Pourquoi le Cinéma de l’Imaginaire de Douchy-les-Mines accueille un Ciné Soupe

Pourquoi le Cinéma de l’Imaginaire de Douchy-les-Mines accueille un Ciné Soupe

02 novembre 2018
Ciné soupe
Ciné soupe Les Rencontres audiovisuelles

Situé au Centre des arts et de la culture de Douchy-les-Mines (Nord), le Cinéma de l’Imaginaire accueillera le 23 novembre un Ciné Soupe mêlant gastronomie et courts métrages. Un rendez-vous qui s’inscrit dans sa volonté d’être un vecteur de lien social.


Découvrir des courts métrages du monde entier avant de partager, avec le reste du public, un bol de soupe. C’est le concept étonnant du Ciné Soupe, un festival itinérant qui parcourt les routes de la région Hauts-de-France. Parmi les cinémas qui proposeront cette séance mêlant découverte du format court et gastronomie, figure l’Imaginaire de Douchy-les-Mines.

En partenariat avec la médiathèque de la ville et Les Rencontres audiovisuelles (l’association organisant ce festival), le cinéma accueillera le public le 23 novembre pour ce Ciné Soupe. Une première pour ce lieu culturel, les séances étant auparavant organisées dans la médiathèque. Pour le cinéma, ce festival est l’occasion de « faire découvrir autre chose » aux spectateurs, précise Justine Decoster, du service culturel de la ville gérant le Centre des arts et de la culture. L’idée même de consacrer une soirée au court métrage s’inscrit dans la ligne éditoriale de ce lieu ouvert en 2013. Le cinéma projette en effet régulièrement, en avant-séance, des œuvres de format court.

Chaque séance de Ciné Soupe se conclut avec, comme son nom l’indique, une dégustation de soupe. Cet aspect gastronomique et convivial correspond à l’ADN de ce cinéma, qui ambitionne d’être un véritable lieu de vie pour les habitants. L’Imaginaire organise ainsi régulièrement des séances Ciné Agora, « avec un débat et une petite collation » ou Ciné Live, « avec une petite partie concert avant un film ». « On est toujours dans la démarche d’apporter plus qu’un film, souligne Justine Decoster. Nous avons beaucoup de dispositifs mis en place pour favoriser échanges et débats. C’est vraiment dans l’idée de voir un film et de donner la possibilité à chacun de s’exprimer ensuite. »

Le Ciné Soupe s’inscrit ainsi dans la volonté du cinéma d’être un vecteur de lien social au sein de Douchy-les-Mines. Un objectif qui résonne avec l’histoire économique et culturelle de la commune abritant un peu moins de 10 800 habitants. « A partir des années 1970, il y a eu des fermetures d’usines. La ville a décidé d’investir une grande partie de son budget dans la culture, pour offrir des loisirs à des tarifs attractifs aux habitants qui venaient de perdre leur emploi et leur permettre de se changer les idées. Et tout ça avec une visée d’éducation populaire et d’éducation à l’image », précise-t-elle.

Comme les nombreuses séances spéciales organisées par ce cinéma labellisé art et essai, le Ciné Soupe va permettre de se rassembler et de « créer du lien entre des personnes qui ne se seraient pas forcément rencontrées ailleurs ». Ce rendez-vous sera également un vrai moment de découverte pour le public. « C’est l’occasion de voir des courts métrages faits de différentes manières et venus de différents pays », précise Justine Decoster. L’aspect économique, quant à lui, n’est pas le moteur poussant le cinéma à proposer ce genre de programmation. « On a rarement des salles pleines pour le Ciné Débat. Il y a parfois 20, 30, 40 personnes ou plus. Ce n’est pas dans l’idée de faire du bénéfice », conclut-elle.

Le court métrage à l’honneur avec le Ciné Soupe

Pour sa 16ème saison, le festival itinérant Ciné Soupe se rendra cette année dans une cinquantaine de villes, aussi bien en région Hauts-de-France qu’en Belgique. La partie française est gérée par l’association Rencontres audiovisuelles qui a également une salle à Lille, L’Hybride, un « lieu de réhydratation culturelle ». C’est d’ailleurs dans cette ville qu’est né le Ciné Soupe. « L’association a développé un festival de courts métrages à Lille. Elle s’est dit petit à petit qu’il était intéressant de le proposer en région car c’est un format peu visible », raconte Nora Engler, coordinatrice de Ciné Soupe.

« Pour la soupe, l’idée était d’avoir un moment convivial, d’échange avec le public. On s’est dit que la soupe allait bien avec l’hiver », ajoute-t-elle sur ce festival qui se déroule entre septembre et juin. La programmation est choisie par un comité rassemblant trois membres de Rencontres Audiovisuelles et un de l’association belge chargée de l’événement chez nos voisins. Les films présentés sont représentatifs de « la création contemporaine dans sa diversité ». « Il y a différentes nationalités représentées et des genres variés, du clip au documentaire, en passant par l’animation et la fiction ». « Nous proposons la prestation aux communes et elles sont libres de faire payer ou pas », conclut Nora Engler.