Depuis l’essor des nouvelles technologies, l’accès à la culture a pris un nouveau virage avec des projets permettant de vivre l’art différemment. Grâce à la réalité augmentée et virtuelle, il est désormais possible d’accéder à des musées en ligne ou de découvrir des éléments du patrimoine reconstitués numériquement. Nouvel espace culturel ouvert en avril 2018 à Paris, l’Atelier des lumières ambitionne, de son côté, de faire vivre l’art en immersion en dématérialisant l’œuvre qui se retrouve projetée sur toutes les parois du lieu d’exposition.
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Premier centre d’art numérique ouvert dans Paris, cet espace a été imaginé par la société Culturespaces, un « opérateur privé dans la gestion et la mise en valeur des monuments, musées et centres d’art », déjà porteuse du projet Les Carrières de Lumières aux Baux-de-Provence. Comme le projet provençal, L’Atelier des lumières, bénéficie lui aussi du procédé AMIEX (Art & Music Immersive Experience), une technologie spéciale mise au point en 2012 par Culturespaces pour « dématérialiser les œuvres d’art » en les « projetant en très haute résolution sur d’immenses surfaces grâce à un équipement » spécial. Pour le centre parisien, 50 enceintes et 140 vidéoprojecteurs laser ont été installés pour diffuser les milliers d’images mises en mouvement. Si les œuvres classiques sont à l’honneur dans la grande halle de l’Atelier des lumières, le centre culturel dispose également d’un espace permettant de découvrir des artistes contemporains.
Une plongée au cœur de l’œuvre de Gustav Klimt
Pour sa première exposition, L’Atelier des lumières a choisi de faire découvrir le peintre symboliste viennois Gustav Klimt (1862-1918). Un peintre au style coloré et lumineux. Réalisée par Gianfranco Iannuzzi, Renato Gatto et Massimiliano Siccardi, avec la collaboration musicale de Luca Longobardi, cette exposition a déjà accueilli, entre avril et juillet 2018, plus de 400 000 visiteurs attirés par cette manière atypique de découvrir des œuvres dans un lieu chargé d’histoire. L’Atelier des lumières a en effet pris possession des murs d’une ancienne fonderie créée en 1835 et fermée en 1929 suite à la crise économique. Reconverti ensuite, pendant 65 ans, en lieu de fabrication et d’exposition de machines-outils, le bâtiment s’est trouvé une nouvelle vocation.
Au cœur de l’immense halle en fer de 1 500 m² abritant l’exposition Gustav Klimt, le spectateur est totalement immergé dans les tableaux du peintre projetés en très grand format. Il peut ainsi découvrir et apprécier le moindre détail des œuvres, des fleurs colorées aux portraits de femmes. Les tableaux prennent vie accompagnés d’une bande son rassemblant Chopin, Strauss, Mahler… L’immersion est totale, intense. « On ne se familiarise pas avec la culture aujourd’hui comme on se l’appropriait hier. Les pratiques évoluent, et l’offre culturelle doit être en phase. La passivité n’est plus de mise, et je suis convaincu que, de plus en plus, on s’approprie l’art par l’expérience d’immersion et par les émotions qu’elle procure », précise Bruno Monnier, le président de Culturespaces, en soulignant que ce « mariage de l’art et du numérique » permet de « s’adresser à un public plus jeune et plus large que celui des musées classiques ».
