le bilan 2006 du CNC

le bilan 2006 du CNC

24 mai 2007

 

Le CNC a publié le mardi 22 mai dernier, comme chaque année, le bilan du secteur du cinéma et de l'audiovisuel de 2006 avec une nouveauté cette année : une évaluation économique du secteur des industries techniques du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia fondée sur une étude de la FICAM réalisée sur l'année 2005.



Les aides du compte de soutien du CNC : 495,53 M€

Le CNC gère les aides du compte de soutien à l'industrie du cinéma, de l'audiovisuel et de la vidéo pour un montant de 495,53 M€ en 2006. Dans le secteur du cinéma, le CNC apporte au total 251,62 M€ sous forme d'aides automatiques à la production, à la distribution, à l'exploitation et un soutien sélectif à l'ensemble des segments de la filière. Dans le secteur de l'audiovisuel, il apporte 221,11 M€ à la production de programmes destinés à une diffusion télévisuelle. Depuis 1993, le CNC apporte également un soutien à l'édition vidéo.
D'une manière générale, dans le secteur du cinéma et de l'audiovisuel, il contribue à la formation professionnelle, aux festivals, à la sensibilisation des publics, à la promotion des œuvres à l'étranger et au soutien des industries techniques. Dans le secteur du multimédia, le CNC aide à l'édition de contenus culturels interactifs destinés à Internet et aux supports hors ligne ainsi qu'à la création numérique artistique. Le CNC contribue également au soutien de la recherche et de l'innovation dans le cinéma, l'audiovisuel et le multimédia. Il conduit, également une action importante de sauvegarde et de valorisation du patrimoine cinématographique.


Reprise des dépenses des ménages : 7 777 M€

Les dépenses des ménages en programmes audiovisuels progressent de nouveau de 1,8 % pour atteindre 7 777 M€ en 2006, portées par la croissance des dépenses de cinéma (+7,8 %) et des abonnements à la télévision (+5,6 %). Chaque foyer français a dépensé en moyenne 304,40 € en programmes audiovisuels en 2006 contre 302,10 € en 2005. Ce montant se décompose en 123,60 € d'abonnements à des programmes payants de télévision, 68 € d'achats et de locations de vidéogrammes pré-enregistrés, 69 € de redevance (part audiovisuelle) et 43,80 € d'entrées en salles de cinéma.


2006 : une année record pour les films français

Avec 188,67 millions d'entrées en 2006, la fréquentation des salles de cinéma progresse de 7,6 %. Sans dépasser le niveau historique de 2004 (195,53 millions d'entrées), 2006 constitue néanmoins la deuxième meilleure performance des 22 dernières années. Les recettes des salles progressent de 8,7 % pour atteindre 1 120,3 M€ et le prix moyen du billet est de 5,94 €.
En 2006, pour la première fois depuis 1986, les films français réalisent plus d'entrées que les films américains (84,29 millions, contre 83,33 millions). La part de marché des films français est de 44,7 %, contre 44,2 % pour les films américains. Les films français atteignent leur plus haut niveau d'entrées depuis 1984 (94,12 millions d'entrées).
La concentration des entrées s'atténue de nouveau en 2006, puisque les 100 premiers films ne réalisent que 76,5 % des entrées contre 82,2 % il y a cinq ans et 84,5 % il y a dix ans. Les 30 premiers films réalisent 47,6 % des entrées en 2006, contre 53,5 % il y a 10 ans. Le nombre de films atteignant 100 000 entrées progresse régulièrement, passant de 162 en 1997 à 223 en 2006.


Un nombre très élevé de spectateurs dans les salles de cinéma

En 2006, 34,8 millions de spectateurs sont allés en moyenne 5,4 fois au cinéma, soit 61,8 % des français âgés de 6 ans et plus. C'est le plus grand nombre de spectateurs depuis plus de 15 ans. Le public du cinéma s'est ainsi élargi l'année dernière de 1,6 million de spectateurs.
Les Français restent les plus gros consommateurs de cinéma en Europe avec 3,2 entrées en moyenne par habitant et par an, contre 2,8 pour les Espagnols, 2,6 pour les Britanniques, 1,8 pour les Italiens et 1,7 pour les Allemands.


Une production cinématographique stabilisée

Après une année 2005 exceptionnelle, la production cinématographique française se stabilise au niveau moyen observé ces dernières années à 203 films agréés dont 170 films d'initiative française (FIF). Les investissements dans la production cinématographique diminuent de 10,7 % pour atteindre 1 148,47 M€, avec une baisse plus importante des investissements étrangers  (-14,9 %) que des investissements français (-9,0 %). En 2006, 37,4 % des films agréés sont des coproductions avec un ou plusieurs partenaires étrangers de 29 pays différents. La bipolarisation des devis de la production cinématographique persiste. Ainsi, le nombre de films d'initiative française présentant un devis de 4 à 7 M€ diminue de 32,1 % en 2006, alors que ceux ayant un devis à plus de 7 M€ progressent de 15,3 %. Les films à plus de 7 M€ captent 67,7 % des investissements.
Illustrant l'amélioration des conditions de financement de la production cinématographique, le devis moyen des FIF progresse de 5,2 % à 5,27 M€. La structure du financement des films d'initiative française marque une progression du financement des Sofica, des aides régionales et des apports des producteurs, notamment en raison de l'effet de levier généré par le crédit d'impôt.


589 films inédits en salles

En 2006, 589 films inédits ont été distribués en salles soit 7,1 % de plus qu'en 2005. Cela constitue l'offre la plus abondante de films en salles depuis 25 ans. La croissance du nombre de films observée en 2006 résulte d'une progression du nombre de films américains (+25 films) et des films non européens et non américains (+11 films). Alors que le nombre total de copies augmente de 6,9 %, le nombre moyen de copies par film reste stable à 135 copies. Un film français est distribué en moyenne sur 134 copies, un film américain sur 212 copies, un film européen sur 71 copies, un film d'autre nationalité sur 33 copies. 56,2 % des films en première exclusivité sont recommandés Art et Essai (60,2 % en 2005), qui en moyenne sont distribués sur 60 copies. En 2006, 24,9 % des films inédits sortent en salles sur moins de 10 copies et 26,0 % sortent sur plus de 200 copies.


Projection numérique en salles

En 2006, 14 films ont été distribués en numérique. 30 écrans sont équipés de projecteurs numériques (0,56 % du parc de salles).


Stabilité du parc de salles : 5 362 écrans actifs

En 2006, le parc de salles reste stable. Ainsi, 5 362 salles regroupées dans 2 133 établissements ont été actives, soit 12 salles de moins et 17 établissements de moins.  Les 146 multiplexes en exploitation en 2006 réalisent 51,9 % des entrées. Ils représentent 32,0 % des fauteuils et 6,8 % des établissements. En moyenne, les établissements cinématographiques ont réalisé 88 454 entrées en 2006 (670 167 pour un multiplexe).


1 490 films sur les chaînes hertziennes (analogiques)

En 2006, les chaînes de télévision hertziennes analogiques ont diffusé 1 490 films, soit +1,6 %. Toutefois, cette évolution cache un recul de l'offre en première partie de soirée sur les chaînes en clair (-6,5 %) qui atteint son niveau le plus bas depuis 10 ans. En revanche, en 2006, Canal+ diffuse 463 films soit l'offre de films la plus abondante depuis sa création en 1984.
Un tiers des films diffusés sur les chaînes hertziennes analogiques en clair sont des films inédits dont 134 films français, soit 13,0 % de l'offre de ces chaînes.
Les Français ont consommé 57 heures de films à la télévision. Les nouvelles chaînes de la TNT gratuite ont diffusé 488 films.
Les chaînes de télévision ont dépensé 800,6 M€ en achats et préachats de droits de diffusion de films, en diminution de 3,1 %. Le montant des achats de films français est estimé à 379,7 M€ dont 233,1 M€ de préachats.


La vidéo à l'ère de l'enregistrement numérique

L'année 2006 est marquée par une segmentation de plus en plus fine du marché des équipements vidéo, avec le développement de nouveaux matériels qui multiplient les fonctionnalités de lecture et d'enregistrement numérique. 77 % des foyers français sont équipés d'un lecteur de DVD de salon, 11 % d'un lecteur/enregistreur numérique, et 4,2 % d'un lecteur portable de DVD dont les ventes ont doublées en 2006. Les enregistreurs numériques représentent en 2006, un tiers du chiffre d'affaires généré par les ventes d'équipement vidéo soit, pour la première fois, le premier segment en recettes du marché de l'équipement vidéo.


Développement des contenus disponibles en VOD
L'année 2006 a vu le lancement de nombreuses plates-formes de vidéo à la demande (VOD). A la fin 2006, 27 plates-formes proposent un service de VOD dont 6 par IP TV. Les contenus proposés par chacune de ces plates-formes se sont considérablement diversifiés et enrichis. Les politiques commerciales se sont progressivement segmentées, même si les modèles économiques sont encore en test.


Recul des ventes de DVD en 2006

En 2006, le marché de la vidéo est de nouveau en retrait de 7,0 % à 1 658,72 M€. Le DVD capte 1 654,46 M€, soit 99,8 % du marché. Pour la première fois depuis le lancement du DVD, le volume de DVD vendus est en baisse de 3,5 % à 134,9 millions d'unités. En 2006, le prix moyen de vente d'un DVD, à l'unité ou en coffret, connaît une stabilisation à 12,26 € (-2,4 %).
Les recettes des films en vidéo sont en baisse de 13,1% à 872,03 M€. La part de marché des films français s'établit à 22,6 % (196,92 M€). Les films américains génèrent 526,55 M€, en baisse de 18,4 %, et captent 60,4 % du marché.
Le hors film soutient le marché de la vidéo avec une progression de 7,6 % de ses recettes à 737,6 M€. Pour la première fois, les ventes en volume de hors film dépassent celles du film avec 64,82 millions d'unités vendues en 2006, contre 59,58 millions pour le film. Les recettes de la fiction en vidéo progressent de 28,1 % pour atteindre 316,8 M€. Elles connaissent la plus forte progression du marché. La fiction représente 42,9 % des recettes du hors film en vidéo et s'impose comme le genre le plus vendu sur ce segment. Les recettes des fictions françaises représentent 15,0 % des recettes totales de fictions.


La production audiovisuelle : 4 082 heures

Le Cosip a aidé 4 082 heures de programmes en 2006, soit 175 heures de plus qu'en 2005 (+4,5 %). Les devis des œuvres aidées progressent de 11,6 % à 1 352,8 M€. Les apports des chaînes de télévision progressent de 14,3 % à 770,4 M€. L'ensemble des engagements financiers du Cosip s'élève à 202,3 M€ en 2006 (+5,2%). En moyenne, les devis sont principalement financés par les diffuseurs (56,9 %), le Cosip couvrant 15,0 % des coûts de production. La fiction représente 52,7 % des devis, le documentaire 23,8 %, l'animation, 15,9 %, le spectacle vivant 4,8 %.
Le volume de production de fiction se stabilise à 835 heures (-1,4 %) alors que les devis progressent de 9,0 % à 713,6 M€. L'année 2006, est marquée par le retour des unitaires de 90 minutes (+67 heures). Les séries de 90 minutes accusent un recul de 81 heures, comblé par la hausse des séries de 52 minutes (+78 heures). Avec 419 heures en 2006 (+151 heures par rapport à 2005) le volume d'animation enregistre un record historique illustrant le dynamisme du genre en France et à l'international. Cette situation tient aussi au caractère cyclique de la production d'animation.


Les industries techniques : un chiffre d'affaires de 1,25 milliard d'euros en 2005

Pour la première fois, le CNC publie dans son bilan une évaluation économique du secteur des industries techniques du cinéma, de l'audiovisuel et du multimédia. Cette analyse s'appuie sur une étude réalisée par la FICAM. Les industries techniques couvrent un tissu de 472 entreprises dont 80 % réalisent un chiffre d'affaires inférieur à 10 M€. Ce secteur a réalisé en 2005 un chiffre d'affaires de 1,25 milliard d'euros, en progression de 5 % par rapport à 2004. L'activité au profit des chaînes de télévision représente 44,7 % du chiffre d'affaires des prestataires techniques, le cinéma représente 44,2 % de l'activité, la publicité 8,2 % et l'animation 3,1 %.


924 millions d'entrées dans l'union européenne
En 2006, les entrées dans les salles de cinéma de l'Union Européenne connaissent une croissance de 4 % à 924 millions d'entrées. Sur les principaux marchés, la fréquentation progresse de 7,4 % en Allemagne, de 7,6 % en France et plus modestement en Italie (+1,7 %), en revanche elle recule de 4,7 % en Espagne et de 4,9 % au Royaume-Uni.
En 2006, la France demeure le premier marché en Europe en termes d'entrées (188,7 millions d'entrées), devant le Royaume-Uni (156,6 millions), l'Allemagne (136,7 millions), l'Espagne (121,7 millions), l'Italie (107,0 millions). La part de marché du film national progresse dans de nombreux pays pour atteindre 28,5 % en Allemagne, 24,7 % en Italie, 19,0 % au Royaume-Uni et 15,4 % en Espagne.