqu’un. C’est généralement une enquête que je mène, propice à de nouveaux déplacements narratifs. Je m’occupe à déconstruire les récits collectifs, notre rapport aux normes sociales mais aussi celui que nous entretenons avec l’autorité. Il est souvent question de mettre en critique l’autorité politique d’un état sur un individu ou l’autorité du monde du travail.
Mes films donnent de plus en plus lieu à un travail de fictionnalisation et mon film dernier CHARCATER est représentatif de cela. L’aide au parcours d’auteur me permettra pour la première fois de m’orienter vers le cinéma de fiction : la construction d’un court métrage et d’un long métrage de fiction.
Sensible à un cinéma de l’expérience, il sera toujours question de mettre en scène, au sein même du film, les moments de rencontres et d’enquête qui sont le socle de mon travail de cinéaste mais aussi développer une nouvelle démarche : celle du travail avec les comédiens ainsi que le travail du scénario.
Pierre-Alain Giraud
Parrainé par Yolande Zauberman
Dans les prochaines semaines, je vais rencontrer des personnes travaillant dans les entrepôts d'Amazon, pour approfondir avec eux l’écriture et jauger de l'implication qu'ils ou elles pourraient avoir dans le projet.
Il s’agira de recréer un monde symbolique en dehors d’Amazon, une sorte d’usine des temps modernes de Chaplin adaptée à notre présent historique, dont je commence à ébaucher les plans avec l'artiste islandaise Gabriela Fridriksdottir. Un lieu qui révèlera les entrailles de la production, véritable inconscient de notre société de consommation. Ce lieu physique permettra la restitution sublimée de la parole de ceux qu'on aimerait tant pouvoir oublier. Gérard de Nerval disait ‘L’expérience de chacun est le trésor de tous’. Les travailleurs qui me font l’honneur de partager leurs histoires seront au cœur de la pratique artistique de ce projet documentaire explorant formellement les nouvelles possibilités offertes par la réalité augmentée.
Pierre Zandrowicz
Parrainé par Jeremy Clapin
Auteur et réalisateur d’expériences en réalité virtuelle et augmentée, ces médiums m’ont poussé à explorer des mondes que j’aimerais exploiter au cinéma.
Mon projet de recherche aura vocation à déterminer les enjeux narratifs de mon premier long-métrage. Le film se déroule dans un avenir proche qu’il faudra documenter en rencontrant des astrophysiciens, des scientifiques, des archéologues, etc. Il s’agira aussi de trouver la direction artistique du projet puisqu’une partie du film sera créé à partir de technologie de pointe qu'il faudra tester.
Le CNC m’a donné une opportunité unique pour créer un univers et approfondir mon sujet en amont de l’écriture.
Ugo Zanutto
Parrainé par Marie Desplechin
Issu du documentaire de création, j’opère une transition autour de ma pratique en l’ouvrant à des projets de long métrage incluant la fiction et un travail de recherche formel inspiré de mon expérience de monteur. Mettre en place un atelier d’artiste où l’écriture guiderait la création d’une banque d’images autour notamment du motif de la mémoire populaire.
Le soutien du CNC me permet de prendre un temps long, nécessaire et accompagné à l’écriture, pour développer une série de films dont le point de fuite serait le bassin minier du nord de la France, territoire pour lequel je nourris un univers où le fantastique se mêle aux récits de ce que j’y ai vécu, via le prisme d’un destin historique inscrit dans le déclin d’une civilisation occidentale moderne.
La première session de l’aide au parcours d’auteur, qui contribue à soutenir des auteurs dans des phases de recherche et d’expérimentation, a réuni l’autrice Virginie Despentes, les réalisateurs Claire Simon, Jacques Audiard, Nicolas Philibert et Pierre Schoeller, les scénaristes Juliette Sales, Fabien Suarez et Anne Landois, de l’autrice et réalisatrice Marjane Satrapi ainsi que l’auteur et producteur Michel Reilhac.
Après un premier appel à candidatures pour lequel le CNC a reçu 140 demandes ainsi qu’une étape de présélection, 14 auteurs ont été soutenus à l’issue des auditions qui se sont tenues lors de la commission plénière des 6 et 7 Avril derniers.
Ugo Bienvenu, auteur-réalisateur et Félix de Givry, auteur-réalisateur,
Michel Reilhac, parrain
Jacques Audiard, parrain
« Cette bourse va nous permettre d’essayer de développer un nouvel outil d’écriture pour le cinéma plus proche de la méthodologie théâtre où l'œuvre se construit par un va et vient permanent entre écriture, test et mise en scène. »
Pauline Horovitz, autrice-réalisatrice
Nicolas Philibert, parrain
Anne Landois, marraine
J’ai une double formation, de philologue et de plasticienne. J’ai commencé par faire des films expérimentaux, puis je suis devenue autrice-réalisatrice de films documentaires.
Mes films documentaires sont travaillés par un fort désir de fiction et de romanesque. Tout y est invraisemblable, et tout y est vrai.
La question du récit est au coeur de mon travail : comment diriger le réel pour le faire rentrer dans un film ? Comment faire de personnes réelles des personnages ? Comment faire histoire de nos vies (en apparence) ordinaires ?
Le fil rouge qui parcourt mes films, à travers des sujets très divers (comme la mélancolie inhérente à la condition de supporter, l’élevage de crocodile en appartement ou l’apprentissage du métier de comédien à soixante-dix ans), est la question du destin, et son absurdité tragi-comique.
Après une série de formes brèves et de moyens-métrages, je me suis engagée dans un travail au long cours, sur la part d’extraordinaire de la vie. Et comment le politique est une affaire intime, qui vous rentre dans la peau, que vous le vouliez ou non.
Ange-Régis Houkpatin, auteur-réalisateur
Juliette Sales et Fabien Suarez, marraine et parrain
« Cette bourse me permettra de travailler sur des récits de science-fiction ancrés dans un imaginaire ouest-africain. Puis, de rencontrer des talents français et africains afin d'en esquisser les bases audiovisuelles. »
Vergine Keaton, réalisatrice de film d’animation
Claire Simon, marraine
« Cette bourse accompagne la recherche en amont de l’écriture scénaristique et graphique d’un premier long métrage d’animation autour d’une bataille se déroulant à la Renaissance. Ce sujet permet d’interroger différents types d’organisation de groupes humains, les rapports de hiérarchie et de subordination qui s’y jouent, ainsi que la place qui y est accordée à l’individu.
Pour ce faire, je souhaite mener un travail d’explorations multiples, tant sur le plan de la documentation iconographique et littéraire que sur des premiers tests d’animation. Ces recherches me permettront de préciser les enjeux et de resserrer les intentions du projet. C’est aussi par la manipulation des images que je souhaite pousser les possibilités narratives et dramaturgiques, en élaborant des maquettes faites d’images fixes ou en mouvements simplifiés, en testant des articulations pour éprouver le rythme et la chorégraphie général du film, afin de nourrir la partie écrite. »
Zeka Laplaine, auteur-réalisateur
Nicolas Philibert, parrain
Développement de recherches autour d'un projet documentaire sur l'histoire des métis.ses japonais.es de Kasumbalesa en R.D.Congo...
« Avec la bourse, je pourrai me rendre à Kasumbalesa et en Zambie, pays frontalier, où plusieurs rescapés vivent aujourd'hui ainsi que plusieurs act.eurs.rices du drame. Enquêter sur les raisons humaines, culturelles et géopolitiques de cette histoire, en rencontrant des témoins, des scientifiques et des femmes et hommes politiques. »
Samuel Lepoil, auteur interactif
Michel Reilhac, parrain
Böme, alias Samuel Lepoil, est un artiste interactif issu de la réalité virtuelle. Avec le soutien du CNC, il souhaite transposer son travail hors du casque de VR pour explorer le lien entre geste et émotion de façon plus simple et précise. Au travers de performances interactives de participants à participants, il propose une réflexion sur le don et la vulnérabilité. La première d'entre elles, Les Naufragés, sera testée au 104 dans le courant de l'été.
Camille Lugan, autrice-réalisatrice
Juliette Sales et Fabien Suarez, marraine et parrain
Scénariste et réalisatrice, Camille Lugan souhaite continuer l’exploration du film de genre entamée dans son deuxième court métrage, La Persistente (2018). Son projet de long métrage, Pyrénées, raconte l’histoire de deux amies d’enfance qui se retrouvent quinze ans après s’être perdues de vue : l'une est devenue policière, l’autre vient de tuer son mari et fuit dans la montagne pour avorter de l’enfant qu’elle porte dans son ventre, et qu’elle est persuadée d’être le fils du diable. Grâce à l’aide, Camille entend poursuivre l’écriture et ancrer le film dans le territoire sauvage et minéral des Pyrénées.
Camille souhaite également développer une bible de série, Les Loups Noirs, qui explore le sujet de l’éco-terrorisme à l’échelle européenne.
Yassine Qnia, auteur-réalisateur
Juliette Sales et Fabien Suarez, marraine et parrain
Virginie Despentes, marraine
« Je suis très heureux de recevoir cette nouvelle aide du CNC que je considère comme un espace précieux pour clarifier mes envies avant de passer au concret de l'écriture. La dotation financière qui m'est attribuée va me permettre de prendre le temps de me consacrer pleinement à la réflexion, d'approfondir mes recherches et d'expérimenter des techniques de narration et de mise en scène formelles.
Cette aide intervient aussi dans une nouvelle étape de mon parcours d'auteur où je souhaite me rapprocher de l'univers de la science-fiction. »
Aude-Léa Rapin, scénariste réalisatrice
Virginie Despentes, Marraine
Au terme d’un cycle de films émanant d’un geste artisanal, Aude-Lea Rapin poursuit avec une série de projets de genre où l'écriture est cette fois centrale. Elle travaille actuellement à l’écriture d’un deuxième long métrage, Supernova, un film de Science-fiction avec le scénariste Laurent Lunetta, Elle poursuit son travail aux côtés de l’acteur Jonathan Couzinié avec une comédie déjantée. Elle travaille également avec Gabrielle Stemmer sur une série qui plonge dans les mondes virtuels.
Axelle Ropert, autrice et réalisatrice
Jacques Audiard, parrain
« Derrière chaque femme seule assise dans son petit salon, se demander : mais quelle histoire de terreur se cache là ? » (Edith Wharton)
Deux projets tels deux branches d’un même arbre : raconter une violence inavouable faite aux femmes.
L’un est un projet de fiction romanesque « grand standing » pour le cinéma, avec costumes, hauts personnages, tension des scènes et un duo totalement inédit de personnages féminins qui guerroient dans la bonne société fortes d’un secret tragique (L’Affaire Yvonne Malo). L’autre est une mini-série en forme de dossier politique sur les féminicides (Take Back the Night).
Le premier exige un travail sophistiqué de narration, long en hypothèses de fiction à essayer, jeter, reprendre, etc. Le second demande au préalable un travail d’enquête vaste, puis un travail d’écriture sur le « réel », et une organisation collective du travail pour ce qui sera une vraie aventure de « conception ».
Dans les deux cas, des femmes, la vie tragique, et des gens de bonne volonté en coulisses.
Julien Selleron, auteur-réalisateur
Anne Landois, marraine
« Mon travail de recherche et d’écriture s’articule sur l’histoire et la réalité mortifère d’une victime d’un inceste intra familial, ce tabou sociétal. Comment à partir de mon histoire personnelle construire un récit pour comprendre toute la complexité de la tragédie de l’inceste ? Comment trouver la bonne distance, comment raconter sans honte cette histoire ? Comment lui donner du sens et toute sa puissance sans larmoyer ? Aussi, il s’agira de répondre à cette question d’actualité : « Comment la famille réussit à réduire au silence ces victimes ? » Le soutien du CNC, m’aidera à mettre en lumière ma part d’ombre. Son accompagnement me permettra d’écrire libéré du poids de cette histoire et dans un « lâcher prise » concernant la construction du film à venir . »
Michel Spinosa, auteur-réalisateur
Claire Simon, marraine
« Auteur et réalisateur de films de fiction, j’ai ressenti la nécessité artistique d’orienter mon parcours vers le documentaire. Je le ferai avec deux sujets qui me tiennent à cœur et qui, sous des abords fort dissemblables, traitent de ces moments insaisissables où l’Histoire et l’Individu, dans leur essence et leur fragilité, basculent soudain dans l’inconnu ou dans la tragédie. Ma démarche s’appuie sur un dispositif réclamant d’amples recherches historiques, scientifiques, des rencontres multiples et des repérages à travers l’Europe, ainsi que la mise au point d’une méthode de tournage créative privilégiant l’autonomie. Des recherches plurielles donc, mais aussi des essais, des ébauches écrites et visuelles ; autrement dit, un engagement artistique au long cours, indispensable et exaltant. »
Maxence Stamatiadis, auteur-réalisateur
Marjane Satrapi, marraine
« À mi-chemin d’un parcours qui serpente entre le cinéma et l’art contemporain, je choisis aujourd’hui d'écrire et de réaliser un long métrage de fiction pour raconter l’histoire de Bulle, une ancienne star de télé-réalité qui souffre terriblement de ne plus être regardée, et rêve d'un grand come-back télévisuel.
Bulle incarne un archétype inédit au cinéma dont il me semble urgent de se saisir tant il renvoie un reflet puissant de nos obsessions contemporaines, des violences du système médiatique et de la tyrannie du regard à l'ère du tout-image.
L'aide au parcours m'offre un soutien financier et humain pour amorcer ce nouveau cap. »
Guillaume Suon, auteur-réalisateur
Pierre Schoeller, Parrain
L’aide au « parcours d’auteur » concerne la création d’un atelier cinéma au Cambodge, au cours duquel des acteurs et techniciens locaux seront formés au tournage de fiction et, qui aboutira à la réalisation d’un court métrage de fiction. Cette phase préliminaire de travaux et de repérages nourrira ensuite en profondeur l’écriture d’un long métrage de fiction