Après le documentaire Chabrol, l’anticonformiste de Cécile Maistre-Chabrol diffusé dimanche soir, Arte poursuit sa courte exploration de l’œuvre du cinéaste décédé en septembre 2010. Place ce lundi soir, à partir de 20h55, au film Le Boucher dans lequel il met en scène Jean Yanne et Stéphane Audran. Sorti en 1970, ce drame met en scène une jeune institutrice courtisée par Paul « Popaul », le boucher du village qui a repris le commerce de son père après plusieurs années d’absence. Lorsqu’une série de meurtres secoue la région, elle soupçonne son prétendant d’en être l’auteur.
C’est dans le Périgord que Claude Chabrol a tourné ce film qui a révélé Stéphane Audran, sa seconde épouse. Une région choisie notamment pour ses liens avec la personnalité du Boucher incarné par Jean Yanne. « Le Périgord est un foyer préhistorique très important. J’ai besoin de ces évocations préhistoriques pour le film, en particulier tout ce qui concerne Cro-Magnon car j’identifie légèrement le boucher à un être humain un peu primitif (…) J’ai choisi Trémolat car quand j’ai écrit le scénario, j’ai choisi un certain nombre d’impératifs topographiques. Par un hasard miraculeux, j’ai trouvé tous ces impératifs ici », confiait le réalisateur sur le tournage du film, dans un entretien accordé à une télévision locale.
Après ce drame glaçant sur les pulsions meurtrières, Arte diffusera à 22h25 Juste avant la nuit porté par Stéphane Audran et Michel Bouquet. Critique au vitriol de la bourgeoisie de l’époque, ce film met en scène un adultère qui tourne mal. Charles Masson, chef d’entreprise versaillais, étrangle lors d’un jeu sexuel violent sa maitresse, Laura. Cette dernière n’est autre que la femme de son meilleur ami, François. Hanté par la culpabilité, il finit par avouer son crime à ses proches. Claude Chabrol reprend ici les prénoms des personnages de La Femme infidèle. Des personnages incarnés par les mêmes acteurs. « Sondant les profondeurs de l’âme humaine avec une fascinante acuité, Chabrol met aux prises cette irrépressible exigence de justice avec les dissimulations d’une bourgeoisie effrayée par la souillure du scandale », souligne Arte.
