Quand le cinéma français parle de… Petite Reine

Quand le cinéma français parle de… Petite Reine

17 avril 2019
Cinéma
Les triplettes de Belleville
Les triplettes de Belleville Les armateurs - Production Champion - Vivifilm - France 3 Cinéma - RPG France
A l’occasion de la sortie de Raoul Taburin a un secret, le 17 avril, focus sur cinq films français – fictions, documentaire et film d’animation – inspirés par le petit monde de la bicyclette.

Jour de fête de Jacques Tati (1949)

C’est sans doute le facteur le plus célèbre de l’histoire du cinéma français ! François (incarné par Tati lui-même) qui, après avoir assisté à une projection d’un documentaire sur la manière dont on pratique son métier outre-Atlantique, se lance dans une tournée à l’américaine ! Ce personnage est né en 47 dans son court, L’Ecole des facteurs, dont l’accueil enthousiaste l’a donc poussé à prolonger ses aventures en long. Le tout premier de sa carrière qui aurait aussi dû être son premier en couleurs. Jour de fête a en effet été tourné à deux caméras : l’une en noir et blanc et l’autre équipée d’un système expérimental : le Thomsoncolor. Mais faute de budget, les bobines de cette dernière n’ont pu être développées. Jour de fête a donc été distribué en noir et blanc, attirant plus de 6,8 millions de spectateurs (le 2ème meilleur score de 1949 derrière le Jeanne d’Arc de Victor Fleming). Mais il connut 46 ans plus tard une sortie en couleurs dans une version restaurée, à l’occasion du centenaire du cinéma.

 

Le Triporteur de Jacques Pinoteau (1957)

Si Darry Cowl a débuté le cinéma en 55, c’est cette adaptation du Triporteur de René Fallet (La Soupe aux choux) mise en scène par le frère du réalisateur de La Boum qui lui valut la reconnaissance du grand public. On l’y voit traverser la France de stade de foot en stade de foot pour accompagner jusqu’à la finale son équipe favorite dont il deviendra le gardien de but vedette. Un périple cocasse où sa fameuse réplique « Petit canaillou » fera le sel de ses imitateurs. Et un triomphe en salles (4,8 millions de spectateurs) qui donnera lieu à une suite trois ans plus tard : Robinson et le triporteur où son personnage passe du tour de France… au tour du monde.


… Pour un maillot jaune de Claude Lelouch (1966)

On connaît la passion de Claude Lelouch pour le sport. Et trois ans avant son documentaire Treize jours en France sur les J.O. de Grenoble, le cinéaste avait suivi la route du Tour de France pour un court métrage de 23 minutes racontant les forçats de la route en lutte pour le fameux Maillot Jaune (remporté cette année-là par Felice Gimondi devant l’éternel second Raymond Poulidor) mais aussi les à-côtés de la course. Et quelques mois plus tard, c’est lui qui allait monter sur la plus haute marche du podium avec Un Homme et une femme.

Les Cracks d’Alex Joffé (1968)

Après Jacques Tati et Darry Cowl, c’est au tour de Bourvil de jouer les casse-cou à vélo dans cette comédie où il incarne un bricoleur acculé par les dettes qui, pour échapper à l’un de ses créanciers, décide de fuir au guidon de la bicyclette new-look qu’il vient d’inventer. Une fuite qui le conduira sur les routes d’une course reliant Paris à San Remo. Le tournage ne fut pas de tout repos pour le comédien qui, victime d’une lourde chute, alla à l’hôpital où, sans aucun lien avec sa cabriole, les médecins lui diagnostiquèrent la maladie de Kahler. Bien qu’effondré, il alla au bout du tournage avant de succomber à sa maladie deux ans plus tard.


Les Triplettes de Belleville de Sylvain Chomet (2003)

L’esprit de Jacques Tati règne sur ce film d’animation où une grand-mère qui a donné le goût du vélo à son petit-fils orphelin, va défendre outre-Atlantique ce dernier devenu champion contre les actes malveillants de la Mafia française. Et ce avec l’aide de trois vieilles dames qui donnent leur titre à ce premier long métrage, que Chomet avait au départ envisagé comme un simple court. Bien lui en a pris : Les Triplettes de Belleville a été le premier film français d’animation à être présenté en compétition à Cannes depuis 30 ans et La Planète sauvage. Avant de remporter le César de la meilleure musique et de décrocher une double nomination aux Oscars en meilleurs film d’animation et chanson originale !