La Fête du Cinéma, toujours plus de diversité

La Fête du Cinéma, toujours plus de diversité

01 juillet 2019
Cinéma
Les ambassadeurs de la Fête du cinéma lors de l’ouverture officielle le dimanche 30 juin au Pathé Beaugrenelle
Les ambassadeurs de la Fête du cinéma lors de l’ouverture officielle le dimanche 30 juin au Pathé Beaugrenelle Serge Arnal
Pour sa 35ème édition, la Fête du Cinéma met une nouvelle fois la diversité du cinéma à l’honneur, permettant à tous les publics de goûter aux joies du septième art.

Tout commence le vendredi 14 juin 1985. La Fête du Cinéma imaginée par le ministère de la Culture et les professionnels du cinéma dont la Fédération Nationale des Cinémas Français, propose au spectateur l’achat d’un carnet-passeport au prix d’une place de cinéma qu’il peut ensuite réutiliser toute la journée, lui permettant de bénéficier du tarif préférentiel de 1 franc la séance (15 centimes d’euros). Une idée révolutionnaire : en 1985, les cartes d’abonnement n’existent pas encore et l’idée du carnet-passeport est d’offrir au plus grand nombre la possibilité de voir le plus de films possible. Sur une journée baptisée « le jour le plus long du cinéma », le spectateur « jongle » ainsi d’un long métrage à l’autre, se laissant parfois guider par le hasard de la programmation à l’échelle d’une ville, d’un village, d’un quartier voire d’un seul cinéma. Le temps très court de l’opération met le cinéphile dans la position du marathonien.

Cette première édition suscite d’emblée l’engouement du public. Les salles enregistrent 1,4 million d’entrées le 14 juin, sous l’impulsion de quelques films phares comme La Rose pourpre du Caire de Woody Allen, Witness de Peter Weir, Birdy d’Alan Parker ou Portés disparus de Joseph Zito. Mais les spectateurs ne sont pas les seuls à se montrer enthousiastes. Les exploitants se félicitent aussi de ce succès au cœur d’une période morose. Depuis 1982, le nombre d’entrées dans les salles françaises se tasse un peu, passant de 200 à 175 millions de tickets vendus en 1985. Face à l’explosion de la VHS et au règne sans partage de la télévision, cette Fête du Cinéma permet de rappeler l’importance de la salle de cinéma dans la découverte d’un film.

Voilà pourquoi, dans les années qui suivent, et en dépit des changements de majorité politique et de ministre de la Culture (Jack Lang cèdera sa place à François Léotard en 1986 avant de retrouver son poste en 1988), la Fête du Cinéma s’installe dans le paysage culturel français restant fidèle à l’esprit qui a prévalu à sa création : fêter la plus accessible et la plus populaire sortie culturelle des Français.
Au cours des années 90 et 2000, quelques changements seront apportés pour tirer encore plus profit de cette locomotive et faire face aux bouleversements du secteur (l’exception culturelle, la naissance des cartes d’abonnements…). Ainsi à partir de 1993, le Fête du Cinéma va s’étaler sur plusieurs jours : 3 jusqu’en 2008 puis 7 jusqu’en 2011 avant de passer à 4. Cette politique porte ses fruits puisque la manifestation connaît une popularité grandissante (passant de 2 millions d’entrées en 1988 à 4 millions en 1997) pour atteindre son année record en juin 2009 avec 4.6 millions d’entrées vendues en une semaine avec une programmation alors dominée par L’âge de glace 3, Transformers 2 et Very Bad Trip.

Mais si le principe a pu évoluer (aujourd’hui un tarif unique par séance - 4 euros - sur les quatre jours de l’événement), la philosophie est restée inchangée : offrir aux spectateurs la chance de découvrir le cinéma, sans frontière, et dans toute sa diversité. Un désir de diversité que le film-annonce de la Fête du Cinéma 2019 réalisé par Anne Le Ny traduit bien. Il met en scène une cinéaste qui veut promouvoir la Fête du Cinéma sans réussir à savoir quel ton donner à son film (conte de fée, drame, comédie...). Désarçonnées, ses actrices, campées notamment par Emmanuelle Devos et Audrey Lamy, quittent le plateau pour aller au cinéma. A leur tour, elles ne parviennent pas à se mettre d’accord sur le choix du film.
Et comme c’est le cas depuis plusieurs années, la Fête du Cinéma 2019 - qui se déroule du 30 juin au 3 juillet - n’est plus circonscrite aux seules salles obscures françaises. Elle voyage également à travers le monde grâce à L’Institut français qui organise des évènements spéciaux.

Quelques chiffres :
La France possède le plus grand parc de salles en Europe - le cinquième au monde – avec 5981 salles réparties dans 2040 cinémas.
2,7 millions d’entrées ont été enregistré lors de la précédente édition de la Fête du Cinéma.
En 2016, lors de la Fête du Cinéma, Camping 3 avait totalisé 410 235 entrées. C’est le meilleur démarrage pour un film français lors d’une Fête du cinéma.   
La Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF), à l’initiative de La Fête du Cinéma, a depuis ajouté un autre rendez-vous dans le même esprit : Le Printemps du Cinéma (créé en 2000) qui se déroule tous les ans au mois de mars.