Qu’ont en commun le paysagiste et le cinéaste, au delà de l’amour du beau, du poétique ? Ils ont une même obsession pour le cadre. Cela commence souvent par les mouvements subtils de quatre doigts qui cherchent le bon espace, le périmètre le plus juste. Le premier y fera entrer des arbres, des buissons, des perspectives végétales. Le second y fera entrer la trame de son récit et la silhouette de ces personnages. Mais l’idée est la même : trouver le cadre juste, et dire au spectateur : regardez, c’est là que ça se passe.
C’est autour de cette idée séduisante, de ce rapprochement devenu évident, qu’a été conçu « Paysages de cinéma », installation imaginée et produite par Emergence pour Jardins ouverts 2021, à l’initiative de la région I'île-de-France A l’heure de sa deuxième édition, l’installation retrouve le Domaine National de Saint-Cloud, pour un parcours en cinq étapes ou escales. A chaque arrêt, un cadre vide évoquant l’écran de cinéma propose des angles de vue sur le parc et ses environs. Conçus par le designer Vincent Dupont-Rougier, ces rectangles qui découpent le paysage offrent une expérience du cadrage cinématographique. A chaque visiteur de choisir ensuite ses propres angles de vue… Des enceintes disposées au pied de chaque cadre diffusent des sons de cinéma. Cinq réalisateurs de cinéma, de radio ou de podcasts ont été invités à s’emparer du dispositif. Ainsi la réalisatrice Caroline Vignal, qui propose un montage original de la bande son de son film Antoinette dans les Cévennes. Plus loin, grâce à la productrice Laurence Braunberger, le visiteur est invité à se plonger dans l’écoute en plein-air de l’intégralité de la bande-son de Partie de campagne de Jean Renoir. Se noue alors un étonnant dialogue entre deux patrimoines collectifs : notre mémoire cinématographique et notre héritage paysager…
du 3 juillet au 29 aout
