Documentaire : fonds d'aide à l'innovation audiovisuelle (développement) - résultats de la commission du 5 février 2016
Résultats des commissions
05 février 2016
Couronne rouge d’Alexander Abaturov
Producteur : Siberiade
Aide accordée : 15 000 €
Jour après jour Natalia et Sacha affrontent le vide laissé par la mort de Dima, leur fils unique. Jour après jour, ceux qu’il appelait ses frères, les soldats de son unité, s’entraînent pour leur prochaine mission au Daghestan. En réunissant ces deux univers, je filme ce qui n’est plus, la vie de Dima, mon cousin, mort à 21 ans d’une balle dans la tête.
Le délit d’Awa de Pierrick Guinard
Producteur : Eole
Aide accordée : 12 000 €
Fin 2011. Un fait divers en provenance du musée d’Art contemporain de Dortmund : Awa, une jeune femme de ménage d’origine africaine employée dans une société de sous-traitance, détruit par erreur une œuvre de Martin Kippenberger, artiste exigeant, de renommée internationale, célébré par la critique… Cette sculpture – un assemblage de planchettes de bois surplombant une bassine en caoutchouc – s’intitule « quand cela commence à couler du plafond ». Dans cette cuvette, l’artiste avait projeté une couche de peinture représentant « de l’eau de plus séchée ». « il pensait que c’était de l’art, écrivit The Guardian, la femme de ménage, elle, y a vu un défi, et a entrepris de rendre au baquet sa propreté originelle ! » « L’œuvre est détruite ! », déclara le propriétaire, un collectionneur privé. « Il est en effet impossible de rendre à cette bassine récuré son aspect original ! » L’œuvre était assurée 800 000 euros.
La lourde procédure judiciaire concernant cet « accident » est toujours en cours…
« Travailler au corps » cet « accident » à travers les yeux, la personne d’Awa, aller jusqu’au bout de cette histoire pour comprendre, au regard de son propre parcours, la nature et le sens de son geste fatidique : telle est l’intention de ce projet de documentaire. Il racontera la vie d’Awa, l’ouvrière, et celle de l’immigrée africaine avec ses rêves d’Europe et ses désillusions, tout au long du chemin qui mènera au verdict … L’histoire d’Awa et de son « accident », progressivement révélée dans toutes ses composantes, trouvera alors son aboutissement dans la réalité du procès.
Lettres de la ville en désordre de Marie Dault
Producteur : Pays des miroirs productions
Aide accordée : 15 000 €
A Caracas, au Venezuela, les habitants des bidonvilles peuvent obtenir la propriété de la terre en échange de l’histoire de leur vie dans le quartier. On verra comment un décret de Chavez, en procédant à la régularisation des gigantesques zone d’occupation sauvage de la ville, a enclenché l’écriture de milliers de « Cartas del barrio » (« Lettres du bidonville »), relatant l’histoire de tout un pan de la capitale jusqu’ici escamoté et déprécié, qui pour la première fois tente de prendre sa place dans l’Histoire, la géographie et la politique de la cité.
Little America de Marc Weymuller
Producteur : L’image d’après
Aide accordée : 12 000 €
De l’épopée internationale qu’a vécue l’aéroport de l’île de Santa-Maria, aux Açores, il ne reste que les ruines d’un quartier résidentiel que l’on surnommait jadis Little América. Ce fut la métaphore parfaite du rêve Américain, un Eldorado éphémère. Sa disparition a créé un vide immense.
Paroles de négres de Sylvaine Dampierre & Gilda Gonfier
Producteur : Athénaise
Aide accordée : 18 000 €
Les archives judiciaires des dernières décennies de la période de l’esclavage recèlent une source précieuse et méconnue : la seule trace écrite de la parole d’esclaves appelés à témoigner lors de procès. En invitant des Guadeloupéens d’aujourd’hui à lire ces textes devant la caméra, en filmant l’invocation, l’incarnation d’un passé refoulé, Paroles de nègres provoque l’irruption de cette mémoire vive dans le paysage contemporain de l’île et fait récit de cette aventure partagée : les vivants d’aujourd’hui rompent le silence des nègres.
La voix de Julia d’Olivier Zabat
Producteur : Les films d’ici
Aide accordée : 14 000 €
Ce projet de film se développe à partir d’une histoire singulière, celle d’une jeune femme qui souffre d’entendre des voix et se sent persécutée par une présence invisible menaçante. Il a pour objectif de s’organiser, de s’organiciser même, en se construisant dans une forme intimement liée à son sujet. Il invite de manière collaborative des acteurs impliqués dans les aspects humains et sociaux de la thématique (les perceptions « anormales ») et dans les techniques et les sciences qui lui sont associées, de sorte que les outils de langage du cinéma puissent lui donner une forme cohérente, fédératrice et la plus juste possible, même dans sa subjectivité artistique.