Quand la bande dessinée inspire le cinéma

Quand la bande dessinée inspire le cinéma

08 février 2019
Monica Belluci et Alain Chabat dans Astérix et Obélix Mission Cléopâtre
Monica Belluci et Alain Chabat dans Astérix et Obélix Mission Cléopâtre Renn Productions - StudioCanal - DR

Astérix, Tintin, Bécassine, Spirou… Retour sur les adaptations de BD francophones qui ont marqué le 7ème art.


La plus populaire : Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre (2002)

Le petit Gaulois de Goscinny et Uderzo a eu droit à une quinzaine d’adaptations différentes au cinéma, en animé et prises de vues réelles. Mais celle qui a marqué le box office à tout jamais, c'est la version d'Alain Chabat. L'ancien « Nul » propose une vision moderne, déjantée et particulièrement drôle du voyage d'Asterix et Obélix en Égypte. Preuve d'un énorme succès populaire, le film a réalisé 14 millions d'entrées en France (et 25 millions dans le monde).

La plus ancienne : Bécassine  (1940)

78 ans avant le film de Bruno Podalydès, sorti l'an dernier, le réalisateur Pierre Caron donnait vie à la jeune fille naïve imaginée en 1905 par Joseph Pinchon et Jacqueline Rivière. La toute première adaptation du  9e art par le 7e art ! C'est la jeune Paulette Dubost, vue dans La Règle du jeu de Jean Renoir, qui jouait alors Bécassine, cuisinière de la marquise de Grand-Air, soupçonnée d'avoir volé des bijoux...

La plus futuriste : Immortel, ad vitam (2002)

Chose rare, l'auteur Enki Bilal a adapté lui-même sa trilogie Nikopol (parue entre 1980 et 1993) dans un film étourdissant, notamment d'un point de vue technique. Son long-métrage (au budget conséquent) est un mélange ambitieux de prises de vues réelles, d'images numériques et de motion capture (par le studio français Quantic Dream), un procédé encore très peu utilisé à l'époque. Le réalisateur livre ainsi un film de science-fiction unique en son genre, visuellement très proche des BD d'origine, et réussissant de manière spectaculaire l'immersion du spectateur dans un New York futuriste à couper le souffle.

La plus internationale : Largo Winch (2008)

Tomer Sisley se retrouve dans la peau du personnage créé par l'écrivain belge, Jean Van Hamme, pour ce haletant thriller international, tourné aux quatre coins du monde (en Sicile, à Malte, à Hong Kong, à Macao et en Serbie). Un film réalisé par Jérôme Salle en quatre langues (français, portugais, anglais et serbe), qui reprend parfaitement l'ambiance classe et intrigante de la saga littéraire qui, précisons-le, continue encore aujourd'hui, avec la sortie prochaine du 22e tome.

La plus psychédélique : Blueberry, l'expérience secrète (2004)

Laissant de côté l'approche classique du western, Jan Kounen décide de livrer sa vision très personnelle du cow-boy imaginé par Giraud et Charlier. Son adaptation s'éloigne largement de l’œuvre originale, pour donner un coup de fouet délirant au genre. Ce Blueberry dopé au chamanisme et incarné par Vincent Cassel, casse les codes. Sans aucun doute un film à part, aussi envoûtant que déconcertant.

La plus « djeuns » : Les Profs (2013)

4 millions d'entrées pour le premier volet, 3,5 millions pour le second, et même un remake italien sorti l'année dernière : c'est indéniable, l'adaptation de Pierre-François Martin-Laval est un énorme succès populaire, à l'instar des BD d'Erroc et Sti (21 tomes sont sortis en librairie depuis 2000). La saga a surtout permis de consacrer le comédien Kev Adams comme l'humoriste en herbe préféré des jeunes spectateurs de l'Hexagone.

La plus rétro : Tintin et le Mystère de La Toison d'or (1961)

Bien avant que Steven Spielberg et Peter Jackson ne se lancent dans une luxueuse adaptation à grands renforts d'effets numériques, Jean-Jacques Vierne signait la toute première version sur grand écran du petit reporter d'Hergé. Un film en prises de vues réelles, s'appuyant sur un scénario original. Jean-Pierre Talbot, tout jeune moniteur de sport, est repéré sur une plage d'Ostende et casté pour sa ressemblance avec le personnage. Il jouera Tintin par deux fois au cinéma (dans Tintin et les Oranges bleues en 1964)... avant de quitter le cinéma pour devenir instituteur !

La plus rapide : Michel Vaillant (2003)

Le réalisateur Louis-Pascal Couvelaire n'a pas lésiné sur les moyens, pour offrir des scènes de course les plus réalistes possibles : deux voitures ont réellement été engagées aux 24 Heures du Mans en 2002, spécialement pour le film. Elles étaient destinées à représenter à l'écran la Vaillante et la Leader, les deux rivales cultes de la bande dessinée imaginée par Jean et Philippe Graton.

La plus esthétique : Les Aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec (2010)

C'est un projet qui lui tenait à cœur depuis longtemps, alors quand en 2008, Luc Besson réussit à mettre la main sur les droits du personnage de Jacques Tardi, il décide de réaliser lui-même l'adaptation. Et il va mettre les moyens pour recréer l'ambiance unique de la bande dessinée. Avec un budget de trente millions d'euros, la production transforme dans le style "Belle époque" quelques lieux emblématiques de Paris, de la Concorde à la Madeleine, en passant par le Louvre ou le musée d'histoire naturelle du Jardin des Plantes. Visuellement splendide, le film ne dépasse pourtant pas les 5 millions d'entrées dans le monde et les deux suites envisagées au départ sont annulées.

La plus enfantine : Le Petit Spirou (2017)

Il aura fallu attendre quelques décennies pour que la très populaire bande dessinée créée par Tome et Janry (vendus à plus d'une dizaine de millions d'exemplaires depuis 1990) passe au cinéma. C'est Nicolas Bary qui signe ce conte malicieux et hors du temps, porté par un casting trois étoiles : François Damiens en Mr Mégot, Philippe Katerine en abbé Langelusse et bien sûr Pierre Richard en Grand-Papy étaient faits pour ces rôles.