Guide des raretés à découvrir au Festival Play it again !

Guide des raretés à découvrir au Festival Play it again !

02 avril 2019
Cinéma
Embrasse-moi idiot
Embrasse-moi idiot Mirisch Company - Swashbuckler Films
Le Festival Play it again! qui s’ouvre le 3 avril présente les films d’hier dans les salles d’aujourd’hui.  Pour célébrer ses cinq ans d’existence, voici un petit avant-goût des pépites à découvrir ou à revoir.

Embrasse-moi, idiot (1964)

Il ne faut pas rater l’occasion de voir sur grand écran des incontournables du 7ème art comme Embrasse-moi idiot, chef d’œuvre de Billy Wilder, maître de la comédie américaine, qui défia la morale. En effet, pour séduire un crooner sur le retour, un couple de compositeurs décide de saboter sa voiture. Obligé de passer la nuit chez l’un d’eux, il pourra écouter leurs chansons. Mais le parolier craignant que le chanteur séduise sa femme, il la remplace par une prostituée locale. Au départ, Billy Wilder envisageait pour ce film le trio Marilyn Monroe - Dean Martin - Peter Sellers. Mais Marilyn Monroe meurt en 1962 et Peter Sellers ne peut terminer le tournage, victime d’un incident cardiaque… Tout cela pesa sur la sortie du film, fustigé par les ligues de la vertu, qui ne supportaient que deux femmes s’offrent au même homme.

La Strada (1954)

Il faut prendre la route avec Gelsomina, l’héroïne de La Strada de Federico Fellini au son des envolées lyriques de Nino Rota. Giulietta Masina y interprète son plus beau rôle, celui d’une jeune femme naïve et généreuse, vendue par sa mère à un bateleur de foire brutal et obtus, Zampano, qui présente un numéro de briseur de chaînes sur les places publiques. Le couple sillonne l’Italie menant la rude vie des forains. Pour Martin Scorsese : « Fellini redécouvrait sans cesse le cinéma, explorant ses qualités uniques qui distinguent le cinéma des autres arts. »

 

Yentl (1983)

Barbra Streisand transpose une nouvelle d’Isaac Bashevis Singer pour nous conter l’histoire de Yentl, une jeune juive érudite éprise des livres qui décide de se travestir en homme pour continuer à étudier la Bible dans l’Europe de l’Est du début XXe siècle. Le tout en chansons et sur une musique de Michel Legrand. Il a fallu quatorze ans de batailles pour que la comédienne qui réalise là son premier film parvienne à porter à l’écran cette histoire. Pour elle, Michel Legrand a composé une partition très lyrique qui vient se substituer aux monologues intérieurs de l’héroïne, dans laquelle la chanteuse donne toute la puissance de sa voix.


Le Vieil homme et l’enfant (1966)

Claude Berri nous raconte dans Le Vieil homme et l’enfant l’histoire tendre et drôle d’un jeune juif caché à la campagne et d’un vieux papy antisémite (extraordinaire Michel Simon) qui vont apprendre à se connaître durant l’Occupation. Cette histoire d’amitié improbable trouve son origine dans les propres souvenirs de Claude Berri qui passait là au long métrage pour la première fois après avoir remporté l’Oscar du court métrage avec Le Poulet.

Rue des cascades (1963)

Dans le Belleville des années 1960, Rue des cascades de Maurice Delbez montre le racisme de la France de l’époque. A sa sortie, cette histoire d’amour multi-raciale en butte aux préjugés des gamins, sort sous le manteau dans une seule salle. Trop audacieuse, cette évocation du Paris populaire laissera son réalisateur ruiné. Dès lors Maurice Delbez -par ailleurs réalisateur du plus classique A pied, à cheval et en voiture- ne signera plus un film de son nom. Le trésor maudit est enfin visible.