Valérie Donzelli : « Faire une série comme ça, je suis prête à retenter l’expérience ! »

Valérie Donzelli : « Faire une série comme ça, je suis prête à retenter l’expérience ! »

23 février 2022
Séries et TV
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Valérie Donzelli, Virginie Ledoyen et Clotilde Hesme dans « Nona et ses filles ».
Valérie Donzelli, Virginie Ledoyen et Clotilde Hesme dans « Nona et ses filles ». Manuel Moutier/ArteTV
Avec Nona et ses filles, diffusée sur Arte en décembre dernier, Valérie Donzelli a conquis le public et la critique, remportant ce lundi le prix 2021 de la meilleure série, décerné par le Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision. Un trophée qui vient valider une première expérience télévisuelle pleine d’enseignements pour la réalisatrice.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Valérie Donzelli n’est pas une spécialiste du petit écran. La cinéaste n’est pas vraiment une adepte de séries télé et tandis que ses films ont souvent été acclamés par la presse et le public, Nona et ses filles fut un véritable saut dans l’inconnu pour la réalisatrice de La Guerre est déclarée. Il a fallu se plier aux codes, aux règles, et si elle a voulu à tout prix éviter de réduire sa mise en scène aux prérequis télévisuels, Valérie Donzelli avoue avoir « été une bonne élève, en ce qui concerne l’écriture sérielle. J’ai travaillé avec quelqu’un qui savait déjà écrire des séries, en l’occurrence Clémence Madeleine-Perdrillat (Nox, OVNI(s), Mixte...). J’ai été très à l’écoute des retours. Mais en revanche, on ne peut pas me mettre dans une case. De toute façon, je ne regarde pas beaucoup de séries, parce que ça prend beaucoup de temps... Je suis plutôt cinéphile. »

Il n’empêche, ce lundi, Nona et ses filles a remporté le prix de la meilleure série 2021, décerné par le Syndicat français de la critique de cinéma et des films de télévision. Une récompense qui vient valider une expérience déjà réjouissante pour la réalisatrice : « J’ai adoré faire une série. Parce que j’adore écrire des personnages et que Nona et ses filles, c’est une vraie série de personnages. J’ai pu déployer mes personnages comme j’en ai peu l’occasion au cinéma. C’est l’avantage des séries, on a le temps de passer du temps sur chacun d’entre eux... »

Une série, on a l’impression qu’elle ressort chaque semaine. C’est bizarre
Valérie Donzelli


Un vrai plaisir pour la conteuse d’histoires. Et un gros carton d’audience à l’arrivée, puisque Nona et ses filles a réuni plus d’un million de téléspectateurs en moyenne lors de sa diffusion sur Arte. Sans compter les visionnages en streaming. Une approche du succès assez étrange pour Valérie Donzelli qui explique « qu’une série, ce n’est pas une sortie sur une semaine comme pour un film ! C’est diffusé, étalé sur plusieurs semaines, alors il y a cette notion de garder le spectateur... Quand je fais un film, il sort en salles et c’est terminé. Une série, on a l’impression qu’elle ressort chaque semaine. Clairement, le ressenti n’est pas le même. C’est très diffus dans le temps. Il y a quelque chose de bizarre. On est plus dans un stress permanent, et en même temps c’est moins concret que le box-office et ses entrées, parce qu’il faut arriver à compiler les chiffres des audiences télé, avec les audiences du site internet, de la VOD... »

Deux mois plus tard, Valérie Donzelli avoue que Nona… a changé son rapport à la télévision. « Faire une série m’a permis d’explorer de nouvelles approches dans ma façon de travailler. » Même si la réalisatrice avoue qu’elle a pensé toute la production comme l’un de ses films : « Je ne voulais pas faire quelque chose de prémâché, de stéréotypé. Nona…, c’est vraiment une série d’auteurs. J’ai d’ailleurs réalisé tous les épisodes et je n’aurais pas pu déléguer. Il n’en était pas question ! » Une expérience télévisuelle accomplie, qui lui donne des envies d’encore : « La télé, ce n’est pas tout à fait comme le cinéma. Les moyens ne sont pas les mêmes. On ne peut pas prendre le même temps pour réfléchir à chaque plan... Mais faire une série à ma façon, c’est-à-dire la penser comme un film, je suis prête à retenter l’expérience ! »

Nona et ses filles a ainsi réconcilié la cinéaste reconnue avec la petite Valérie, qui se rêvait speakerine en grandissant : « C’est vrai que je trouvais ça fascinant, à 6 ans, de voir ces filles très belles, très élégantes, très sophistiquées, parler aux gens... (Rires.) J’avais l’impression que c’était des actrices de la télé ! Et puis elles étaient faciles à imiter. Alors petite, c’est vrai, je jouais à la speakerine en récitant pendant des heures les programmes télé... »

Nona et ses filles

De Valérie Donzelli
Scénario : Valérie Donzelli et Clémence Madeleine-Perdrillat
Musique : Philippe Jakko
Décors : Gaëlle Usandivaras
Photographie : Irina Lubtchansky
Avec Miou-Miou, Valérie Donzelli, Virginie Ledoyen, Clotilde Hesme

Soutiens du CNC : Fonds de soutien audiovisuel (FSA)

Nona et ses filles est disponible en VOD sur la plateforme Arte.TV