La Cinémathèque projette l’œuvre prolifique d’Hiroshi Shimizu

La Cinémathèque projette l’œuvre prolifique d’Hiroshi Shimizu

Hiroshi Shimizu a réalisé plus de 150 films au cours de sa carrière.
Hiroshi Shimizu a réalisé plus de 150 films au cours de sa carrière.
Le contemporain oublié d’Ozu fait l’objet d’une rétrospective à la Cinémathèque et à la MCJP jusqu’au 20 juin. La cinquantaine de films au programme ne représente qu’une part de l’œuvre monumentale du cinéaste, réalisateur emblématique de l’âge d’or du cinéma japonais.

Jamais une rétrospective d’une telle ampleur n’avait été dédiée à l’œuvre d’Hiroshi Shimizu, hors des frontières nippones. Relativement méconnu en Occident et même dans son propre pays, le réalisateur et scénariste japonais est mis à l’honneur par la Cinémathèque française et la MCJP (Maison de la Culture du Japon à Paris) jusqu’au 20 juin. Malgré l’ambition de cet hommage, la cinquantaine de films projetés ne représente qu’un petit tiers de la gargantuesque filmographie de Shimizu. Ami et collègue de Yasujiro Ozu, le natif de la préfecture côtière de Shizuoka commence sa carrière en tant que projectionniste, puis assistant-réalisateur pour les studios Kamata au début des années vingt. Il réalise son premier long métrage Au-delà du col en 1924 et se spécialise dans les films historiques et les drames bourgeois. 

Son importance aux studios Shochiku lui permet peu à peu de s’éloigner des sujets conventionnels, afin de mettre en lumière les injustices sociales qui affligent le Japon de l’époque. S’orientant de plus en plus vers les comédiens amateurs et les décors naturels, Shimizu aborde des sujets tabous autour de la condition des femmes (mariage forcé, prostitution, viol…) dans ses films muets.  Ses comédies les plus acclamées affichent elles aussi une réalité sociale accablante, à l’instar de son road-movie Monsieur Merci, anatomie d’un Japon rural frappé par la Grande Dépression. La dernière partie de sa fructueuse carrière s’articulera autour du sujet de l’enfance. A l’écran évidemment, mais aussi dans la vraie vie, allouant une partie de sa fortune au recueil des orphelins de la Deuxième Guerre mondiale. Les projections de la cinémathèque s’accompagneront de la conférence Qui êtes-vous Hiroshi Shimizu ? animée par le directeur adjoint de la MCJP, Fabrice Arduini. Une incursion dans l’univers du cinéaste, disparu en 1966, au travers de ses écrits autobiographiques et de sa relation de concurrence amicale avec Ozu. 

Bande-annonce de la rétrospective Hiroshi Shimizu (La Cinémathèque française)