L’image de la semaine : Charles Gérard nous a quittés

L’image de la semaine : Charles Gérard nous a quittés

20 septembre 2019
Cinéma
Charles Gérard dans Les Ringards de Robert Pouret
Charles Gérard dans Les Ringards de Robert Pouret Films de l'Alma - DR - TCD - Société Française de Production
Second rôle magnifique pour Claude Lelouch, ami le plus proche de Jean-Paul Belmondo, l’acteur est mort ce 19 septembre, à 96 ans.

Lorsque des journalistes interviewaient Charles Gérard, la conversation basculait toujours sur Jean-Paul Belmondo. L’acteur aurait pu en prendre ombrage mais non, Charles Gérard était comme ça : humble, généreux et toujours prêt à célébrer les amis plutôt que lui-même. Pour raconter Gérard, éternel second rôle du cinéma français récurrent chez Claude Lelouch (20 films ensemble dont les sommets Le Voyou, La Bonne Année, L’Aventure c’est l’aventure, Les Uns et les autres…), il faut donc passer par l’imposante figure de Belmondo.

Leur rencontre s’est jouée sur un ring à la fin des années 40. Charles Gérard, d’origine arménienne, né Noubar Adjémian, a quitté Istanbul, sa ville natale, quelques années auparavant. Un soir à Paris face à Belmondo il reçoit une gauche en plein visage. Le nez est cassé, une amitié est née. Les deux hommes ne se quittent plus. Belmondo charme tout le monde, créé l’évènement partout où il passe. Gérard suit et profite de chaque instant. Il ambitionne d’abord de devenir cinéaste. Ce qu’il sera. Il signe en 1958 son premier long métrage Une balle dans le canon co-réalisé avec Michel Deville puis L’Ennemi dans l’ombre écrit par Pascal Jardin ou encore A couteaux tirés, toujours avec Jardin. En 1966, il réalise même un court métrage documentaire à la gloire de son « grand ami », baptisé La Bande à Bebel avec Michel Drucker au scénario.  Mais c’est bien sûr en tant qu’acteur que Charles Gérard va imposer son indécrottable bonhommie.

Ses vrais débuts d’acteur, il les doit à Claude Lelouch avec la comédie policière Le Voyou en 1970 où apparait son personnage de Charlot, sorte de clown patibulaire qui ne ferait pas de mal à une mouche. Charlot c’est le bon type, sympa, généreux et gentiment ahuri. Charlot apparaîtra à de nombreuses reprises dans le cinéma de Claude Lelouch devenant ainsi une sorte de signature. Son sommet est sans aucun doute la séquence dans la voiture dans L’Aventure c’est l’aventure (1977) où il essaie de convaincre Lino Ventura qu’il parle couramment anglais. Avec Belmondo, il tournera dans plusieurs films dont L’Incorrigible de Philippe de Broca (1973), L’Animal de Claude Zidi (1977) ou encore Flic ou voyou (1979). Il a également croisé les caméras de Claude Pinoteau, Francis Veber, Elie Chouraqui et Pascale Pouzadoux.