L'édition 2023 du Festival du film francophone d'Angoulême s'est terminée dans la soirée du dimanche 27 août avec le sacre de la cinéaste et scénariste Katell Quillévéré pour son film Le Temps d’aimer (Les films du Bélier, Les Films Pelléas). Présenté hors compétition au Festival de Cannes cette année, ce long métrage conte, sur près de vingt ans, l'histoire d'amour de deux êtres que tout semble opposer. Celle de Madeleine (Anaïs Demoustier), serveuse dans un hôtel-restaurant, et de François (Vincent Lacoste, récompensé du Valois de la meilleure interprétation masculine), étudiant en archéologie riche et cultivé. En s'inspirant librement de la vie de sa propre grand-mère, Katell Quillévéré explore la mécanique d'un amour singulier et le poids des secrets dans la France d'après-guerre.
Le jury, présidé par l'actrice Laetitia Casta, a aussi doublement récompensé Rosalie de Stéphanie Di Giusto (Trésor Films), un drame inspiré de la vie de Clémentine Delait, célèbre femme à barbe du début du XXe siècle. Nadia Tereszkiewicz a reçu le prix d'interprétation féminine pour sa partition de femme atteinte d'hirsutisme, alors que la compositrice et pianiste polonaise Hania Rani a soulevé le Valois de la musique pour sa contribution à la bande originale du film.
Le Valois de la mise en scène est, quant à lui, revenu au rappeur et cinéaste belge Baloji pour Augure (Special Touch Studios), son premier long métrage. Il y aborde les thèmes des liens familiaux et des croyances, notamment celles liées à la sorcellerie, dans la société congolaise. Quant au Valois du scénario, il a été remis à Yolande et Frédérique Moreau pour La Fiancée du poète (Christmas in July), dans lequel une serveuse passionnée d'art renoue avec son amour de jeunesse. Par ailleurs, La Vie de ma mère de Julien Carpentier (Silex Films), ou les retrouvailles d'un fleuriste avec sa mère fantasque, a conquis le cœur du public. Le jury étudiant a, de son côté, couronné Rien à perdre de Delphine Deloget (Curiosa Films), l'histoire d'une mère luttant pour retrouver la garde de son enfant.
Enfin, deux films se sont partagé le Valois René Laloux du meilleur court métrage d’animation, à savoir D’une peinture… à l’autre de Georges Schwizgebel (Miyu Productions), coproduction franco-suisse et immersion dans le milieu de l’art à travers deux tableaux créés à un demi-siècle d'écart, et Un grain de sable dans l’univers de Suki (Utopi), l'histoire d'un discours présidentiel qui déraille.
Le palmarès complet
- Valois de diamant (avec le soutien de France Télévisions) : Le Temps d’aimer de Katell Quillévéré
- Valois de la mise en scène : Baloji pour Augure
- Valois du scénario : Yolande Moreau et Frédérique Moreau pour La Fiancée du poète de Yolande Moreau
- Valois de la musique (avec le soutien de la Sacem) : Hania Rani pour Rosalie de Stéphanie di Giusto
- Valois de l’acteur : Vincent Lacoste dans Le Temps d’aimer de Katell Quillévéré
- Valois de l’actrice : Nadia Tereszkiewicz dans Rosalie de Stéphanie di Giusto
- Valois du public : La Vie de ma mère de Julien Carpentier
- Valois des étudiants francophones : Rien à perdre de Delphine Deloget
- Valois Rothschild Martin Maurel (décerné à un producteur par un collège de distributeurs) : Marine Alaric et Frédéric Jouve pour Les Pires de Lise Akoka et Romane Guéret
- Valois René Laloux du meilleur court métrage d’animation : D’une peinture… à l’autre de Georges Schwizgebel et Un grain de sable dans l’univers de Suki