Disparition de Marc Boyer, producteur et cofondateur de Lardux Films

Disparition de Marc Boyer, producteur et cofondateur de Lardux Films

07 novembre 2023
Cinéma
Marc Boyer
Marc Boyer, producteur chez Lardux Films Sauve qui peut le court métrage

Amoureux du court métrage d’animation, celui qui se faisait appeler Kram Reyob est décédé dans la matinée du 2 novembre, laissant derrière lui un vaste héritage cinématographique.


Dans les années 1980, à 18 ans, Marc Boyer quitte le lycée parisien Paul Valéry pour aller étudier le cinéma à Saint-Denis. C’est là, au sein de la faculté Paris 8, que nait son envie d’essayer l'animation au sein de formats courts. Sous le pseudonyme de Kram et accompagné de Christian Pfohl, surnommé Plof, il s’embarque dans la coréalisation de la série Lardux pour Canal+. Entre 1988 et 1990, les deux complices filment en pixilation le personnage d’un peintre raté. Une collaboration fructueuse qui les amène à fonder en 1992 la société Lardux Films, « un atelier de production aux projets atypiques et engagés poétiquement et politiquement. » De cette initiative sortiront plusieurs courts métrages, dont Malveillos, il est minuit poupée (1992), Les Aventures extraordinaires de M. Foudamour, la lune promise (1993) ou encore Pit Parker contre l’araignée (1994).

En 1994, à l’aube de ses 30 ans, Marc Boyer remporte la bourse de la Fondation Lagardère pour sa série Les Baisers diffusée en 1996 sur Canal+, quarante films de 30 secondes qui racontent comment « le baiser de la princesse ne transforme plus le crapaud en prince charmant, mais l’homme en objet de son désir et de son cauchemar. » Également pour la chaine cryptée, il créé un an plus tard Le Monde de Jamel et révèle le comédien Jamel Debouzze au grand public. En 2001, il réalise avec Jean Philippe Daguerre la fiction amoureuse Chichis, chouchous et chocolat portée par Laurence Pollet-Villard.

Véritable « couteau suisse »

Peu à peu, il troque sa casquette de réalisateur pour celle de producteur et soutient des cinéastes comme Jérôme Boulbès, Joanna Lurie, Eric Ledune, ou Doris Buttignol. Avec plus de 90 courts métrages, séries, et documentaires à son actif, Marc Boyer est l’homme derrière L’Étoile manquante (2019), Pornography (2016), No Gazaran (2014), Les Six saisons (2012), Masques (2009), Matopos (2006), Rascagnes (2003), La Mort de Tau (2001) ou encore La Revanche de M. Seguin (1995).

Véritable « couteau suisse », Kram savait tout faire. Il excellait autant comme producteur, réalisateur, et chef opérateur, qu’en post-prod et en montage. Et il s’en donnait à cœur joie : « Sur un plateau, il était tout entier au film, aux autres, à créer du beau, ou plus simplement à tenir le plan de travail. » a déclaré ainsi l’équipe de Lardux Films dans un message d’hommage. Marc Boyer restera dans les mémoires comme un homme qui, guidé par une passion inébranlable, a consacré sa vie à la promotion du court-métrage et de l’animation.