Les noms Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval ne vous disent peut-être rien, pourtant le duo de cinéastes a construit l'une des œuvres majeures du cinéma politique français contemporain. Le Centre Pompidou rend hommage à la liberté créative de ce tandem avec une rétrospective - jusqu'au 19 janvier - et deux installations filmiques en accès libre. Les spectateurs auront l'occasion de découvrir leurs longs métrages phares, à l'instar de La Question humaine (2007) - un film sur la face sombre du monde du travail et les effets du surmenage sur la santé mentale des employés, porté par Mathieu Amalric en psychologue d'entreprise en proie au doute. Nicolas Klotz et Elisabeth Perceval viendront également présenter leur dernier documentaire sur la crise migratoire, Nous disons révolution, le lundi 13 décembre. Une thématique déjà traitée dans leur long métrage précédent, L'Héroïque lande, la frontière brûle (2017), incursion dans la réalité de la « jungle de Calais ».
Le couple-tandem s’est rencontré à la fin des années 70. Au départ, Nicolas Klotz assure seul la réalisation de ses films, dont le premier, sorti en 1986, est un documentaire sur le musicien, compositeur et ambassadeur de la culture indienne dans le monde, Ravi Shankar. Ce portrait fouillé du maître du sitar, dont l'influence sur George Harrison et les compositions tardives des Beatles a contribué à changer le visage de la pop occidentale, sera diffusé juste avant la projection de La Nuit bengali (1988). Premier long métrage de fiction de Nicolas Klotz, il s’agit également de sa première collaboration filmique avec sa femme, qui y est actrice, sur fond de tragédie amoureuse en Inde, avec Hugh Grant dans le rôle principal. Le long métrage suivant, La Nuit sacrée (1993), est l’occasion pour Elizabeth Perceval d’écrire le scénario, une adaptation de deux textes de l’auteur franco-marocain Tahar Ben Jelloun. Par la suite, que ce soit à l’écriture ou à la coréalisation, Elizabeth Perceval, devient définitivement un élément moteur de leur filmographie commune.