Lumière sur le "Fais pas ci, fais pas ça" spécial Noël

Lumière sur le "Fais pas ci, fais pas ça" spécial Noël

18 décembre 2020
Séries et TV
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"Fais pas ci, fais pas ça" - "Y aura-t-il Noël à Noël ?" Philippe Le Roux - FRANCE TV - Elephant Story
Trois ans après la fin de la comédie familiale de France 2, Fais pas ci, fais pas ça fait son retour avec un unitaire baptisé Y aura-t-il Noël à Noël ?, à découvrir sur france.tv jusqu'au 10 janvier. Fanny Rondeau, la productrice de la série et directrice du développement fiction d’Elephant Story (et ancienne conseillère de programmes à France 2 puis directrice de la fiction de la chaîne) revient pour nous sur cette fiction. L’une des rares séries « brandées » Noël en France alors que ce type de programmes est une pratique courante dans certains pays.

Quelles sont les raisons ayant poussé Elephant Story à faire revenir, le temps d’une soirée, cette série arrêtée il y a trois ans ?

La série s’est terminée à l’antenne en février 2017 – et en tournage en août 2016. Nous aimions cette fiction mais nous avions envie de partir en plein succès et surtout nous ne voulions pas faire la saison de trop. Fais pas ci, fais pas ça est une série sur l’éducation. Les enfants grandissaient, les parents devenaient grands-parents… Se renouveler était devenu difficile. Nous avions raconté ce que nous voulions raconter. Ce départ avait été anticipé un an et demi à l’avance, nous avions donc construit la dernière saison en connaissance de cause et nous nous étions amusés à proposer une sorte de « Que sont-ils devenus ? » qui montrait les deux familles aujourd’hui puis dans 5 et 10 ans. Nous avions bouclé la série. Mais les comédiens parlaient régulièrement d’un retour car les personnages leur manquaient. De plus, l’idée de faire un épisode de Noël était dans l’air depuis quelques temps. Nous l’avions d’ailleurs déjà envisagé lorsque la série était diffusée en prime sur France 2.

Pourquoi avoir choisi de centrer l’action sur Noël ?

Il n’y a pas mieux qu’un épisode se passant à Noël pour des retrouvailles familiales. C’est un moment qui est autant adoré que redouté par les adultes et jeunes adultes. Nous avons donc tout de suite pensé à ancrer cet unitaire dans cette période, ça nous semblait naturel surtout pour une série sur la famille.

Etait-ce également une manière de répondre à l’engouement actuel du public français pour de tels contenus « brandés » Noël (les téléfilms diffusés les après-midis sur les chaînes hertziennes réalisent de belles audiences et sont d’ailleurs diffusés d’année en année de plus en plus tôt dans le calendrier) ?

Il y a effectivement depuis quelques années une appétence du public pour de tels programmes. Mais je pense que cette évolution est aussi liée au contexte : le monde est difficile et il y a une envie générale de se faire un peu de bien avec des moments plus apaisés. Cette année, l’écho est d’ailleurs encore plus particulier avec la situation sanitaire. Cette fête est un moment de retrouvailles familiales et ces films bienveillants de Noël ont par ailleurs la capacité de rassembler devant la télévision un public intergénérationnel. Il y a peu de moments, sur nos chaînes françaises, où toutes les générations peuvent regarder ensemble un programme. Chacun regarde désormais sa fiction sur son écran.  

Ces programmes suivant les événements calendaires sont très courants aux Etats-Unis alors qu’ils ont mis du temps à arriver en France. Pourquoi un tel décalage ?

Les Etats-Unis n’ont, pour moi, pas la même culture de Noël que nous. Ici, c’est un rassemblement familial qui a bien sûr une dimension spirituelle pour une partie de la population. Mais là-bas, j’ai l’impression que c’est encore plus fort. Ce qui est intéressant c’est que ces films de Noël ne sont pas qu’une pratique américaine, c’est également une tradition anglo-saxonne comme on a pu le voir dans les séries Downton Abbey, Doctor Who, Call The Midwife… Ces épisodes racontent autre chose : certains sont complètement décorrélés de la saison en cours, d’autres servent de final. Mais il y a une grammaire et une esthétique propre à ces programmes.

En 2017, TF1 s’est lancé sur ce marché avec l’unitaire Coup de foudre à Noël diffusé en prime-time et France 2 a proposé de son côté un épisode spécial Noël des Petits meurtres d’Agatha Christie. Mais ce genre est encore peu exploité en France…

Produire des fictions « brandées » Noël est assez récent chez nous, mais ça suit l’évolution culturelle de nos pratiques. L’enjeu n’est pas de copier-coller les modèles américains et anglo-saxons, mais de trouver notre propre façon de faire ce type de programmes.

Pour l’épisode spécial des Petits Meurtres d’Agatha Christie commandé lorsque je faisais encore partie de la direction de France 2, nous avons gardé l’identité de la série tout en proposant une idée originale. C’était d’ailleurs la première fois que l’épisode n’était pas une adaptation d’Agatha Christie – sa famille ayant validé ce choix. Nous étions dans l’univers des années 1960 et l’intrigue se déroulait dans un pensionnat avec beaucoup d’enfants. Nous avons inclus des éléments qui faisaient « Noël ».

Quelle était la ligne directrice pour cet unitaire de Fais pas ci, fais pas ça ?

Nous avons choisi Noël car célébrer une telle fête en famille est un challenge, d’où le titre Y aura-t-il Noël à Noël ?, et encore plus lorsque les deux familles l’organisent ensemble. Nous aurions pu les emmener en vacances mais nous avons pensé que quitte à retrouver ces personnages, nous voulions rester dans les maisons et les familles. Il y a des enjeux de Noël mais on retrouve également les problématiques familiales habituelles. Lors du développement, nous avons intégré la thématique de la COVID-19. Nous avons tourné en octobre, avant le deuxième confinement, et nous ne voulions pas être anachronique. Mais nous avons essayé d’aborder ce sujet avec réalisme tout en restant dans l’ambiance comédie. Notre objectif avec France Télévisions est d’offrir un programme un peu différent et original pour faire plaisir aux téléspectateurs, pour les faire rire et les émouvoir.

Cet unitaire a été réalisé par Michel Leclerc qui a coécrit le scénario avec Nour Ben Salem. Il a été produit par Fanny Rondeau, Guillaume Renouil et Cyril Dufresne (Elephant Story) avec la participation de France Télévisions.