Aide au parcours d'auteur : résultats de la commission du 5 juillet 2023

Résultats des commissions

05 juillet 2023


Jacques Kebadian

Parrainé par Nicolas Klotz

« Démarche innocente... feuilleter un album de famille ne l’est jamais. Photos ; anonymes pour la plupart ; et d’autres, celles du mariage de mes parents et de mon oncle, de mon père entouré d’amis inconnus, photos de bals et portraits d’enfants, toutes mises en scène et signées Phébus. Rares sont les familles arméniennes arrivées à Paris dans les années 30 qui ne sont pas passées par son studio. C’est en regardant ces photos, celle de ma famille et d’autres retrouvées après des repérages que m’est venu le désir de faire revivre par la fiction la vie d’une famille — la mienne, entrelacée autour de celle de Phébus et la vie d’une communauté qui défile dans son studio.
J’aimerais raconter ici ce qu’a été la vie de ma famille à leur arrivée en France accueillie dans un foyer à Courbevoie, une ancienne usine de poupées avec ses bureaux transformés en appartements gérée par mon oncle et ma tante. Il y avait plus que notre famille dans ce foyer : il regroupait aussi amis et orphelins.
Il ne s’agit pas pour moi de faire un film de reconstitution d’une époque avec un considérable budget décors, accessoires et costumes...Mais d'une ébauche
L’aide au parcours d’auteur sera précieuse pour m’engager pleinement dans l’écriture de ce projet. Je ne sais pas encore quelle forme exacte il prendra. Tout est envisageable : court, moyen ou long métrage. Je souhaite conserver cette liberté dans l’écriture de cette fiction. Dans cette phase de recherche et d’écriture, au-delà du travail de scénario, l’aide me permettra de rechercher les modèles qui pourraient interpréter les personnages, ma famille avant ma naissance...dans la communauté arménienne ici à Paris, à Alfortville et à Marseille.
Un souvenir tel qu’il brille à l’instant d’un péril... Ce projet, souvent rêvé, a mûri depuis longtemps. J’en avais le désir, un désir essaimé dans certains de mes films arméniens. Il sera pour moi la somme poétique de toutes mes recherches sur cette quête d’identité. »

Manon Coubia

Marrainée par Judith Godinot

« De film en film je reviens sur le territoire de mon enfance : la montagne. Chacun de mes films (récits brefs) inscrit sa narration et ses personnages dans la durée d’observation d’un paysage au présent et dans une dimension particulière : historique (Pleine nuit), ancestrale et mémorielle (L’immense retour) ou encore mythologique (Marée). Cet ancrage qui vient du documentaire est pour moi très important.  La montagne c’est aussi le lieu où je peux envisager le cinéma comme un partage commun dans une économie parfois minimale.
Aujourd’hui je souhaite faire l’expérience total d’un lieu (un refuge de montagne) sur une année pour fabriquer un récit long toujours dans une relation active et permanente à l’espace, à la nature et aux personnes qui l’habitent. En m’appuyant sur une fiction minimaliste soutenue par quatre comédiennes, amies et complices, j’imagine un film sur quatre saisons. Chaque saison a le visage d’une femme. Une gardienne de refuge. La gardienne comme réceptacle d’histoires présentes et passées, passeuse d’histoires. Je souhaite rendre le travail d’écriture perméable à la vie du refuge et du hameau tout en faisant éprouver la tension de cette nature qui se dérègle. Cette bourse me permettra donc de considérer l’écriture de ce projet dans tout son processus de recherche et de collecte tout en poursuivant l’exploration formelle que j’engage film après film. »

Bani Khoshnoudi

Parrainée par Nicolas Klotz

« À travers mon travail, je cherche à remplir le fossé entre les récits nationaux et de renforcer les idées autour de nos histoires communes. Le travail de documentation et de réflexion sur notre histoire contemporaine iranienne, que j’avais entamé avec mes documentaires et fictions dans le passé, continue aujourd’hui mais avec une nouvelle pérégrination autour des images et leurs puissances, les archives familiales et collectives et le travail de mémoire en suspens pour toute une société qui brise actuellement des tabous et son silence. Ce sont des questions à creuser avec trois nouveaux projets, dont un documentaire d’essai, un long métrage de fiction puis une série d’entretiens que je commence à filmer pour une installation vidéo. Tous les trois projets touchent à des grands thèmes qui me préoccupent depuis toujours : la modernité et ses violences, les révolutions, le fascisme et ses dégâts, les disparus et l’effacement de leurs histoires, le déplacement forcé, les silences familiaux et collectifs, les fosses communes et les traces sur la terre, les femmes et nos histoires de lutte en particulier, la mémoire et une démarche vers des réparations, la résistance. »

Giovanni Donfrancesco

Parrainé par Noé Debré

« Aujourd'hui je suis comme dans une clairière, au milieu de la forêt, face à deux chemins. L'un monte a? flanc de montagne et me permet de voir toute la vallée et la forêt d'où je viens. L'autre s'enfonce directement dans le bois, en direction d'une destination a? la fois familière et inconnue.
L’aide au parcours d’auteur m'aidera à explorer ces deux sentiers.
Le premier reprend celui d'un voyage entrepris il y a trente ans au Mexique, pour tenter de comprendre ce qu'il reste d'une utopie, lorsqu'une révolution n'a plus les projecteurs de l'histoire braqués sur elle.
Le second m'amène à repousser la frontière de l'hybridation de la réalité avec la fiction, que j'ai commencé a? explorer dans mes derniers films, tout en creusant des thèmes qui me sont familiers, à travers l'histoire d'un personnage qui doit choisir entre la loi des hommes et sa propre loi intérieure. »

Frédéric Jamain

Marrainé par Jehanne Rousseau

« En tant qu’auteur de jeux vidéo, mon travail consiste à trouver l'équilibre entre la narration et le gameplay. Réussir à faire sorte que l’histoire que je raconte ne pourrait pas exister sous un autre format. De faire en sorte, par le jeu, d’impliquer le joueur dans l'expérience, en questionnant ses choix et sa responsabilité.
Un jeu vidéo ne s'écrit pas uniquement sur le papier, il faut rapidement prototyper pour tester et faire tester, mettre à l’épreuve le principe même du jeu dès les premières étapes de conception.
L’aide au parcours d’auteur va me permettre d’accélérer ce travail de prototypage en faisant intervenir un(e) scénariste et un(e) game designer(euse) afin d’affiner ma proposition.
Mon objectif grâce à cette aide est donc de continuer à explorer de nouvelles formes de narration avec une expérience à la frontière des genres, mêlant une écriture sensible, une mise en scène en prises de vues réelles et un dispositif interactif. »

Marwan Khneisser

Parrainé par Dieudo Hamadi

« L'aide au parcours d'auteur constitue un soutien important pour le développement de mon premier long-métrage de fiction.
Dans mes précédents courts-métrages, mon travail était ancré dans la réalité et exposait d'une façon frontale comment la violence politique affectait la société libanaise.
Je souhaiterais à présent explorer des voies d'écriture qui s'écartent du réalisme pour adopter une dimension symbolique et allégorique.
Je vise à élaborer un récit qui interroge la manière dont l'Histoire, envisagée comme une construction narrative, est façonnée et manipulée par ceux qui détiennent le pouvoir.
L'aide au parcours d'auteur me permettra d'entamer cette recherche esthétique et narrative. Elle me donnera également les moyens d'effectuer une immersion documentaire qui précèdera la réalisation du long-métrage, une expérience essentielle pour approfondir mes personnages. »

Emma Benestan

Marrainée par Jehanne Rousseau

« Après plusieurs courts métrages, j’ai réussi à faire mon premier long. Je voulais qu’il soit comique, solaire et léger. Je n’arrêtais pas de dire : l’immigration n’est pas le premier plan de l’histoire, ce sont tous des jeunes comme moi issus de l’immigration, mais je veux que le projet ce soit la question de l’amour. Je mettais sous le lit tous les questionnements de ma vie de jeune adulte et celles de mon père d’un coup, en pensant que ça nous avait toujours trop déterminées ou réduits dans les représentations au cinéma que je voyais. Je pensais que la diversité devait être aussi à l’endroit des formes et pas simplement des récits, et donner aux jeunes issus de l’immigration des rôles dans des genres où je les voyais peu représentés : la comédie romantique ou encore le western, qui était le genre de prédilection de mon père. Politiquement, le combat me semblait nécessaire à cet endroit-là, et accéder à des formes plus grand public avec une diversité permettrait quelque part de faire changer les mentalités. Le récit de cette double identité en famille a toujours été complexe pour moi. Et je pense que très longtemps toutes ces questions m’ont fait peur. Mais maintenant, avec la tragique disparition de mon père, j’ai besoin de rentrer dans ces récits et de plonger avec ce qu’ils ont parfois de difficile. Pour la première fois dans mon parcours d’auteur, j’ai envie d’interroger enfin cette double identité dans laquelle j’ai grandi et la fracture entre les deux pays de mes parents. J’ai besoin de faire un travail documentaire et de créer un laboratoire d’écriture qui va me permettre d’être plus juste dans ces thématiques intimes et politiques. Grâce à la bourse, je peux me permettre d’explorer cette histoire familiale autour du projet d’une jeune fille retournant dans le passé de son père, dans l’Algérie des années 50. »

Laetitia Carton

Parrainée par Joël Durand

« En 2019, l’autisme est entré dans ma vie. Avec le diagnostic tardif de mon fils. L’énigme était enfin résolue, après 10 ans d’errance, d’incompréhensions, on nous donnait enfin le mode d’emploi de cet enfant hors-norme. Puis les professionnels que nous avons croisés m’ont surpris à identifier très vite que j’étais aussi « dans le spectre ». Moi autiste ? Cette nouvelle donne dans nos vies, ce grand chambardement intime, ce parcours, forcément, car je l’ai toujours fait, avec tout ce que je vis, j’ai envie d’en faire un film. Cette bourse Parcours d’Auteur va me permettre de prendre le temps de concevoir, écrire, imaginer un film dont la forme elle-même pourrait donner à voir et comprendre mieux l’autisme au féminin, dans toutes ses dimensions et l’expérience du monde qu’il porte. Creuser, approfondir, et créer un film documentaire qui soit une fresque familiale, amicale, sociale, historique et intimiste sur l’autisme et son versant féminin très méconnu. »

Sung-A Yoon

Parrainée par Dieudo Hamadi

« J’ai repris en main un désir de longue date : faire un film qui concerne les hôtesses d’accueil, celles qui, vêtues d’un uniforme, disent bonjour et au revoir. L’envie de raconter cette histoire vient de mon expérience personnelle et elle s’est vue ravivée chaque fois que je me rendais a? Séoul, ou? le phénomène des hôtesses d’accueil est amplifie? a? l’extrême. Ce projet, je l’envisage sous la forme d’un long-métrage de fiction, car c’est la forme qui me semble la plus adéquate pour raconter cette histoire. Issue des arts plastiques et du documentaire, cela répond aussi a? un besoin d’être bousculée dans ma pratique artistique. L’aide au Parcours d’Auteur m’aiderait a? prendre le temps de l’exploration afin de trouver un langage fictionnel qui m’est propre. Pour envisager l’écriture, j’ai ressenti le besoin d’aller en observation dans le milieu de l’hôtessariat d’accueil et de recueillir des témoignages. La bourse me permettrait notamment d’approfondir cette démarche. »

Stéphanie Gillard

Marrainée par Marie Voignier

« Je souhaite retourner dans la réserve de Standing Rock pour construire, autour de Manaja et de son travail, un film sur les vétérans Lakotas. Raconter le quotidien du retour, de la vie après l’armée. Chercher les éléments pour comprendre ces hommes et ces femmes, ce qui les a motivés, comment ils perçoivent leurs années de militaires ?  Pourquoi éprouvent-ils le besoin de prendre les armes pour le pays qui les a massacrés ? Comment chacun, avec sa personnalité, a vécu le départ, la guerre, le retour, le rapport à la mort, à la vie, à la réserve, tant à la nation Lakota qu'à la nation états-unienne ?
Ce projet va demander un long temps de repérages et d'écriture, car si je connais bien la réserve pour y avoir passé beaucoup de temps depuis 2008, si j'y ai ma seconde famille, je ne peux pas simplement arriver et poser ma caméra. Il me faut y passer du temps pour comprendre les enjeux et les réalités des vies de chacun, trouver les personnages mais surtout écrire ce film avec eux, construire le récit en collaboration avec les personnages, et toute la communauté de Standing Rock, faire un film réellement ensemble. Toujours pour être à la bonne distance et rester à hauteur d'homme. Ce temps est nécessaire pour travailler la forme documentaire que j'affectionne et vers lequel mes films se sont de plus en plus orientés, le cinéma direct, avec le moins d'interviews possible, pour être le plus proche tant de la réalité que du cinéma. »

Emilio Belmonte

Marrainé par Cécile Allegra

« L'aide au parcours d'auteur intervient à un moment crucial de ma trajectoire, après 20 ans de réalisation documentaire. Les limites entre réalité et fiction se brouillent de plus en plus dans mes pensées et ma pratique cinématographique. En plus de me permettre de consacrer un temps précieux à l'écriture et à l'exploration d'un premier projet de fiction, cette aide m'a offert l'occasion de réfléchir à mon travail, à mon parcours et au cinéma que je fais. Cette période de réflexion a suscité en moi le désir de réaliser de nouveaux films et m'a permis de mieux me connaître.
Grâce à cette initiative en faveur des auteurs, nous, réalisateurs et réalisatrices, avons la liberté d'expérimenter, de commettre des erreurs, d’emprunter des chemins inconnus, sans être accablés par la pression des résultats immédiats. Nous retrouvons ainsi un espace propice à la création. »

Randa Maroufi

Marrainée par Marie Voignier

« Je travaille sur les corps et l’espace, et leurs correspondances mises en scène. Chacun de mes projets est lié à un territoire et aux rencontres que j’y fait, un élément essentiel de ma pratique et de ma réflexion artistique. L’approche est souvent politique et clame l’ambiguïté, entre réalité et fiction, pour questionner le statut des images, et ce que ces correspondances espace/corps disent de nous.
J’arrive aujourd’hui aux prémices d’un nouveau cycle, où je souhaiterais explorer d’autres outils de création, que je n’ai pas pu ou su traiter jusqu’à présent seule. La maturité de ces dix dernières années de pratique me pousse à nouveau vers l’expérimentation, et notamment l’usage de différents registres d’images tels que les images d’archive, étant jusqu’alors davantage dans un processus de création de nouvelles images, mais aussi à une pratique plus collective, en invitant un.e scénariste et/ou un.e chercheuse à travailler ensemble sur mes deux prochains projets de courts et longs-métrages ». 

Emad Aleebrahim Dehkordi

Parrainé par Noé Debré

« Je souhaite profiter du temps de recherche offert par la bourse Parcours d’auteurs pour repenser et réécrire mon projet, Le Miroir, sous une nouvelle forme, pour trouver un chemin d’expression hors de mon pays d’origine, en dehors du lieu du récit, sans perdre la source de mon inspiration. Il me faut en redéfinir l’esthétique, et rencontrer les collaborateur.ice.s qui seront les plus à même de se lancer dans cette recherche avec moi. »

Sébastien Le Guillou

Parrainé par Noé Debré et Nicolas Klotz

« St Paul en Bretagne est un projet démesuré pour un premier film. C’est ce qui en fait l’attrait. C’est aussi l’histoire d’une reconversion après une première moitié de vie professionnelle à fabriquer des documentaires en breton pour France 3 Bretagne.
Tout est lent. Tout prend du temps.
Aujourd’hui je veux faire un film dont le processus de fabrication déborde de ses garde-fous et arrive dans mon village comme les géants de Royal de Luxe.
Avant d’exister, St Paul en Bretagne devra engendrer quantité de projets annexes, enchâssés les uns dans les autres… En cela, ce projet de film, n’est pas qu’un film mais une aventure pléthorique qui va durer plusieurs années. Il va falloir montrer par des courts-métrages ce que l’on sait faire et vers quel style de cinéma italien on tend ; il va falloir aussi trouver des modes de financement inhabituels ; m’associer à d’autres artistes et à des artisans peu accoutumés à travailler avec une caméra. D expositions, des installations, tout un élan pour aller vers la mise en production. C’est là une condition de faisabilité. Une volonté aussi, de faire de ce film une œuvre totale, au sens où on le dit de l’opéra…
L’aide sollicitée permettra d’accélérer les collaborations ; de passer à l’étape suivante, qui est la constitution d’ateliers de métiers d’art, en vue de ramener la machine du cinéma dans mon village du Vieux-Marché en Côtes d’Armor, aussi par les contacts avec la population.
L’aide au parcours tombe à pic !
Tout est lent. Tout prend du temps. J’ai la sensation que la lenteur est une force. Et que ce film, les clefs de sa fabrication et de son éventuelle réussite, sont tout proches de moi. »

Maxime Roy

Marrainé par Judith Godinot

« A chaque fois j’ai tourné dans l’urgence. On ne pouvait pas attendre. On ne devait pas attendre. Car a? travers l’acte de faire le film se jouait un témoignage a? vif. J’ai écrit avec ceux qui ont interprétés les rôles, comme une évidence imposée, nécessaire. J’ai eu cette impression que cela amenait une vérité impossible a? retranscrire autrement. Et lorsqu’ils ou elles étaient devant ma caméra, j’avais l’impression de travailler comme un médecin qui venait réparer une douleur. Et ainsi, ensemble, a? travers la fiction nous passions de l’ombre a? la lumière. »

Nino Kirtadzé

Parrainage collectif

« Je me vois parfois comme un réceptacle des séquences interrompues, images fragmentées, provenant des espaces-temps et de pays différents. Le passé défile en kaléidoscope des visages, des destins, d’époques et de pays, qui se tissent et se nouent dans ma mémoire personnelle, ils se parlent. Il y a des sons, des bribes de phrases, des mélodies lointaines. Dit ainsi, cela peut paraître éclectique, mais, en vrai, tout tenu par le même socle – par une vie.   
Une idée saugrenue me visite, chaque fois que j’y pense.
Que se passerait-il si, je me mettais à m’explorer, à chercher dans moi, en moi, intensément, obstinément, comme lorsque l’on guette la surface de l’eau afin d’y entrevoir les contours et les formes de ce qui vit dans sa profondeur ?  
Je songe à un film singulier, qui s’imprègnerait de ma mémoire subjective, mes perceptions sensorielles, qui serait un voyage dans trois époques, trois temps, au travers de trois, voire quatre générations successives de ma famille, qui est composée des Géorgiens, des Russes, des Ukrainiens.  Un film personnel, tissé des images d’une vie, « qui découle d’une vie, qui découle d’une vie » et qui raconte comment, pour devenir soi, on est toujours traversés par les autres.
Ce film se situe à la lisière de fiction et documentaire, il nécessite non seulement un pétrissage méticuleux de l’histoire de ma famille, mais aussi une vraie détermination de puiser au plus loin dans mon être, pour y trouver la vérité à transcrire.   Il demandera beaucoup de travail, de préparation, de scénarisation, de mise en scène.
L’aide au parcours d’auteur fait naître le temps précieux de concentration, de réflexion et de recherche, nécessaire pour faire émerger une nouvelle forme de narration et donner un corps filmique à ce plongeon en soi. »

Ioanis Nuguet

Marrainé par Cécile Allegra

« Les deux esquisses de projets que je veux présenter ici s’inscrivent dans la continuité de mes précédents travaux et dans un temps de préparation similaire, nécessitant un long travail de terrain et d’immersion, de repérages et de documentation, mais divergent quant à leur forme.
Le premier projet est celui d’un long-métrage qui mêle deux personnages historiques à une approche documentaire, dont j’ai commencé à collecter des fragments, des scènes potentielles et que j’ai rassemblé sous le titre "Grand Bois". Il se déroule le long du fleuve Maroni au cœur de la forêt primaire guyanaise.
Le second projet est un long-métrage de fiction dont le fond et l’aboutissement sont documentaires. Il mêle d’une part l’histoire d’une religieuse du XIXème siècle, qui fonda une colonie qu'elle espérait émancipatrice pour les esclaves guyanais, et d’autre part celle d’enfants amérindiens séparés de leurs familles pour être placés dans des foyers et ainsi forcer leur assimilation.
Si j’ai jusqu’à présent exploré un cinéma documentaire proche du cinéma direct - et principalement en solitaire - je souhaite maintenant expérimenter une forme hybride où la fiction agirait comme un révélateur du réel, à la fois dans la dimension historique qu’elle peut revêtir et dans la multitude des situations qu’elle invente pour le confronter. »

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