Alors que l'on attend toujours le nom du successeur de la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion, lauréate du Prix Lumière l'an dernier, le festival lyonnais lance la billetterie pour sa prochaine soirée d'ouverture. Organisé du 15 au 23 octobre, le Festival Lumière lancera sa 14e édition depuis la Halle Tony Garnier, dans le huitième arrondissement lyonnais. Une soirée « en présence du public, des artistes et des professionnels du cinéma » qui marquera la deuxième année d'Irène Jacob à la présidence de l'Institut Lumière. En 2021, les festivaliers avaient pu assister à la projection d'une copie fraîchement restaurée du Caméraman (1928) d'Edward Sedgwick et Buster Keaton, accompagnée par le piano de Vincent Delerm. Si la programmation du Festival Lumière reste encore nimbée de mystère, elle sera rythmée par deux hommages à des cinéastes incontournables du septième art. La première sera accordée au réalisateur français Louis Malle, Palme d'or en 1956 pour Le Monde du Silence, documentaire sur la beauté des fonds marins coréalisé avec Jacques-Yves Cousteau. Auteur de documentaires sur des sujets aussi variés que l'Inde (Calcutta, 1969) et la « working class » américaine (God's Country, 1985), Malle s'est également illustré dans la fiction avec Ascenseur pour l'échafaud (1958), chef-d’œuvre du film noir mis en musique par Miles Davis, ainsi que son adaptation des écrits de Pierre Drieu la Rochelle, Le Feu follet (1963).
L'œuvre protéiforme de Louis Malle, restaurée par les soins de Gaumont et distribuée par Malavida, sera célébrée au côté de celle d'un des metteurs en scène les plus influents du cinéma américain : Sidney Lumet. Après un début de carrière tonitruant marqué par huis clos humaniste Douze Hommes en colère (1957), le réalisateur originaire de Philadelphie rayonne dans les « seventies » grâce à ses collaboration avec Al Pacino – en flic incorruptible dans Serpico (1974) puis en braqueur de banque attachant dans Un après-midi de chien (1976) – et à sa fable cynique sur l'évolution du divertissement de masse, Network : main basse sur la télévision (1977). Cinéaste d'une longévité à toute épreuve, Sydney Lumet signe l'un de ses plus beaux films plus de trente après le début de sa carrière cinématographique avec À bout de course (1988).
