Bilan 2010 du CNC

Bilan 2010 du CNC

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  • Type de publication : Bilan
  • Année :
    15/05/2011

Dossier nº 318 – mai 2011

Synthèse du bilan 2010 du CNC

Progression des dépenses des ménages : 8 079 M€
Les dépenses des ménages en programmes audiovisuels progressent de 1,8 % à 8 079 M€ en 2010, en raison de la croissance des dépenses de redevance (+3,0 %), de vidéo à la demande (+39,5 %) et de cinéma (+5,6 %), alors que les dépenses d’abonnement (-0,6 %) et de vidéo physique (-0,3 %) sont stables. Chaque foyer français a dépensé en moyenne 297,7 € en programmes audiovisuels en 2010. Ce montant se décompose en 121,1 € d’abonnements à des programmes payants de télévision, 71,8 € de redevance (part audiovisuelle), 51,6 € d’achats et de locations de vidéogrammes préenregistrés, 48,1 € d’entrées en salles de cinéma et 5 € de dépenses de VàD.

961 millions d’entrées dans l’Union Européenne
En 2010, les entrées dans les salles de cinéma de l’Union Européenne diminuent de 2,0 %, à 961 millions d’entrées. La fréquentation progresse en Italie (+11,0 %) et en France (+2,7 %), en revanche elle diminue en Allemagne (-13,5 %), en Espagne (-7,6 %) et au Royaume-Uni (-2,4 %). Les parts de marché du cinéma national demeurent très hétérogènes avec en Espagne 12,7 %, en Allemagne 16,8 %, au Royaume-Uni 22,6 % et en Italie 29,3 %.

206 millions d’entrées en 2010
En 2010, la fréquentation des salles de cinéma franchit, pour la deuxième année consécutive, le seuil de 200 millions d’entrées à 206,33 millions d’entrées (+2,4%), soit le plus haut niveau depuis 1967. Les recettes des salles augmentent de 5,6 % pour atteindre 1 304,79 M€ et le prix moyen du billet est de 6,32 € (+3,1 %). Les films sortis en 2010 réalisent 90,0 % des entrées de l’année. Parmi les 10 premiers films de l’année, 4 films ont été exploités partiellement en 3D.
En 2010, les films français réalisent 73,71 millions d’entrées (-0,6 %). Ce résultat est supérieur à la moyenne des dix dernières années (72,52 millions). La part de marché des films français est de 35,7 % contre 36,8 % en 2009. Les entrées des films américains diminuent de 1,9 % en 2010 (98,09 millions). Les films américains réalisent une part de marché de 47,5 % en 2010.
La concentration des entrées diminue en 2010. Le poids des 10 premiers films diminue. En 2010, 94 films réalisent plus de 500 000 entrées (101 en 2009) et 51 films plus d’un million d’entrées (53 en 2009). 26 films réalisent plus de 2 millions d’entrées, soit le niveau le plus élevé sur la période récente.

38,62 millions de spectateurs en 2010
En 2010, 38,62 millions de spectateurs sont allés en moyenne 5,3 fois au cinéma, soit 66,9 % des français âgés de 6 ans et plus. Les Français n’ont jamais été aussi nombreux à aller au cinéma. Ils demeurent les plus gros consommateurs de cinéma en Europe avec 3,4 entrées en moyenne par habitant et par an, contre 2,2 pour les Espagnols, 2,8 pour les Britanniques, 2,0 pour les Italiens et 1,6 pour les Allemands.

58,7 millions d’entrées pour les films français à l’étranger
Selon les données recueillies par Unifrance, les films français réalisent 58,7 millions d’entrées en 2010 en baisse de 12,8 % par rapport à 2009. En 2010, les films français génèrent au total dans le monde 132 millions d’entrées. En dépit de la baisse des résultats en salles, les films français continuent de circuler dans le monde entier. Ainsi, 409 films français ont été programmés hors de France en 2010.

575 films inédits en salles
En 2010, 575 films inédits ont été distribués en salles soit 2,2 % de moins qu’en 2009. La diminution du nombre de films observée en 2010 (+13 films) résulte de la baisse du nombre de films américains (-19 films) et des films non américains et non européens (-19 films). Le nombre de films européens progresse sensiblement (+23 films) et atteint son plus haut niveau de la décennie à 120 films. De même, le nombre de films français n’a jamais été aussi élevé de la décennie (270 films). En revanche, le nombre total de copies diminue de 3,3 % à 77 675 copies. Ainsi, le nombre moyen de copies par film diminue à 135 2 copies. Un film français est distribué en moyenne sur 114 copies, un film américain sur 239 copies, un film européen sur 96 copies et un film d’autre nationalité sur 22 copies. 58,1 % des films en première exclusivité sont recommandés Art et Essai et sont en moyenne distribués sur 60 copies. En 2010, 20,0 % des films inédits sortent en salles sur moins de 10 copies et 25,2 % sortent sur plus de 200 copies.

Une production cinématographique à un niveau record
La production cinématographique française atteint un record historique en 2010. 261 films sont agréés, soit 31 films de plus qu’en 2009, dont 203 films d’initiative française (FIF). Cette progression concerne surtout les FIF (+21 films). Les investissements dans la production cinématographique progressent de 31,0 % pour atteindre 1 439,01 M€. En 2010, 45,2 % des films agréés sont des coproductions avec un ou plusieurs partenaires étrangers de 36 pays différents. La production cinématographique est marquée en 2010 par une réduction de la bipolarisation des devis. Cette évolution est essentiellement due à la progression du nombre de films dont le devis est compris entre 4 et 7 M€ (+19 films) et à la stabilité du nombre de films à moins de 4 M€. Les films à plus de 7 M€ captent 60,0 % des financements alors qu’ils ne représentent que 25,6 % des films. Le devis moyen des films en 2010 progresse de 7,5 % pour atteindre 5,48 M€ et le devis médian est de 3,99 M€. L’ensemble des sources de financement est en progression à l’exception toutefois des à-valoir des distributeurs français. Les investissements des chaînes de télévision dans les films agréés progressent globalement de 19,9 % à 360,83 M€. Ceux des chaînes à péage augmentent de 24,4 % à 253,65 M€. Les investissements des chaînes en clair enregistrent une hausse de 21,9 % en 2010 pour atteindre 132,5 M€. De même, les apports sous forme de mandats augmentent de 27,8 %.

Parc de salles : 5 478 écrans actifs
En 2010, le parc de salles est stable. Ainsi, 5 478 salles regroupées dans 2 050 établissements ont été actives, soit 4 salles de moins et 20 établissements de moins. Les 178 multiplexes en exploitation en 2009 réalisent 58,6 % des entrées. Ils représentent 36,4 % des fauteuils et 8,4 % des établissements. En 2010, les établissements de la petite exploitation voient leur fréquentation progresser de 1,9 %, ceux de la grande de 3,4 %, ceux de la moyenne diminue de 0,6 %.

33,2 % des salles de cinéma équipées en numérique
Le déploiement de la projection numérique en salles s’accélère en 2010. Début 2011, 521 établissements disposent au moins d’un projecteur numérique soit 25,4 % des établissements. 1 821 salles sont équipées. 70,7 % des établissements de la grande exploitation sont équipés, 60,0 % des établissements de la moyenne et 11,8 % de ceux de la petite exploitation. En 2011, 121 films ont fait l’objet d’une distribution partielle ou totale en numérique contre 83 en 2009. En 2010, 23 films ont fait l’objet d’une diffusion numérique en 3D contre 16 en 2009.

Une croissance soutenue de l’offre et de la consommation de VàD
L’année 2010 a vu s’accentuer l’enrichissement de l’offre des plates-formes de vidéo à la demande (VàD). En février 2011, 52 éditeurs de services de VàD sont recensés. Au premier semestre 2010, plus de 5 500 films sont proposés en VàD sur les 8 principales plates-formes En 2010, le marché de la VOD est estimé à 135,7 M€ (+52,0 %) pour 34,9 millions d’actes payants. La télévision de rattrapage connait également un développement important. En décembre 2010, 17 000 vidéos sont disponibles en télévision de rattrapage sur internet. Plus de la moitié des internautes (52,8 %) sont des utilisateurs de la TVR à fin 2010.

Stabilisation du marché de la vidéo en 2010
Pour la deuxième fois depuis 2005, le marché de la vidéo se stabilise (+0,1 %) à 1 385,27 M€. Cette stabilisation résulte de la forte progression des ventes de Blu-ray en 2010 à 173,41 M€. Elles représentent désormais 12,5 % du marché en 2010 (7,8 % en 2009). Les ventes de DVD génèrent 1 211,86 M€ (-5,1 %). En 2010, le prix moyen d’un DVD de nouveauté vendu à l’unité diminue de 2,0 % à 18,37 €, celui des DVD de catalogue de 3,5 % à 8,35 €.
Soutenues par le développement du Blu-ray, les recettes des films en vidéo progressent de 4,2 % pour atteindre 842,25 M€, ainsi qu’en volume (+5,7 %). La part de marché des films français s’établit à 21,4 % (180,17 M€). Les films américains génèrent 546,10 M€, en progression de 5,2 %, et captent 64,8 % du marché.
Le hors film connaît un recul de 5,1 % de ses recettes à 505,48 M€. Il représente 36,5 % du chiffre d’affaires de la vidéo. Les recettes de la fiction audiovisuelle en vidéo sont en recul de 3,0 % à 258,68 M€. La fiction représente 51,2 % des recettes du hors film en vidéo et demeure le genre le plus vendu sur ce segment. Les recettes des fictions françaises représentent 9,6 % des recettes totales de fictions.

1 447 films sur les chaînes hertziennes (historiques)
En 2010 les chaînes de télévision hertziennes historiques ont diffusé 1 447 films soit 30 films de moins qu’en 2009 (-2,0 %). Cette évolution résulte d’une baisse de l’offre de TF1 (-43 films), de France télévisions (-11 films), et de Canal + (-32 films). En revanche, l’offre de films sur M6 (+12 films) et Arte (+46 films) progresse. L’offre de films en première partie de soirée sur les chaînes en clair progresse légèrement (+7 films) mais cette tendance résulte uniquement de la progression observée sur Arte. L’offre de films en première partie de soirée de presque toutes les chaînes historiques se réduit. En 2010, Canal+ diffuse 374 films soit 32 films de moins qu’en 2009 et atteint le plus bas niveau des 10 dernières années. 34,1 % des films diffusés sur les chaînes hertziennes analogiques en clair sont des films inédits dont 133 films français, soit 28,2 % de l’offre de ces chaînes.
Les nouvelles chaînes gratuites de la TNT ont diffusé 941 films en 2010 soit 20 films de plus qu’en 209 (+2,3%).
Les chaînes de télévision ont dépensé 877,4 M€ en achats et préachats de droits de diffusion de films, en diminution de 4,4 % en raison du recul significatif de l’offre de films sur l’ensemble de la journée et en première partie de soirée. Ce recul est atténué par l’impact positif des achats de films de catalogue par les chaînes gratuites de la TNT. Le montant des achats de films français est estimé à 429,9 M€ dont 344,6 M€ de préachats.

La production audiovisuelle : 4 413 heures
Le CNC a aidé 4 413 heures de programmes en 2010, soit 168 heures de plus qu’en 2009 (+4,0%). Cette situation traduit des évolutions contrastées selon les genres de programmes. Les devis des œuvres aidées augmentent de 3,5 % à 1 365,3 M€. Les apports des chaînes de télévision progressent de 4,2 % à 793,5 M€. L’ensemble des soutiens financiers du CNC s’élève à 203,8 M€ en 2010 (-0,8 %). En moyenne, les devis sont principalement financés par les diffuseurs (58,2 %), le CNC couvrant 14,9 % des coûts de production. La fiction représente 49,9 % des devis, le documentaire 25,9 %, l’animation 15,9 %, le spectacle vivant 5,7 %.
Le volume de production de fiction diminue de 2,6 % à 732 heures et les devis progressent de 2,0 % à 677,7 M€. Cette évolution s’explique par l’arrêt de la production de plusieurs séries de 26 minutes et de formats courts ainsi que par la quasi-disparition des mini-séries de 90 minutes. Malgré ce recul, les formats de 26 minutes demeurent le premier format de fiction avec 29,7 % des heures. Le volume de documentaires progresse de 10,3 % à 2 454 heures, celui des spectacles vivants de 9,0 % à 529 heures. En revanche, le volume de production d’animation diminue de 7,8 % à 320 heures correspondant à l’entrée dans la phase basse du cycle de production du genre.

Les industries techniques : un chiffre d’affaires de 1,15 milliard d’euros en 2009 (-6,6 %)
Pour la cinquième année, le CNC publie dans son bilan une évaluation économique du secteur des industries techniques du cinéma, de l’audiovisuel et du multimédia. Cette analyse s’appuie sur une étude réalisée par la FICAM. Les industries techniques couvrent un tissu de près de 500 entreprises dont 80 % réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 10 M€. Ce secteur a réalisé en 2009 un chiffre d’affaires de 1,15 milliard d’euros, en recul de 6,6 % par rapport à 2008. L’activité au profit des chaînes de télévision représente 49,0 % du chiffre d’affaires des prestataires techniques, le cinéma représente 32,6 % de l’activité, la publicité 10,0 % et l’animation 3,7 %.