Des films de patrimoine restaurés à découvrir au Festival d’histoire de l’art

Des films de patrimoine restaurés à découvrir au Festival d’histoire de l’art

06 juin 2019
Cinéma
Michel Piccoli dans Adieu Bonaparte
Michel Piccoli dans Adieu Bonaparte MISR International Films / Collection Cinémathèque française
Du 7 au 9 juin, le Festival d’histoire de l’art de Fontainebleau fait redécouvrir des films de patrimoine. L’occasion de faire dialoguer des œuvres autour du thème de cette 9e édition : le Peuple.

Organisé par le ministère de la Culture, l’Institut national d’histoire de l’art et le Château de Fontainebleau depuis 2011, le Festival de l’histoire de l’art de Fontainebleau réunit historiens, étudiants et curieux autour d’une passion commune. Pendant trois jours, le public découvre toute la richesse des arts, de l’architecture aux arts numériques, de la bande dessinée aux contes, de la peinture au cinéma, à travers plus de 300 manifestations gratuites dans la ville impériale.

Conférences, concerts, expositions, projections, lectures et rencontres rythment le festival, qui invite chaque année un pays à venir présenter ses recherches sur l’art. Cette 9e édition met à l’honneur les pays nordiques et propose ainsi une programmation dédiée au Danemark, à la Finlande, à l’Islande, à la Norvège et à la Suède.

L’Argent du Judas en ciné-concert

A cette occasion, un ciné-concert inédit autour de L’Argent de Judas du cinéaste suédois Victor Sjöström est organisé samedi 8 juin à 18h30. Longtemps considéré comme perdu, ce film muet réalisé en 1915 a été retrouvé et restauré en 4 k par le CNC, avec le concours du Svenska Filminstitutet.

Ce moyen métrage de 36 minutes est l’histoire d’un chômeur qui, peinant à joindre les deux bouts, se résout à trahir son ami injustement accusé de meurtre contre un peu d’argent. La projection sera accompagnée par la musique de Johann Percival et Nicolas Setton interprétée en direct.

Parmi les œuvres de la section cinéma du festival - dont la thématique retenue cette année est Le Peuple -, Adieu Bonaparte de Youssef Chahine. Restaurée dans le cadre de l’aide à la numérisation et la restauration des films de patrimoine, cette fresque historique, sélectionnée au Festival de Cannes en 1985, a pour toile de fond la campagne napoléonienne. En tête d’affiche, Michel Piccoli, dans le rôle du général Caffarelli, un amoureux des sciences et du peuple égyptien qui s’oppose à un Bonaparte austère et ambitieux, interprété par Patrice Chéreau.

Des films restaurés par le CNC

Autre fresque historique, La Marseillaise de Jean Renoir, diffusée le dimanche 9 juin dans sa version numérisée (la numérisation a été réalisée à partir de la restauration menée par le CNC le cadre du plan nitrate). Sorti en salles en 1938, ce film sur la Révolution française met en scène un bataillon de volontaires qui s’apprêtent à rallier la capitale depuis la cité phocéenne pour précipiter la chute du régime. La projection est précédée de la conférence « Quand représenter la Marseillaise n’était pas permis » et d’un concert-lecture sur « La Marseillaise, et autres variations ».

Considérant le cinéma comme un lieu de rencontre, le Festival de l’histoire de l’art met en avant des œuvres qui témoignent de la diversité des pratiques artistiques mais aussi des contextes historiques et politiques. Ainsi, deux films issus des collections de la Cinémathèque d’Afrique, qui traitent du déracinement et de la migration, sont au programme de cette édition.

Réalisé en 1955, le documentaire Afrique sur Seine de Paulin Soumanou Vieyra et Mamadou Sarr raconte la vie d’étudiants Africains à Paris, leurs rencontres et la nostalgie qu’ils éprouvent loin de leur terre natale. Cabascabo (1969) du nigérien Oumarou Ganda offre une réflexion sur l’identité coloniale à travers les péripéties d'un ancien tirailleur d'Indochine de retour dans son village natal. Ces deux films ont bénéficié du plan de restauration initié par l’Institut français et le CNC, sous l’égide du Comité pour le Patrimoine cinématographique africain.