Le festival de Deauville en cinq temps forts

Le festival de Deauville en cinq temps forts

04 septembre 2019
Cinéma
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Grease
Grease Paramount - Robert Stigwood Organization (RSO) - Allan Carr Production - T.C.D
Du 6 au 15 septembre, le Festival du Cinéma Américain de Deauville fête sa 45ème édition. Retour sur cinq années qui ont marqué son histoire.

1975 - Les premiers pas

« Montrer au public français, sans ostracisme et sans parti pris, des films que seuls quelques privilégiés ont découverts à New York ou à Los Angeles » : voilà le but d’André Halimi et Lionel Chouchan lorsqu’ils décident de créer un festival du film américain à Deauville. La seule manifestation du genre dans toute l’Europe. Du 3 au 7 septembre, douze films y sont projetés sans compétition, ni jury. L’éclectisme y est de rigueur puisqu’on y découvre aussi bien Jonathan Livingston, le goéland de Hall Barlett, accompagné par la célèbre B.O. de Neil Diamond, Nashville de Robert Altman, Guerre et amour de Woody Allen que Supervixens du provocateur Russ Meyer. Mais aucune équipe de film ne fait le déplacement. Ce festival américain reste très franco-français pour son inauguration.

1977- Star Wars et Vincente Minnelli sur les planches

Après deux années où les talents américains ont brillé par leur absence, le duo Chouchan-Halimi opte pour une nouvelle stratégie : inviter des grands noms de l’âge d’or hollywoodien et leur rendre hommage pour qu’à leur retour au pays, ils fassent la promotion de la manifestation. Vincente Minnelli – qui a signé un an plus tôt l’ultime film de sa carrière, Nina, avec sa fille Liza et Ingrid Bergman – est l’un des premiers à être honorés avec Gregory Peck (qui vient de triompher avec La Malédiction de Richard Donner) et Sydney Pollack (qui y présente Bobby Deerfield). En parallèle, Deauville poursuit sa politique d’avant--premières françaises événements de films américains attendus. Et fait salle comble avec un certain Star Wars pour lequel Harrison Ford débarque à Deauville en train, sans être le moins du monde importuné par des hordes de fans. Ses prochaines visites sur les planches seront bien différentes…

1978 - La folie John Travolta

Cette année-là, Deauville continue de célébrer avec bonheur le Hollywood d’hier (King Vidor, Gloria Swanson…) mais fait l’événement avec celui d’aujourd’hui et la présentation du Grease de Randal Kleiser. Inconnu un an plus tôt avant d’être révélé par La Fièvre du samedi soir de John Badham, John Travolta fait le voyage et crée une émeute à chacun de ses déplacements dans la ville. Cette ambiance survoltée oblige les organisateurs à engager pour la première fois des gardes du corps afin d’assurer la sécurité rapprochée des stars. Cette exception deviendra vite la règle.

1995 - Place à la compétition

Alors que le festival fête ses 20 ans, une nouvelle ère s’ouvre. Les fondateurs accueillent à leurs côtés Bruno Barde qui les persuade que l’avenir de Deauville doit passer par le cinéma indépendant et plus seulement les blockbusters. Pour mettre en valeur ce pan de la production hollywoodienne, il décide de changer l’un des éléments fondateurs de la manifestation en créant une compétition. Et face aux Frères McMullen d’Edward Burns ou Swimming with Sharks de George Huang avec Kevin Spacey, Ça tourne à Manhattan de Tom DiCillo est choisi par le jury présidé par Andreï Kontchalovski comme le premier gagnant de ce Grand Prix qui couronnera par la suite Dans la peau de John Malkovich de Spike Jonze, Hedwig and the Angry Inch de John Cameron Mitchell, Les Bêtes du sud sauvage de Benh Zeitlin ou encore Whiplash de Damien Chazelle.

2003 - Les documentaires à l’honneur

A quelques éditions de son trentième anniversaire, Deauville continue de s’élargir. Bruno Barde et son équipe décident d’y créer une nouvelle section « Les Docs de l’Oncle Sam », entièrement dédiée aux documentaires. Pour cette première édition, deux grands noms d’Hollywood sont au programme. Oliver Stone présente Persona non grata autour du conflit israélo-palestinien et Jonathan Demme signe avec Jean Dominique, The Agronomist un portrait de Jean Dominique, journaliste militant haïtien assassiné trois ans plus tôt. Cette nouvelle section part sur de bonnes bases et connaîtra un de ses sommets en 2012 avec Sugar Man de Malik Bendjelloul, évocation du parcours du musicien américain Sixto Rodriguez qui sera récompensée d’un Oscar, quelques mois après sa présentation normande.