VR Arles Festival 2018 : retour sur les créations françaises

VR Arles Festival 2018 : retour sur les créations françaises

30 août 2018
Dans la peau de Thomas Pesquet de Pierre-Emmanuel Le Goff et Jürgen Hansen
Dans la peau de Thomas Pesquet de Pierre-Emmanuel Le Goff et Jürgen Hansen Pierre Emmanuel Le Goff et Jurgen Hansen

Le VR Arles Festival s’est achevé  le 26 août au Couvent Saint-Césaire. Cette troisième édition de l’événement a été l’occasion de découvrir des installations et films français mettant la réalité virtuelle à l’honneur. Retour sur celles-ci.


Une troisième édition placée sous le signe de « l’interactivité et de la pluridisciplinarité ». C’est ainsi que les organisateurs du VR Arles Festival décrivent l’événement qui s’est déroulé du 2 juillet au 26 août 2018 au Couvent Saint-Césaire. Imaginé par Les Rencontres de la Photographie d’Arles, Fisheye et BNP Paribas, ce grand rendez-vous de la réalité virtuelle a rassemblé aussi bien des œuvres de fiction que des documentaires et des installations artistiques. Alors que le jury, présidé cette année par la comédienne Marie Gillain, a remis début juillet le prix du meilleur film VR à Treehugger : Wanona, réalisé par le collectif londonien Marshmallow Laser Feast, la manifestation a également permis découvrir de nombreuses créations françaises.

Recall de Ferdinand Dervieux et Julia Spiers

Produit par SharpSense, un studio indépendant spécialisé dans les jeux et films en réalité virtuelle, Recall est « une expérience narrative » mêlant « gravure, peinture, papier découpé et crayon de couleur ». Marquée par des « univers entièrement dessinés à la main », la réalisation du duo français propose aux joueurs de se glisser dans la peau de 9 membres d’une même famille, afin de « les aider à se souvenir pour comprendre leur histoire ». Recall permet ainsi d’incarner un ado qui sort d’une fête, une personne âgée à la mémoire défaillante ou encore un homme qui se « réveille sur une scène de crime ».

Vestige d’Aaron Bradbury

Coproduction franco-britanico-américaine, Vestige « explore la question de la fragilité de la mémoire et notre relation au deuil ». Produite par Atlas V, NSC Creative et Kaleidoscope, cette expérience en réalité virtuelle plonge dans les souvenirs de Lisa Elin, qui se remémore des éléments de sa vie d’avant avec Erik, son compagnon décédé en mars 2016. «Quand il s’agit d’histoires émouvantes, des choses qui sont pour moi des vraies émotions humaines, utiliser la VR a du sens. Même si on ne peut pas vraiment toucher une personne avec la réalité virtuelle, on peut sentir sa présence. Dans Vestige, avoir la présence de Lisa en face de vous, ça permet d’être vraiment connecté à elle car elle est dans la pièce avec vous », a confié Aaron Bradbury à No Film School

Ce projet a bénéficié du Fonds d’aide aux projets pour les nouveaux médias du CNC (développement et production).

Firebird : The Unfinished par Balthazar Auxietre

Produit par InnespaceVR, ce projet, inspiré de Fantasia de Walt Disney, permet au « spectateur de jouer le rôle du conservateur d’un musée dédié à Auguste, artiste célèbre pour ses sculptures ainsi que pour son histoire d’amour avec Camille », précise la description de l’œuvre. Alors qu’une tempête fait rage, les fantômes d’Auguste et Camille apparaissent au gardien. Ils lui demandent de finir une sculpture inachevée. Avec comme bande sonore Planètes de Gustav Holt interprété par l’Orchestre Symphonique de Toronto, Firebird : The Unfinished réunit ballet, musique classique et réalité virtuelle. « Ce qui nous intéresse dans la réalité virtuelle, c’est l’aspect temps réel, c’est l’interaction, la capacité pour les utilisateurs d’être projetés dans une histoire où ils font partie de ce monde », a expliqué Balthazar Auxietre à Mediakwest.

Ce projet a bénéficié du Fonds d’aide aux projets pour les nouveaux médias du CNC (développement et production)

Dans la peau de Thomas Pesquet de Pierre-Emmanuel Le Goff et Jürgen Hansen

Produite par La Vingt-Cinquième Heure, Prospect TV, France Télévisions et DVgroup, cette expérience en réalité virtuelle permet de se mettre dans la peau du célèbre astronaute français resté, de novembre 2016 à juin 2017, dans la Station Spatiale Internationale. Ce film, composé de deux courts métrages de 15 minutes, retrace l’entraînement ainsi que la mission de Thomas Pesquet. « Il a un vrai regard de cinéaste. Il nous a ramené des séquences inattendues (…) Il n'avait pas de formation. Il fallait changer les formats selon les tournages. Pesquet a appris pendant les prises de vue de l'entraînement avant le départ et en utilisant les caméras », a confié Pierre-Emmanuel Le Goff à l’AFP, en revenant sur les images du film rapportées de l’espace par Thomas Pesquet.

Ce projet a bénéficié du Fonds d’aide aux projets pour les nouveaux médias du CNC (production).

700 requins de Manuel Lefèvre et Frédéric Gourdet

Documentaire de réalité virtuelle produit par Neotopy, Le Cinquième rêve et Arte, 700 requins plonge le spectateur au cœur d’une expédition de Laurent Ballesta. Le biologiste et photographe sous-marin emmène le spectateur jusqu’à l’atoll de Fakarava, en Polynésie française, pour étudier une meute de 700 requins. Pour ce documentaire, dévoilé également en juin sur Arte, plus de 3 000 heures de plongée, 40 récepteurs (installés sur des requins), des appareils de captation sonore ainsi qu’une caméra-espion (sur un aileron) ont été nécessaires.

I Saw The Future de François Vautier

Produit par Da Pros et Arte, I Saw The Future rend hommage, en réalité virtuelle, à Arthur C. Clarke dont la nouvelle La Sentinelle a inspiré 2001, l’Odyssée de l’espace. L’auteur a d’ailleurs coécrit le scénario du film avec son réalisateur Stanley Kubrick, avant de publier un roman du même nom peu après l’arrivée dans les salles obscures du long métrage. I Saw The Future propose un voyage dans le temps en utilisant les déclarations d’Arthur C. Clarke faites en 1964. Invité d’une émission de la BBC, l’auteur évoquait alors sa vision du futur et du quotidien des hommes au 21è siècle. Des déclarations « visionnaires ».

Ce projet a bénéficié du Fonds d’aide aux projets pour les nouveaux médias du CNC (production).

Le Petit Prince VR produit par Red Accent

Conçue pour un jeune public, cette aventure interactive permet aux enfants, dès 6 ans, de voyager en suivant les traces du Petit Prince de Saint-Exupéry. «L’aventure est conçue en épisodes d’une quinzaine de minutes. Chaque épisode est centré sur une planète et ses habitants. De ces aventures, le Petit Prince, et le joueur, tirent des enseignements, et des questions. Comme dans le livre, chaque rencontre est une allégorie de la nature humaine », précise Red Accent.

Un bar aux Folies Bergère de Gabrielle Lissot

Présenté en avant-première française à Arles, Un bar aux Folies Bergère, produit par IKO et Arte France, est une plongée, avec différentes perspectives, au cœur du célèbre tableau de Manet. Le spectateur découvre la toile aussi bien depuis le regard « du peintre que du modèle, du client et du visiteur de la galerie où elle est exposée ».

Ce projet a bénéficié du Fonds d’aide aux projets pour les nouveaux médias du CNC (production).

I Never Promised You a garden de Mélanie Courtinat

Installation produite par Pastirplaczek Studio et Ecal, I Never Promised You a Garden plonge les amateurs au cœur d’un « jardin suspendu interactif et génératif ». Une manière de « souligner l’irruption du virtuel dans le réel3.