Le rideau est tombé ce vendredi 23 mai sur l’un des prix les plus engagés du Festival de Cannes : L’Œil d’or. La récompense, qui distingue chaque année un documentaire en sélection officielle, a été attribuée à Imago, premier long métrage signé Déni Oumar Pitsaev. Ce film intimiste et engagé, présenté à la Semaine de la Critique, est le premier film tchétchène à entrer dans une sélection cannoise. Il raconte le retour en Géorgie de son auteur, exilé en France depuis plusieurs années, et interroge avec force les notions d’identité, de mémoire et de déracinement. Soutenu par le CNC (Soutien au scénario, aide à l'écriture et Avance sur recettes avant réalisation), Imago est une coproduction Triptyque Films.
Dans un autre registre, mais tout aussi politique, le prix spécial du jury, décerné à l'occasion du 10e anniversaire de L’Œil d’or en présence de Julian Assange, a été attribué à Eugene Jarecki pour The Six Billion Dollar Man. Le réalisateur américain y brosse un portrait saisissant de Julian Assange, fondateur de WikiLeaks, et retrace son combat contre l’extradition vers les États-Unis. Une plongée dans les enjeux de la transparence, de la liberté d’informer, et des dérives du pouvoir.
Créé en 2015 par la Société civile des auteurs multimédia (Scam) à l’initiative de Julie Bertuccelli, en collaboration avec Thierry Frémaux, L’Œil d’or – Le prix du documentaire fête cette année son 10e anniversaire, avec le soutien de l’INA. Doté de 5 000 €, le prix distingue un documentaire présenté en sélection officielle ou dans l’une des sections parallèles du Festival de Cannes.
Pour cette édition 2025, le jury était composé, aux côtés de Julie Gayet, de la réalisatrice Carmen Castillo, de la productrice Juliette Favreul-Renaud, du directeur de la Cinémathèque suisse Frédéric Maire et du comédien et chanteur Marc Zinga.
L’an dernier, L’Œil d’or avait récompensé ex æquo Ernest Cole, photographe de Raoul Peck et Les Filles du Nil de Nada Riyadh et Ayman El Amir.