Des programmes audiovisuels ambitieux pour sensibiliser le jeune public à la musique classique

Certains conduisent une véritable politique audiovisuelle, rendant ainsi accessibles du grand public de formidables interprétations d’œuvres majeures du répertoire. Cependant, les captations de concert ne sont pas toujours adaptées aux attentes et goûts très affirmés des enfants de 3 à 12 ans. Alors comment imaginer des programmes audiovisuels à même d’intéresser le jeune public à la musique classique ? 

Mettre la musique au coeur du re?cit : des programmes de re?fe?rence et des œuvres inspire?es 

Ce sont les contes musicaux tels que Fantasio ou Piccolo et Saxo et les livres-disques de la collection du Petit Menestrel qui ont inspiré la société Camera Lucida au moment de concevoir ses trois premiers programmes musicaux mêlant fiction, animation et images de l’orchestre au travail. Le Carnaval des animaux, Pierre et le Loup ou encore Les 4 Saisons d’Antoine ont été réalisés pour être à la fois des films portés à l’antenne, mais aussi des objets qui pourraient perdurer et permettre aux enfants de se replonger à loisir dans les œuvres : DVD, livres- disques et surtout applications interactives sur tablette. 

Mais au-delà de leurs usages possibles, c’est surtout le grand soin apporté à la musique et la qualité de l’animation qui ont fait le succès de ces trois objets atypiques, régulièrement reprogrammés, diffusés en public, utilisés dans les écoles en Europe ou Amérique latine et présentés dans de très nombreuses médiathèques. Dans Pierre et le Loup, avec François Morel en narrateur, ce sont les musiciens de l’Orchestre National de France et Daniele Gatti qui donnent vie à l’histoire, en interprétant la musique bien sûr, mais aussi en incarnant les personnages. La musique de Prokofiev est ici au cœur du processus créatif, elle sous-tend l’écriture du scénario, porte la dramaturgie, et se donne à voir à travers les animations, notes et signes typographiques qui font vivre la partition. 

Des chefs d’orchestre engagés pour atteindre des publics éloignés de la musique classique  

Des programmes ambitieux, compliqués à monter, reposant sur la complicité de très grands chefs d’orchestres, partenaires peu familiers des contraintes de production pour la télévision (et encore moins pour le jeune public), mais capables de beaucoup d’audaces pour que la musique prenne toute sa place dans la vie, l’esprit, le cœur et l’emploi du temps des plus jeunes.

Ainsi, dans Max et le Maestro, série d’animation de 52 épisodes de 13’ de Monello Productions proposée sur France Télévisions à partir du printemps 2018, Daniel Barenboim devient un personnage de dessin animé aussi fantaisiste que brillant. Il donne à Max, jeune rappeur de 11ans, l’envie de découvrir la musique classique et d’en faire son métier. Des extraits de pièces interprétées par le Maestro lui-même, des éléments de théorie musicale, des animations drôles, au service d’une histoire de désintimidation culturelle racontée à hauteur d’enfant : l’idée est ici de permettre l’identification et de semer des références, des graines joyeuses de curiosité musicale qui pourraient germer à l’âge adulte, et transformer de jeunes spectateurs en auditeurs sensibles. 

Pour mettre en image les Symphonies de Beethoven (diffusion prévue en 2020 pour les 250 ans du compositeur), l’équipe de Camera Lucida s’est lancée dans un projet international, en invitant Gustavo Dudamel à devenir lui aussi un personnage animé. En dirigeant son orchestre, il fait s’envoler les Sonidos, notes de couleur convoquant un univers onirique répondant à la puissance des évocations musicales. Les films et l’application devraient être disponibles pour les 250 ans du compositeur en 2020. 

Le carnaval des animaux 

Les 4 saisons d'antoine