Le cinéma de Richard Brooks sur les écrans de la Cinémathèque à Paris

Le cinéma de Richard Brooks sur les écrans de la Cinémathèque à Paris

15 septembre 2021
Cinéma
Burt Lancaster dans Elmer Gantry, diffusé en ouverture de la rétrospective Richard Brooks à la Cinémathèque.
Burt Lancaster dans Elmer Gantry, diffusé en ouverture de la rétrospective Richard Brooks à la Cinémathèque. United Artists
Réalisateur hors-système et exigeant, surtout connu pour une poignée de chefs-d'œuvre à l'instar d'Elmer Gantry et De Sang-Froid, le cinéaste américain Richard Brooks (1912-1992) fait l'objet d'une rétrospective à la Cinémathèque française - jusqu'au 16 octobre.

En dépit de plusieurs succès populaires et d'estime dans les années 1960, le cinéma de Richard Brooks reste relativement inexploré. Une injustice balayée par une rétrospective exhaustive de son œuvre à la Cinémathèque, à Paris, jusqu'au 16 octobre. Après avoir fait les beaux jours de la MGM avec diverses adaptations de classiques de la littérature (Les frères Karamazov, La Chatte sur un toit brûlant...), Richard Brooks prend une certaine distance avec les studios hollywoodiens et donne à Burt Lancaster un des meilleurs rôles de sa carrière. Avec Elmer Gantry, projeté en ouverture de la rétrospective dans la soirée du 15 septembre, Brooks adapte le roman de Sinclair Lewis en dirigeant Lancaster en saoulard charismatique, devenu prédicateur véreux au sein du mouvement "revivalist" américain. Leur deuxième et dernière collaboration, Les Professionnels, s'imposera aussi comme un monument du western brutal, au même titre que La Horde Sauvage de Peckinpah. 

C'est un autre western, moins connu, que l’historien du cinéma Patrick Brion commentera pour les spectateurs de la Cinémathèque française. Auteur du livre Richard Brooks : points de vue, l’écrivain reviendra samedi 18 septembre sur La Dernière chasse, long métrage cru à la sensibilité écologiste affirmée. Réfractaire aux critiques et à l'interventionnisme des studios, Brooks était également connu pour sa paranoïa, notamment autour des scripts de ses films. Il aurait un jour déclaré de son ton lapidaire caractéristique : "It's my fucking movie and I'm gonna make it my way » (c’est mon putain de film et je vais le faire exactement comme je l’entends). Mais Brooks, scénariste de l'écrasante majorité de ses réalisations, était avant tout un amoureux de littérature et d’écriture, comme le rappelle, à jamais, son épitaphe : "Au commencement était le mot".