La Cinémathèque française rend hommage au néoréalisme italien

La Cinémathèque française rend hommage au néoréalisme italien

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Rome ville ouverte (c)D.R

Jusqu’au 12 juin, la Cinémathèque Française propose une rétrospective de 20 films incontournables du néoréalisme italien, mouvement-clé qui a préfiguré la Nouvelle Vague française et le Nouvel Hollywood.


« Difficile d’affirmer que le néoréalisme fut une « école » ou un mouvement, écrit Bernard Benoliel, directeur de l’action culturelle et éducative de la Cinémathèque, dans le texte de présentation de la rétrospective. Ce fut surtout un moment dans l’histoire de l’Italie et de sa représentation. »

Né pendant la Seconde Guerre mondiale et bâtit sur ses ruines encore brûlantes, le néoréalisme italien a fait le pari du réel pour envisager la fiction. Le cinéma ne pouvait plus se tenir éloigné de l’actualité : il devait représenter le monde autrement, sans forcément en passer par un réenchantement trop artificiel. Les néoréalistes filment la misère, la rue et les ruines ; « La vie telle qu’elle est et non comme on voudrait qu’elle soit », expliquait Roberto Rossellini. Son Rome, ville ouverte (1945), l’histoire d’un groupe d’Italiens sous l’occupation nazie en 1944, film-manifeste de cette révolution esthétique, ouvre la rétrospective ce lundi 30 mai à 20h30.

Le néoréalisme s’envisage donc comme un espace de liberté pour des cinéastes, soudain libérés des contraintes voulues par la société – et le fascisme en particulier –, déjouant les figures imposées : structures narratives linéaires, morale acceptable, décors bourgeois, etc…  Ces œuvres arrivées trop « tôt » après les ravages de la guerre, n’ont d’abord pas rencontré le succès dans leur pays, avant de devenir des jalons incontournables de l’histoire du cinéma italien, mais aussi mondial.

En proposant « 20 indispensables », la Cinémathèque Française offre la possibilité au spectateur d’appréhender par lui-même cet « instant décisif » du cinéma et de remonter le fil de son histoire : d’Ossessione (Les Amants diaboliques) de Luchino Visconti (1943) à L’Amour à la ville, film à sketches co-réalisé entre autres par Federico Fellini et Michelangelo Antonioni (1953), en passant par Vivre en paix de Luigi Zampa (1947), Sans pitié d’Alberto Lattuada (1948) ou encore Le Voleur de bicyclette (1948) et Umberto D. (1952) de Vittorio De Sica.

Néoréalisme : 20 indispensables ! Du 30 mai au 12 juin à la Cinémathèque française.